BHARAT, notre Mère à tous

 

 

 

N'enterrez pas le projet de la Sarasvati. C'est notre histoire.

Jagmohan

(mai-juin 2006)


Lettre ouverte au Premier Ministre, écrite par l'ancien Ministre Jagmohan à propos de la Politique Nationale de la Culture.

(voir aussi : 'La résurrection de la légendaire Sarasvati')


Cher Dr. Manmohan Singhji,

Du fait que vous étiez fort préoccupé par la Session du Budget au Parlement, par la visite du Président Bush, par 'l'Accord Nucléaire', etc., j'ai pensé qu'il n'était pas convenable de vous troubler à propos d'un sujet qui a agité mon esprit pendant quelque temps.

Le sujet a trait à un projet spécial que j'avais conçu alors que je travaillais comme Ministre de la Culture et du Tourisme. Le projet, pensais-je, aurait élargi les dimensions du tourisme, fourni un nouvel aperçu des origines de notre civilisation, créé un intérêt mondial pour nos anciennetés et attiré un grand nombre de savants et d'archéologues pour étudier les couches inexplorées de notre passé. Des découvertes qui font date, comme elles se sont produites à l'époque des fouilles à Mohenjodaro et à Harappa en 1922, ne pouvaient pas être écartées.
Mais, malheureusement, le projet a depuis été abandonné. Le parti pris a même empêché certaines tentatives de compréhension, ou de sa véritable motivation, ou de son grand potentiel pour le développement économique et culturel. Par cette lettre, je m'approche de vous pour vous demander d'intervenir et de vous assurer que le projet soit regardé dans la bonne perspective et réanimé.
Je donne ci-dessous une brève toile de fond du projet, des problèmes majeurs dont il traite et du cours qu'il se proposait de suivre.

Nom

Du point de vue de la culture, le projet avait été appelé 'Une Recherche des Cités Perdues', 'Une Civilisation Perdue et Un Fleuve Perdu' et, du point de vue du tourisme, il avait été intitulé 'Voyages autour de Villes Perdues', 'Une Civilisation Perdue et un Fleuve Perdu'. Le fleuve concerné par le projet était la Sarasvati et la civilisation était celle qui est connue comme Harappa/Indus-Sarasvati, et les villes étaient celles qui existaient dans le bassin dudit fleuve. Sans précision, ce projet vint aussi à être connu comme 'Sarasvati Heritage Project'.

Objectifs

Il y avait cinq objectifs majeurs que ce projet cherchait à atteindre. Le premier objectif était d'entreprendre des fouilles complètes des établissements harappéens dans le bassin de la Sarasvati actuellement asséchée, comme le montre la Photographie I, et de construire d'élégants musées archéologiques sur ces sites où des articles significatifs, trouvés lors des fouilles, pouvaient être conservés. Le second objectif était d'établir de petits centres touristiques à côté, avec de beaux parcs et des spectacles 'son et lumière' autour d'eux. Le troisième objectif était d'établir, comme compléments des musées archéologiques, des unités de documentation et de recherches pluridisciplinaires avec des pavillons qui y seraient attachés, montrant la marche de 5000 ans de la civilisation indienne, ce à l'aide de grands panneaux et de photographies, de modèles tridimensionnels, etc. Le quatrième objectif était de rendre le complexe nouvellement créé attractif pour les habitants des villes et des villages environnants et de leur fournir des installations pour se détendre et pour leurs sorties du week-end. Et le cinquième objectif était d'ouvrir, à chacun de ces centres, une petite fenêtre aux visiteurs pour qu'ils aient un aperçu de 'la merveille qu'était l'Inde'.

Illustration

A titre d'illustration, je peux attirer l'attention sur le cas de l'un des plus anciens et des plus importants établissements harappéens, Dholavira, où un travail substantiel, dans le cadre du projet susmentionné, a été terminé avant que je quitte mes fonctions. L'aire des fouilles, montrée sur la photographie II, a été élargie et ses particularités ont été soulignées. La photographie III donne une idée du type de bâtiments qui ont été construits près du site des fouilles pour servir de musée archéologique et d'unité de documentation et de recherches pluridisciplinaires. Le centre touristique peut aussi être vu sur ladite photographie. La photographie IV représente le plan conceptuel d'ensemble du complexe qui a été développé.

Signification spéciale

Le sens spécial du projet repose sur la tentative de fournir des réponses claires aux questions cruciales qui concernent l'histoire de l'Inde, sa culture et sa civilisation. Ces questions étaient :

Y a t il eu une invasion Aryenne ?

Des savants occidentaux et leurs disciples indiens ont largement propagé l'idée qu'entre 1.500 et 1.000 av JC a eu lieu une invasion de l'Inde par des tribus nomades à la peau claire, appelées Aryens, et que c'est cette invasion qui a donné naissance à la civilisation védique de l'Inde. Les envahisseurs auraient détruit les établissements qui existaient auparavant. Après la découverte d'Harappa et de Mohenjo-daro en 1921-1922, ces établissements, qui avaient un caractère urbain, vinrent à être appelés 'harappéens' et la civilisation qui y était associée la civilisation harappéenne. Après d'autres fouilles à Harappa en 1946, Mortimer Wheeler déclarait :

"Nous avons ici une civilisation hautement évoluée d'un type essentiellement non aryen, maintenant connue pour avoir utilisé des fortifications massives, ainsi que pour avoir maîtrisé le système fluvial de l'Inde du nord-ouest à une époque non éloignée de la période probable des premières invasions aryennes de cette région. Qu'est-ce qui a détruit cette civilisation fermement établie ? Une détérioration climatique, économique, politique peut l'avoir affaiblie, mais son extinction finale a plus vraisemblablement eu lieu du fait d'une destruction délibérée et à grande échelle. "

Mais cette hypothèse de l'invasion aryenne ne repose en réalité sur rien. Swami Vivekananda a justement souligné : "Il n'y a pas un seul mot dans nos écritures, pas un seul, pour prouver que les Aryens soient jamais venus d'un endroit extérieur à l'Inde." De la même manière, le Dr B.R. Ambedkar a fait observer : "La théorie de l'invasion aryenne est une invention. C'est une perversion de l'investigation scientifique, il n'est pas permis de déduire en dehors des faits. Elle s'écroule en tous points." Le Prof G.F. Dales, un archéologue bien connu de l'université de Berkeley, a aussi montré les défectuosités fatales de cette théorie.

D'un autre côté, l'assimilation de la civilisation harappéenne avec la civilisation védique aryenne est plus prononcée. L'étude de Colin Renfrew, archéologue réputé de l'Université de Cambridge, non seulement dément la théorie proposée par Mortimer Wheeler, mais elle montre aussi du doigt les similitudes qui existent entre la civilisation védique aryenne et la civilisation harappéenne. Il a observé :
Lorsque Wheeler parle de "l'invasion aryenne du Pays des Sept Fleuves, le Punjab", il n'a absolument aucune justification. Si l'on vérifie la douzaine de références du Rig Veda aux Sept Fleuves, rien dans aucune d'entre elles ne donne à entendre qu'il y a eu invasion… En dépit des commentaires de Wheeler, il est difficile de voir ce qu'il y a de particulièrement non aryen dans la civilisation de la Vallée de l'Indus.

La découverte fit frissonner les Indiens avec une nouvelle histoire de leur passé. Un sens profond de dierté se leva sur les gens, particulièrement sur. Pendant des mois et des mois, l'article resta un sujet de discussion publique animée.he discovery thrilled the Indians with a new story of their past. A strong sense of pride dawned upon the people, particularly the intelligentsia. For months together, the article remained a subject of animated public discussion.

Et la théorie de l'invasion/migration n'apporte pas de réponses à un certain nombre de questions pertinentes, telles que celles-ci :

(a) Est-il croyable que les 'Aryens' qui, sous d'autres rapports, montraient un grand attachement aux terres, aux montagnes, aux fleuves et aux forêts, n'aient pas apporté avec eux les souvenirs d'aucun indice de leur ancienne patrie et qu'ils n'aient pas entretenu de nostalgie de leur passé ?

(b) Comment se fait-il que les envahisseurs n'aient apporté avec eux aucun des articles qu'ils utilisaient précédemment : poterie, ustensiles, outils, armes de guerre et de chasse, objets de culte, etc. - et aussi qu'ils n'aient laissé aucune trace des tueries de masse des indigènes ou d'une destruction de grande ampleur des fortifications ou des habitations, tueries et destruction qui auraient résulté de leur invasions ?

(c) Est-il concevable que les gens de la civilisation harappéenne, qui avaient créé une société urbaine avancée, avec un système d'écriture développé, aient été sans littérature alors que les envahisseurs, supposément illettrés, auraient laissé en abondance derrière eux un profond matériel littéraire sous la forme des Vedas et des Upanishads, etc. ?

(d) N'est-il pas évident que les expressions du Rig Veda telles que 'sabha', 'samiti', 'samrat', 'rajan', 'rajaka', qui indiquent l'existence d'assemblées organisées et de dirigeants de rangs différents, aient quelque chose à voir, non pas avec les envahisseurs nomades, mais avec la société urbaine avancée des Aryens védiques qui étaient les habitants indigènes des établissements harappéens ?

(e) Les études botaniques de la flore et de la faune, mentionnées dans le Rig Veda, ne montrent-elles pas qu'une telle flore et qu'une telle faune ne pouvaient exister que dans le climat tropical de l'Inde du nord-ouest et non pas dans le climat froid de l'Asie Centrale ?

(f) Les os du cheval d'une variété domestique qui ont été trouvés dans les fouilles récentes à Kalibangan, à Ropar, à Malvan etc., et la nature domestique du cheval Surkotada n'ont-ils pas été confirmés par Sandon Bokonyi, une autorité internationalement reconnue dans la paléontologie du cheval ?

(g) L'évolution du char n'est-elle pas plus vraisemblable dans les terres plates de l'Inde du Nord que dans le terrain accidenté de l'Asie Centrale, particulièrement quand nous avons maintenant trouvé plusieurs exemples de roues en terracotta avec des rayons, peints ou sur des sites comme Rakhigarhi et Banwali ?
En l'absence de toute réponse satisfaisante aux questions ci-dessus, la fausseté de la théorie de l'invasion est complètement mise à nu. Egalement insoutenable est la théorie de la migration avec laquelle quelques savants ont essayé de remplacer la théorie de l'invasion, du fait qu'il leur a été impossible de continuer de soutenir leur position antérieure. En fait, les tenants de cette théorie, conduits par le parti pris, ont abandonné les vieux arguments et en ont avancé de nouveaux à chaque fois qu'une nouvelle preuve se présentait à la suite de nouvelles fouilles et de nouvelles recherches.


Notes

1 Au cours des années, le lit asséché de la Sarasvati a reçu différents noms dans différentes régions. Il est encore appelé Sarasvati dans quelques districts de l'Haryana; dans d'autres, son lit paléolithique est connu par des noms locaux : Joia Nadi, Ranggoi, Bann, Nali ou comme Ghaggar - nom qui est conservé dans le nord du Rajasthan. Près de Suratgarh, il est identifié avec son affluent, Drishadvati. Au Cholistan, Pakistan, il est appelé Hakra.
2 Harappa était l'un des deux sites remarquables qui devaient être découverts en premier. C'est pourquoi l'établissement/la civilisation qui vint à y être associée a été appelé harappéenne. Du fait que des sites de ce genre, fouillés par la suite, se trouvaient ou dans le bassin de l'Indus ou dans le bassin de la Sarasvati, l'expression établissement/civilisation harappéen(ne) est maintenant de plus en plus remplacée par celle d'établissement/civilisation de l'Indus/Sarasvati.
3 La recherche pluridisciplinaire a compris des études métallurgiques, minéralogiques, botaniques, géologiques et sédimentaires.
4 Les autres sites du même genre, le long de la Sarasvati, à partir d' Adi-Badri en Haryana jusqu'à Dholavira au Gujarat, où des travaux ont été pris en mains, étaient : Adi-Badri, Kapalmochan, Kurukshetra-Thanesar, Banawali, Sirsa, Agroha, Kalayat-Kaithal, Rakhigarhi, Hanumangarh, Rangmahal-Badopal, Kalibangan, Baror, Dhola Vira, Juni Kuran et Narayan Sarovar.

 

Comme toile de fond historique, je peux indiquer que le 10 novembre 1924, John Marshall, qui était alors Directeur général de l'Archaeological Survey of India, a envoyé une note aux journaux indiens à partir de son camp de Taxila, donnant de brefs détails des objets retirés des fouilles à Harappa et à Mohanjodaro. La note souligne aussi la signification de la découverte en ce qui concerne l'époque. Il disait, inter alia : " Dans un seul élan, nous avons découvert qu'il y a cinq mille ans, les gens du Sind et du Punjab vivaient dans des villes bien construites et possédaient une civilisation relativement mûre avec un art et un artisanat de haut niveau ainsi qu'un système d'écriture développé."

John Marshall avait anticipé cette réponse. Sa note, en effet, commence avec ce paragraphe : "Les Indiens ont toujours été, à juste titre, fiers de leur très ancienne civilisation; ils ont longuement espéré que l'archéologie découvrirait une preuve monumentale et catégorique qui justifierait leur croyance. Cet espoir est maintenant comblé."

 

Le dernier coup funeste à la théorie de l'invasion/migration a été porté par les récentes études génétiques. Ces études ont été conduites par les scientifiques de Calcutta en collaboration avec des scientifiques d'autres pays. Les scientifiques ont analysé les chromosomes Y de 936 hommes et de 77 castes. Ils se sont référés au travail d'équipes de recherche internationales qui ont trouvé que les humains modernes les plus reculés étaient arrivés en Inde en provenance d'Afrique, cheminant le long de la côte de l'Océan Indien il y a environ 60.000 ans. Ils ont dit en conclusion : " Nos découvertes suggèrent que les Indiens les plus modernes ont des affinités génétiques avec les immigrants antérieurs et les migrants qui ont suivi et non avec des Asiatiques Centraux ou 'Aryens', comme ils sont appelés. "

Nature de la civilisation d'Harappa/Sarasvati-Indus

Quand, en 1922, a eu lieu la découverte de la civilisation d'Harappa, seuls deux principaux établissements -Mohanjodaro and Harappa-ont été fouillés et ils ne l'ont été que trop partiellement. Sur la base de ces fouilles partielles, des opinions ont été formulées quant à l'origine de cette civilisation urbaine avancée. On a annoncé que ses racines se trouvaient en Mésopotamie. Mortimer Wheeler affirmait : "L'idée de la ville comme manière de vivre est arrivée en Inde à partir de la Mésopotamie." Mais les identifications et les fouilles d'autres sites harappéens qui ont suivi ont montré que ces opinions et que ces affirmations avaient été faites sans preuve suffisante. Aucune considération n'a été montrée pour un certain nombre de fortes réalités. Ni à Harappa ni à Mohanjodaro, il n'y a eu d'indice de 'temple ziggurat, ou de dynastie ou de tombe royale ou d'autre détail que ce soit d'un règne monarchique. Les plans de ces deux cités et les autres caractéristiques différaient de ceux des cités mésopotamiennes. Les relations commerciales, sans aucun doute, existaient entre les deux régions pendant le règne de Sargon d'Akkad (2380 av. J.C.), comme cela est prouvé par l'existence de sceaux de type Mohenjodaro à Ur. Mais la 'situation de contact culturel' doit être distinguée de la 'situation de l'origine culturelle'. A l'évidence, Mortimer Wheeler et autres n'ont pas fait cette distinction et ont tiré des conclusions hâtives.

John Reader, savant réputé en anthropologie et en géographie, dans son travail sur les villes qui fait autorité, a montré que l'apparition des cités et de la civilisation en six endroits forts séparés autour du monde - la Mésopotamie, l'Inde, l'Egypte, la Chine, l'Amérique centrale et le Pérou - a été spontanée et qu'elle n'a pas été le résultat contact d'une civilisation avec l'autre. Il a observé : "Les villes les plus anciennes de Mésopotamie et la civilisation de la vallée de l'Indus en Inde datent d'il y a environ 6.000 ans. Des villes sont apparues en Egypte légèrement plus tard. La premier ville chinoise connue (Her-li-t' on, au sud du fleuve jaune dans la province centrale de Honan) date d'il y a environ 4.500 ans, alors que celles de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du sud sont plus jeunes de mille ans. A chaque endroit, l'émergence de la ville a marqué le début d'une civilisation distincte; ce fut comme si, une fois qu'un ensemble de pré conditions eussent été établies, des villes et la civilisation avaient inévitablement suivi. "

Maintenant que plus de 2.000 sites harappéens ont été identifiés et que pas mal ont été fouillés, nous sommes en meilleure position pour nous prononcer sur l'origine et sur le caractère de la civilisation d'Harappa.

Les sites harappéens qui ont jusqu'ici été identifiés peuvent être divisés en deux groupes généraux : l'un est éparpillé dans le bassin de l'Indus et l'autre dans le bassin de la Sarasvati. Ils relevaient ensemble de la civilisation harappéenne. De manière plus appropriée, cette civilisation aurait du être appelée civilisation de l'Indus-Sarasvati parce qu'elle fut véritablement le cadeau des deux grands fleuves : l'Indus et la Sarasvati, tout comme la civilisation mésopotamienne fut le cadeau de deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate.

A cet égard, un travail pathbreaking a été fait par le Dr Rafique Mughal, ancien Directeur Général d'Archéologie au Pakistan qui a découvert environ 300 sites harappéens dans le bassin de la Sarasvati/hakra dans le désert du Cholistan de l'ancien état de Bahawalpur. Voici ce que Mughal a lui-même noté :

Cette étude du Cholistan a apporté de riches informations sur la séquence culturelle de la Vallée centrale de l'Indus … Des sites d'époques différentes, leur concentration ou leur distribution, ont fourni une base sérieuse à la reconstruction des divers changements qui se sont produits dans le cours de la rivière Hakra, souvent identifiée avec la Sarasvati de la période védique … L'évidence archéologique actuellement disponible affirme de manière irrésistible que l'Hakra était une rivière vivace dans tout son cours à Bahawalpur pendant le quatrième millénaire av. JC (période Hakra) et le début du troisième millénaire av. JC (première période harappéenne)... Aux environs de la fin du second millénaire, et pas plus tard que le début du premier millénaire av JC, le cours entier de l'Hakra semble s'être asséché et un environnement physique semblable à l'environnement actuel du Cholistan est apparu. Cela a obligé les gens à abandonner la majeure partie de la plaine de l'Hakra.
Des fouilles récentes à Sothi, Lothal, Kalibagan, Dholavira, Banawali, Rakhigarhi, Surkotada, Kunal, etc. en Inde dans les basins de la Sarasvati et de ses anciens affluents, ainsi qu'à Rehman Dheri, Kot Diji, Amri, Balakot, Mehrgarh, etc au Pakistan, dans les bassins de l'Indus, de la Sarasvati-Hakra et de leurs affluents, montrent que la civilisation qui s'est développée dans ces bassins était indigène et qu'elle a connu un changement progressif depuis la première phase jusqu'à la phase adulte. Dans la dernière phase, le commerce s'est développé comme cela est prouvé par la découverte de poids, de mesures, de sceaux, etc… ainsi que d'un chantier naval à Lothal.

Les tendances évolutives peuvent aussi être discernées sur d'autres sites. A Dholavira, par exemple, les fouilles ont révélé, à côté d'articles uniques, tels que des piliers en pierre polie et une grande inscription de dix lettres en caractères Indus, sept différents stades de développement, couvrant les périodes harappéenne pré adulte, harappéenne adulte et harappéenne post-adulte. La nature indigène de la civilisation et la continuité de son développement sont aussi prouvées par les fouilles de Kot Diji qui montrent que les gens de cet établissement fortifié ont vécu dans des structures de pierre et de briques pendant environ 500 ans avant la période harappéenne. L'évidence de la période de formation de la civilisation Harappa/Indus-Sarasvati apparaît aussi à partir des fouillles fairtes à Balakot, Jalilpur Amri, Kalibangan, Banawali, Rakhigarhi, etc.

Les fouilles faites à Mehrgath au Pakistan par l'équipe française dirigée par Jean-François Jarrige lors des 15 dernières années sont particulièrement significatives. Elles ont repéré avec exactitude le début de la civilisation en Inde et elles ont montré que la civilisation de l'Indus-Sarasvati n'a eu aucun ancrage en Mésopotamie ni avec aucune civilisation en dehors de l'Inde. Elles ont révélé l'existence de communautés fermières qui remontent à 7000 av.JC. "Le cheval et d'autres animaux, particulièrement le bétail, ont été domestiqués ici dès 6500 av. JC . En 6000 av. JC, l'établissement avait une véritable économie agricole solidement établie. Par la suite il y a une une suite continuelle de cultures qui a traversé 4.000 années, et qui a mené à une civilisation urbaine adulte. " Cela montre en des termes indubitables que le processus d'évolution a été continu et que le développement de la culture a été marqué par la continuité.

Les conclusions de Jarrige sont catégoriques : "Aucun élément ne suggère l'influence d'un groupe plus avancé technologiquement sur la première population néolithique de Mehrgarh, ni dans le domaine de l'artisanat ni dans le domaine de l'agriculture … Il y a eu un changement matériel homogène à travers la région, produit de manière indigène par un processus local de néolithisation."

Il a été justement observé : "Les gens de la tradition de Mehrgarh sont les gens de l'Inde d'aujourd'hui". Il existe des similitudes prononcées entre les pratiques sociales et religieuses du peuple harappéen et celles du peuple de l'Inde actuelle. Par exemple, les bracelets spiralés du type que l'on a trouvé autour de la figurine de la danseuse harappéenne pourraient encore être vus sur les bras des femmes de l'Haryana, du Rajasthan, du Gujarat, etc. En outre, comme c'était le cas pour les femmes harappéennes, le sindur est encore appliqué aujourd'hui par les femmes mariées des familles hindoues sur la ligne médiane qui sépare les cheveux. Le sceau de Mohanjodaro, qui dépeint une silhouette humaine assise en posture yoguique avec des animaux autour d'elle, montre que le culte du Saivisme, qui a un grand nombre de partisans dans l'Inde moderne, a son origine dans la période harappéenne. De la même manière, les rituels du feu de cette période sont les précurseurs de la pratique actuelle du havan dans les maisons hindoues. D'autres caractéristiques communes des deux périodes sont : la pratique du culte des arbres, le symbole de la svastika à l'entrée des maisons, et les manières de saluer et de faire les asanas.

Il est nécessaire de noter que lorsque John Marshall et Mortimer Wheeler ont fouillé ces établissements, ils n'ont pas pu aller, du fait de l'existence d'eaux souterraines, au-delà du premier ou du second niveaux. Avec le déploiement de la technologie de creusement à l'aide de forets, les archéologues qui sont apparus sur la scène postérieurement ont pu explorer les niveaux inférieurs, jusqu'à la roche de fond. Ils ont découvert que l'évolution de la culture sur les sites obéissait à une chaîne continue. Il y a eu une première phase, suivie par une phase adulte, de la proto-urbaine à l'urbaine. Ce avec quoi John Marshall et Mortimer Wheeler sont entrés en contact était la phase adulte. John Marshall a néanmoins eu des aperçus de preuves qui l'ont conduit à observer : "La religion (harappéenne) est si typiquement indienne qu'il est difficile de la distinguer de l'Hindouisme encore vivant. Une chose qui ressort à la fois à Mohanjodaro et à Harappa est que la civilisation jusqu'alors révélée à ces deux endroits n'est pas une civilisation naissante, mais une civilisation déjà stéréotypée depuis longtemps sur le sol indien, avec derrière elle de nombreux millénaires d'efforts humains. "


La Sarasvati a-t-elle existé ?

Il existe une preuve évidente qui confirme l'opinion que la Sarasvati a un jour existé. Cette preuve peut être divisée en quatre catégories distinctes : littéraire, archéologique, géologique et hydrologique. On doit d'abord les regarder de manière séparée puis les voir en relation les unes avec les autres.

(i) Littéraire

Le Rigveda mentionne la Sarasvatî, sur un ton révérencieux, environ 50 fois. Il la décrit comme " la meilleure des mères, le meilleur des fleuves, la meilleure des déesses". Le fameux hymne Nadistuti mentionne un ensemble de rivières, y compris Ganga, Yamuna, Sarasvati et Sutudori (Sutlej), et il place la Sarasvati entre la Yamuna et le Sutlej. Son origine est indiquée dans l'hymne qui dit: "La plus pure des rivières, vibrante, la Sarasvati, coule des montagnes vers l'océan, manifestant les immenses richesses du monde … " Un autre hymne indique la puissance de la Sarasvati : " Cette rivière a fracassé les pics montagneux de ses grandes et puissantes vagues aussi facilement que l'on déracine les tiges de lotus … " Elle est aussi appelée la septième " Mère de l'Indus ".

Le Manu Samhita, l'un des livres de lois les plus anciens des Hindous, fait aussi bien comprendre que la culture védique a son origine dans la région de la Sarasvati et qu'elle était centrée autour du fleuve. Il dit : "la terre créée par les dieux, qui se trouve entre les rivières divines Sarasvati et Drishadvati, les sages l'appellent la terre des Brahamanas." Le Rigveda apporte la preuve corroborante dans le verset qui dit : "O Agni, je vous ai établi au meilleur endroit de la terre, dans la demeure d' Ila, en ce jour le plus auspicieux; puissiez-vous briller parmi les descendants de Manu, sur les rives de la Drishadvati, de l'Apaya et de la Sarasvati."

Un autre hymne implore la Sarasvati de tenir les malheurs en échec : "Quand, sur tes rives, pleines de plantes, les gens demeurent, lumineuse Sarasvati, puisses-tu t'éveiller comme notre protectrice. "

L'ancienne littérature parle de la Sarasvati, non seulement lorsqu'elle se trouvait dans la gloire, mais aussi lorsqu'elle a commence à décliner. Le Mahabharata, l'Aitareya et le Satapatha Brahamanas se réfèrent à sa disparition dans le désert.

(ii) Archéologique

Dès 1872, C.F. Oldham et R.D. Oldham entreprirent une étude détaillée de la région où il était dit que la Sarasvati et ses affluents coulaient autrefois. Le résultat de cette étude est qu' ils localisèrent le cours de la Sarasvati et de ses affluents. Ils parvinrent à la conclusion que la Sarasvati avait un jour été alimentée par deux grandes rivières : le Sutlej et la Yamuna - et qu'elle avait diminué et avait disparu suite à un mouvement vers l'ouest du premier et vers l'est de la seconde.

En 1940-41, Aurel Stein explora une partie du cours asséché de la Sarasvati dans l'ancien état de Bahawalpur, où elle est connue sous le nom d'Hakra. Il identifia jusqu'à 90 sites harappéens. En 1969, Herbert Wilhelmy, géologue allemand réputé, étudia les régions qui s'y rapportent et émit l'opinion que, suite à des changements géologiques, la Yamuna avait changé son cours et avait emporté toute l'eau de la Sarasvati.

Des explorations suivantes, à la fois en Inde et au Pakistan, dans les bassins de l'Indus et de la Sarasvati, ont conduit, comme indiqué ci-dessus dans la partie qui traite de la nature de la civilisation harappéenne/ Indus-Sarasvati, à l'identification de plus de 2.000 sites. Le nombre de sites identifiés dans le bassin de la Sarasvati est environ sept fois supérieur à celui des sites identifiés dans le bassin de l'Indus, laissant par là supposer que le bassin de la Sarasvati a contribué pour une plus grande part dans la formation de cette civilisation. La surface totale qu'il couvrait était d'environ 2,5 millions km2. Il s'étendait en gros jusqu'à Ropar au nord, à Dainabad sur la Godavari au sud, à Alamgirpur sur l'Hindon près de Delhi à l'est et à Sutkagendor et Mirikalat sur la Mer d'Arabie à l'ouest.


(iii) Géologique

Un groupe de scientifiques, dirigé par V.M.K. Puri et B.C.Verma, a fait une étude détaillée des régions d'où la Sarasvati pouvait avoir eu son origine. Ils ont collecté et analysé un grand nombre d'informations scientifiques : géomorphologiques, glaciologiques, etc…Ils ont observé de manière significative que :

Tous les signes aboutissent à la seule conclusion que l'actuel Tons était en réalité la Sarasvatî védique dans sa partie supérieure. Cette rivière a existé pendant la période pléistocène supérieure qu'elle était alimentée par les glaciers qui étaient descendus dans le Garhwal Himalaya à des limites bien inférieures au niveau actuel du fait de l'influence de la période glaciaire pléistocène.

Pour ce qui est du cours de la Sarasvati, ces scientifiques ajoutaient :

A partir de la région d'Adi Badri, la Sarasvati paléolithique prenait son cours vers le sud-ouest et atteignait Kurukshetra. De là elle tournait dans une direction légèrement ouest et rencontrait le Ghaggar alimenté par la mousson, Ghaggar qui émergeait des collines près de Shimla. A environ 25 km au sud de Patiala, le glacier tibétain alimentait le vivace Sutlej, joignait ce cours de la Sarasvati et en faisait la plus puissante des rivières avec une énorme quantité d'eau qui coulait dans un très large lit. Ce fut certainement le cas de 4.000 av. JC jusque 2.000 av JC.

Ce qui a fait un jour de la Sarasvati une grande rivière était qu'elle avait son origine dans les glaciers himalayens et que lorsqu'elle était rejointe par le Sutlej à partir du nord-ouest, elle devenait plus large et plus puissante, capable de 'fracasser les pics des montagnes' et de détruire de grands arbres. Les données archéologiques et les datations au radiocarbone montrent que, du fait de bouleversements séismiques dans la région, le Sutlej et la Yamuna se sont tous deux désunis de la Sarasvati. Cela, combiné à d'autres changements, principalement hydrologiques et environnementaux, a eu pour résultat l'assèchement de la rivière aux environs de 1.900 av J.C.

Une équipe de trois scientifiques du Central Arid Zone Research Institute de Jodhpur, unité de l'Indian Council of Agriculture Research, a mené une vaste étude de la région intéressée, en utilisant les images LANDSAT. Dans son rapport, l'équipe dit :

Une grande partie du cours abandonné de la Sarasvati a été découvert dans l'actuel terrain extrêmement désert de Jaisalmer … Nous suggérons l'idée que la Sarasvati a contribué aux alluvions de la partie extrême occidentale du désert, et que l'eau souterraine de la partie occidentale du désert provient principalement de la précipitation qui coule de manière souterraine dans ce qui fut le cours de la Sarasvati.

Il n'est pas ici hors de propos d'indiquer que de nombreuses autres régions du monde ont subi de semblables changements écologiques. Par exemple, la région de Fezzan dans le sud-ouest de la Libye qui était autrefois recouverte de lacs et de rivières est devenue un désert. David Mattingly, archéologue, et Kevin White, géographe, ont montré dans leur travail commun que l'eau existe même actuellement dans l'aquifère souterrain. Fezzan fait vivre actuellement une population d'environ 80,000 habitants, établie dans un certain nombre d'oasis qui dépendent de l'eau qui se trouve au-dessous du sable. De la même source, Tripoli obtient aussi quotidiennement environ un million de mètres cubes d'eau grâce à un réseau de tuyaux souterrains. Pourquoi ne pourrions-nous pas, en Inde, explorer le cours antérieur de la Sarasvati et évaluer la disponibilité de l'eau dans l'aquifère souterrain ?

(iv) Hydrologique

En utilisant la technique de détection à distance, quatre scientifiques éminents : Yashpal, Baldev Sahai, R.K. Sood et D.P. Aggarwal ont aussi mené une recherche sur le sujet. Dans leur article commun, ils écrivent :

Il est dit que la Sarasvati était une rivière plus puissante que l'Indus aux temps védiques et pré-védiques. Stein se réfère au fait que dans au moins trois passages du Rigveda, l'archive la plus ancienne qui survive dans n'importe quelle langue indo-européenne, un cours fluvial a été mentionné qui correspond aux actuelles Sarsuti (Sarasvatî) et Ghaggar. Nadistuti, l'hymne fameux, décrit la Sarasvati comme coulant entre la Yamuna à l'est et la Satodri (Sutlej) à l'ouest. Puisqu'à l'évidence aucune des rivières actuelles ne s'accorde avec cette description, on a souvent appliqué l'appellation Sarasvati 'perdue' à cette puissante rivière historique de jadis … Pendant les 4è et 5è millénaires av. J.C, le nord-ouest du Rajasthan était un endroit bien plus vert avec la Sarasvati qui y coulait. Quelques-unes des rivières actuelles se rejoignaient pour faire de la Sarasvati une rivière puissante qui se jetait probablement dans la mer (Rann of Kutch) par le Nara, sans rejoindre l'Indus.

Après les explosions nucléaires de Pokharan le 11 mai 1998, le Bhabha Atomic Research Centre a mené une série de tests pour juger de l'impact de l'explosion sur la qualité de l'eau dans la région environnante. Ces tests, inter alia, ont révélé que l'eau de la région était potable et qu'elle était vieille d'environ 8.000 à 14.000 ans. Elle venait des glaciers himalayens et elle était lentement rechargée par les aquifères à partir de quelque part dans le nord, ce malgré des pluies peu abondantes. Ces révélations ont renforcé les idées ci-dessus sur la Sarasvati 'perdue'.

Séparément, comme partie d'une étude pluridisciplinaire, la Central Ground Water Commission a creusé un certain nombre de puits sur et le long du lit asséché. Sur 24 puits creusés, 23 ont produit de l'eau potable.

Face aux évidences littéraires, archéologiques, géologiques et hydrologiques citées ci-dessus, seul un savant ayant un parti pris compulsif dirait que la Sarasvati est une invention de l'imagination ou l'identifierait avec une petite rivière bloquée, l'Helmand en Afghanistan, où il n'est aucune question d'une rivière coulant de la montagne à la mer.


Image d'ensemble

Si on regarde tout ce que j'ai dit ci-dessus sur les questions de base concernant l'origine et la nature de la civilisation indienne et son association avec la Sarasvati dans sa totalité et que l'on y porte à un regard complet, l'image qui en ressortira est que la période qui va de 6.500 à 3.100 av. J.C. a vu le développementde la civilisation pré-harrapéenne/ Indus-Saraswati, ce qui correspond largement à la période où le Rig Veda a été composé; que pendant la période qui va de 3.100 à 1.900 av. J.C., la civilisation harappéenne /Indus-Sarasvati adulte prévalait et que ce fut l'époque où les hymnes des quatre Vedas ont été composés; et que la période qui va de 1.900 à 1.000 av. J.C. a été la période de la dernière civilisation harappéenne/Indus-Saraswati qui a connu le déclin et la disparition finale de l'eau de surface de la Sarasvati, obligeant les gens à se déplacer vers l'est vers la plaine gangétique approvisionnée en eau, à élaborer de nouvelles stratégies de subsistance et à développer de nouveaux modes de travaux agricoles, et faisant apparaître un nouveau modèle de vie dont nous trouvons le reflet dans le Mahabharata et dans la littérature puranique.

Alors que les puzzles de l'archéologie et de l'histoire ancienne de l'Inde ne peuvent pas être résolus avec certitude, particulièrement en ce qui concerne Harappa où l'écriture n'a pas encore été déchiffrée à ce jour, il peut être établi avec un bon degré d'exactitude que la civilisation harappéenne /Indus-Saraswati est née et a grandi sur le sol de l'Inde et que son peuple et le peuple védique ne font qu'un. Cette civilisation a commencé à disparaître lorsque le système des rivières a subi un changement fondamental suite à la sédimentation et aux mouvements néo-tectoniques dont les signatures sont largement répandues dans les formations géologiques des régions subhimalayennes et dans la région des Shivaliks de l'Himachal Pradesh, de l'Uttar Pradesh, de l'Uttaranchal et de l'Haryana. Les eaux du Sutlej se sont déplacées vers le système de l'Indus et la Yamuna a changé de cours vers le nord-est. Alors que la Sarasvati s'est pratiquement asséchée, le bassin de l'Indus a reçu de l'eau additionnelle et a connu de fréquentes inondations.

5 Il existe une autre alternative, proposée par le Dr M.K. Dhavalikar et le Dr R.S. Bisht, qui dit que la Sarasvati était une rivière de lacs et qu'elle s'est asséchée du fait de l'aridité générale qui est apparue dans le monde entier entre 2000 et 1800 av. J.C.

Nécessité primordiale

Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail à faire pour éclaircir un certain nombre de caractéristiques de l'une des civilisations les plus importantes de l'ancien monde - une civilisation qui est restée pendant des siècles le berceau d'une culture urbaine hautement sophistiquée. Des centaines de sites dans le bassin maintenant noyé de la Sarasvati, d'Adi-Badri en Haryana jusqu'à Dholavira au Gujarat, comme le montre la photographie I, ont besoin d'être fouillés. C'est à ce besoin primordial que le projet spécial avait, inter alia, l'intention de répondre. Croire qu'il y avait un agenda caché est tout à fait injustifié. Comment pourrait-il y avoir un tel agenda lorsque des fouilles devaient être entreprises à la vue de tous et que tout ce qui aurait été trouvé aurait été placé dans le musée du site avec des équipements complémentaires pour la recherche et l'étude de documents par tout le monde ?

Vu les considérations exposées dans cette lettre ainsi que les énormes bénéfices qui auraient été apportés au secteur du tourisme, je demanderais que vous puissiez donner les instructions qui conviennent à toutes les personnes concernées afin de faire revivre le projet spécial et pour jeter son filet plus loin encore. Je ne doute pas que ce projet, s'il est mis en oeuvre, fera apparaître de nouvelles facettes du passé de l'Inde, de nouvelles initiatives de son présent et de nouvelles visions de son avenir.
Avec mon aimable considération,

Sincèrement vôtre
Sd/-
(Jagmohan)