La syllabe sacrée OM

Swami Rama Tirtha
Conférence donnée le 22 décembre 1902 au Hermetic Brotherhood Hall, San Francisco

(Traduction : Gaura Krishna)

Mon propre Soi sous la forme de dames et sieurs,

L'autre jour nous avons dit quelques mots sur le mantra sacré OM et il a aussi été expliqué que le sujet ne pouvait être épuisé en sept ou huit leçons. Des volumes ont été écrits en sanscrit et sont encore écrits de nos jours sur cette syllabe sacrée. De fait, tous les Vedas, tout le Vedanta, toutes les Ecritures sacrées des Hindous sont contenus dans cette syllabe OM.

Il y a beaucoup de sectes différentes en Inde, mais toutes les sectes rendent l'hommage de leur coeur à OM. Les Hébreux, les Mahométans et les Chrétiens, tous terminent leurs prières avec 'Amen'. Les Mahométans aussi le font, bien qu'ils ne prononcent pas le mot 'Amen', mais 'Amin'.

Quel rôle joue 'Amen' dans votre prière normale ? Il vient en un endroit où tous les mots s'arrêtent, où tout discours se termine, à un point où l'âme se fond en la Divinité. Vous continuez à répandre le langage du coeur jusqu'à ce que ce point soit atteint où l'être entier est sur le point d'être fondu en la Divinité. Là où l'ineffable, l'indicible, l'inexprimable est atteint, là est Amen. Alors qu'est-ce que Amen ? C'est OM, rien d'autre. Dans toutes vos prières sacrées, Amen ou Amin occupe une place qui remplit parfaitement le sens du mot 'Vedanta' ou "fin du discours', et il représente de manière très proche l'essence du Vedanta, qui est OM.

La signification littérale de Vedanta est la fin de la connaissance, la fin du discours, un point où toute parole, toute pensée s'arrête, et parmi les Hindous la totalité du Vedanta est représenté par OM. Le sens dans lequel ce mot est utilisé dans les Vedas va maintenant être porté à votre connaissance : OM, A-U-M.

Les tantriques expliquent OM à leur propre manière. Les Shaivas ont leur propre manière. Les Vaishnavas ont leur propre interprétation et toutes les autres sectes hindoues ont leur explication particulière, mais l'interprétation qui va être donnée est universelle, elle doit être donnée comme la source même du Vedanta.

OM consiste en A-U-M. Le son A, selon l'enseignement du Vedanta, représente le soi-disant univers matériel, le monde semblant solide, le mondes des sens grossiers, tout ce qui est observé dans notre état de veille. Toutes les expériences du monde des rêves est représenté par U. L'observateur aussi bien que les choses observées, à la fois le sujet et les objets de l'état de rêve sont indiqués par le son U. Le plan psychique ou astral, le monde des esprits, tous les paradis et tous les enfers sont représentés par U. M représente tout l'inconnu dans l'état de sommeil profond et même dans notre état de veille tout ce qui est inconnu, tout ce qui est au-delà de la compréhension de l'intellect.

Ainsi, OM ou A-U-M couvre toute l'expérience triple de l'homme et représente tous les mondes phénoménaux. Il y a en A-U-M le principe commun appelé Amatra qui signifie l'impérissable, l'immuable noumenon ou la chose en soi parcourant et se répandant dans le triple phénomène. Cet Amatra sera pleinement traité dans une autre conférence. Il suffit de dire que OM représente le tout.

Toute la philosophie de l'Europe et de l'Amérique est basée sur l'expérience de l'état de veille et prend peu ou pas du tout en compte l'expérience des états de rêve ou de sommeil profond. L'hindou dit : "Vous commencez avec des informations imparfaites. Comment votre solution au problème de l'univers peut-elle être correcte ?"

Les philosophes se limitent à l'état de veille. Mill, Hamilton, Berkeley, même Spencer et les autres basent toutes leurs découvertes et leurs investigations sur l'expérience retirée du seul état de veille. Ils veulent y découvrir la source de toute la force, de toute l'énergie ou tout autre nom qu'il peut leur plaire de lui donner. Mais voyez-vous, si on vous donne un problème de mathématiques et qu'on vous demande de tirer une conclusion, vous devrez prendre en considération toutes les prémisses, l'hypothèse dans son entier. Comment pouvez-vous solutionner correctement un problème lorsque vous ne prenez en compte qu'une partie des informations ? Le Vedanta prend toutes les informations. Vos informations sont triples, vos expériences profanes sont triples, et elles doivent toutes être considérées. Le monde de l'état de veille disparaît entièrement dans les deux autres états et pourtant vous, c'est à dire le Soi, vivez dans l'état de rêve et dans l'état de sommeil profond; vous n'êtes pas mort, n'est-ce pas ? L'intellect et la conscience personnelle s'évanouissent entièrement dans l'état de sommeil profond et pourtant le Soi réel, le 'vous' véritable, demeure le même. Le principe inchangeable et immuable, cette réalité, parcourt les trois mondes en tant que votre véritable Atman ou Soi. Ceci est OM. Vous n'avez aucun droit de prendre le mental, l'intellect ou le cerveau pour vous-mêmes. Comment savez-vous que le monde existe, comment savez-vous que l'univers est là ? Parce que vous touchez les choses, que vous voyez des choses, que vous entendez des choses, que vous goûtez et sentez des choses : c'est la seule preuve. Si vous dites : voici Victor Hugo, Robert Ingersol, Emerson, tous ces grands penseurs écrivent tant sur ce monde, le monde doit donc exister. Mais nous demandons : comment savez-vous qu'il y a des livres religieux ? Vous savez qu'il y en a par vos sens. Vos sens sont la seule preuve directe ou indirecte de l'existence de ce monde.

La sensation est la cause première de toute perception, de toute 'intellection', etc. La sensation n'est pas limitée à votre état de veille. Dans votre état de veille, vous sens sont sous la forme grossière, mais ne sentez-vous pas, ne percevez-vous pas dans vos rêves ? N'avez-vous pas d'organes des sens particuliers à cet état ? Là, les yeux extérieurs et les oreilles extérieures ne travaillent pas. Dans le monde des rêves vous créez les objets des sens et les organes des sens ou sens correspondants simultanément. Vous voyez ainsi que dans le monde des rêves les sens et les objets des sens sont comme les pôles positif et négatif de la même puissance ou comme les côtés pile et face d'une même pièce. Dans les rêves le sujet et les objets se lèvent ensemble. A la fois le sujet et les objets des rêves sont compris dans le son U dans A-U-M et la réalité sous-jacente en laquelle à la fois le sujet et les objets apparaissent comme des vagues est le véritable Atman ou OM. Selon le Vedanta, c'est aussi ainsi que dans votre état de veille vos sens et les objets sont re-liés l'un à l'autre comme les pôles positif et négatif du même pouvoir. Dans les rêves, quand bien même les objets sont produits instantanément, ils apparaissent avoir un long passé. De la même manière dans l'état de veille les objets du monde avec leur histoire passée font leur apparition simultanément avec leur sujet percevant. Et lorsque vous dites que ce monde est réel, que c'est le monde solide, rigide, cette affirmation est entièrement fondée sur l'évidence des sens ou du sujet qui perçoivent qui est l'équivalent de l'ego qui rêve et qui décrète réels les objets du rêve, ou de l'homme qui décrète réel son chien sur la photo ou sur le tableau quand en réalité ils sont tous deux irréels.

Qu'est-ce qui porte les sens à l'existence ? Les éléments. Comment pouvez-vous connaître quelque chose de ces éléments ? Par les sens. N'est-ce pas un raisonnement qui tourne en rond ? Cela établit la nature illusoire du monde dans l'état de veille. Comme dans le monde des rêves, les objets sont réels aussi longtemps que vous rêvez. Ces objets n'existent plus lorsque nous reprenons l'état de veille. Dans l'état de veille toutes les choses sont solides mais, lorsque nous sommes en état de sommeil profond, où est le monde ? Nulle part : parti, parti. Nous voyons ici que la définition de la réalité ne s'applique pas aux phenomena des états de veille ou de rêve.

Les hindous définissent la réalité comme ce qui persiste en toutes circonstances. Ce qui paraît être à un moment et disparaît comme une ombre après un temps doit être un phénomène illusoire. La même définition de la réalité est donné par Herbert Spencer.

Pourquoi dites-vous que le monde des rêves est irréel ? Parce qu'il n'est pas là lorsque vous êtes éveillés. Alors cette définition même de l'irréalité ne s'applique-t-elle pas à l'état de veille ? Lorsque l'on est dans le monde des rêves ou en état de sommeil profond, le monde de veille n'existe plus.

Le son A de A-U-M désigne le sujet et les objets apparents de l'état de veille comme de simples manifestations de la Réalité sous-jacente, 'Moi'.

Quel préjugé s'est emparé du coeur de l'homme ! Les gens disent : "J'ai de l'argent ferme. Cela est le monde réel, brut, qui semble solide." Ö fous, la seule ferme réalité est votre Soi : Immuable. Eternel est votre Soi, c'est la seule chose qui soit ferme. Le reste est une totale supercherie des sens. Certaines personnes répugnent à accepter cette conclusion, parce qu'elle vient de la considération des états de rêve et de sommeil profond comme s'ils étaient des rivaux de l'état de veille. Nous allons dire quelques mots de leur considération. Pour plus de la moitié de la surface de ce grand zéro qu'est la terre il y a toujours la nuit, presque la moitié de la population de la terre est toujours en état de rêve ou de sommeil profond. Tout le monde où que ce soit passe par l'expérience du sommeil aussi bien que par l'expérience de la veille. Toute la jeunesse n'est elle pas un long sommeil ? La mort encore est sommeil. Bien, les trois ou quatre premières années vous avez tous été endormis. Comptez maintenant le temps, les heures passées en état de veille; vous serez étonnés de voir que la moitié de votre vie se passe en sommeil et la moitié en éveil. Quel droit avez-vous de prendre en considération ce qui s'est produit dans l'état de veille et pas ce qui s'est passé en état de sommeil ? Ëtes-vous mort lorsque vous êtes endormis ? Non, les expériences de votre état de rêve sont aussi des expériences, alors pourquoi ne pas les prendre en considération ? Si l'état de veille était plus puissant, comment cela se fait-il que même les plus forts et les plus sages sans exception sont, pour ainsi dire, pieds et poings liés par le sommeil et sont étendus à plat sur le sofa ou le lit chaque nuit ? Le pouvoir inexorable du sommeil ne tient aucun compte de leur ardent désir de rester éveillés. L'état de rêve à un monde qui lui est propre comme l'a aussi l'état de veille. Alors si le monde de la veille peut revendiquer quelque attention, le monde du rêve aussi doit être dûment considéré.

Américains et Européens décident tout du point de vue de la majorité. Bien, alors, l'état de rêve aussi bien que l'état de sommeil profond doivent aussi voter. Si sur l'autorité de l'expérience de la veille l'expérience du rêve est irréelle, de même l'expérience de la veille est irréelle sur l'autorité des états de rêve et de sommeil profond. Encore : voici des plantes dans un état de perpétuel sommeil profond et voici des animaux en état constant de rêve, pour ainsi dire. Pour eux, le monde apparaît tout à fait différent de ce qu'il vous apparaît; pourquoi ne pas regarder leurs expériences ? Aux yeux de la fourmi, aux yeux de la grenouille, aux yeux du hibou, aux yeux de l'éléphant, les choses sont tout à fait différentes de ce qu'elles sont pour vous. Oh, mais vous dites que seule l'expérience de l'homme doit être considérée et que l'état de veille ou le monde de veille doivent être dits réels. Mais si vous prenez correctement l'expérience de tous les hommes parfaits, même cela vous convaincra que le monde semblant-solide est irréel. Vous allez demander comment il en est ainsi ? Voici nos scientifiques, nos philosophes, les Huxleys et les Spencers. Tous insistent énormément sur la réalité du monde de veille. Comment leur expérience peut-elle montrer l'irréalité du monde ? Réfléchissez simplement. Allez-vous les croire quand ils sont aux mieux de leur forme ou lorsqu'ils sont au pire de leur forme ? Vous ne prendrez pas en considération les remarques qu'ils font lors qu'ils dorment ou qu'ils ronflent. Dans quel état ces grands écrivains sont-ils au meilleur de leur forme ? Ils sont aux mieux de leur forme et dignes de tout crédit et de tout respect lorsque la connaissance, pour ainsi dire, surgit ou jaillit d'eux. Lorsqu'ils sont dans cet état le plus élevé, allez les voir et regardez si chaque pore de leur corps, chaque cheveu sur leur peau n'est pas, pour ainsi dire, en train de faire une conférence sur la non-réalité du monde en proclamant la non-dualité. Dans cet état il n'y a pas de meum teum, pas de dualité, pas de pluralité, pas de personnalité, pas de monde. Tout phenomenon s'est fondu en rien. Le penseur est dans un état de concentration, un état d'abstraction, un état parfait, un état où toute connaissance suinte naturellement de lui, un état où toute connaissance vient naturellement de lui comme la lumière vient du soleil. En étant dans cet état il ne parle pas; la parole vient lorsqu'il émerge juste de ce plan; des découvertes et des pensées sublimes émanent de lui. Ainsi l'expérience réelle de tous les grands penseurs au meilleur de leur forme témoigne de la non-réalité du monde. Cela peut être plus clair. Que faisons-nous lorsque nous pensons. Lorsque vous pensez vous allez sur un sujet. Vous prenez un point en excluant tous les autres sujets; vous vous concentrez dessus de tout votre mental; toutes vos énergies et tous vos pouvoirs sont amenés à se consacrer à ce point particulier. Le mental devient saturé de cette idée. Le résultat est que cette idée disparaît et qu'il en résulte la supra-conscience absolue, une conscience absolue qui est la source de toute connaissance.

Selon une loi de psychologie bien établie, pour être conscient d'une chose nous devons avoir à côté d'elle quelque chose de différent. Lorsqu'il n'y a aucune dualité dans le mental, alors toute conscience d'objet est au repos et ainsi le point d'inspiration est atteint.

Lorsque Tennyson est au-delà de toute idée de Lord Tennyson, alors seulement il est le poète Tennyson. Lorsque Berkeley n'est pas évêque déposé, copyrighté, alors seulement il est le penseur Berkeley. Lorsque Hume est au-dessus de sa personnalité que proclame le biographe, alors seulement il est le philosophe Hume. Quand Huxley n'est pas le Huxley de l'historien et est le tout, pour ainsi dire, alors il est le scientifique Huxley.

Lorsqu'un grand et magnifique travail est fait à travers nous, c'est folie d'en prendre le crédit parce que quand il était en train d'être fait, l'ego qui recherche le crédit était entièrement absent, autrement la beauté de l'action aurait été gâtée. La conscience de "Je fais" était entièrement absente. La chose est venue de Dieu de son plein gré. Nous voyons ainsi que ces gens, penseurs ou grands écrivains, quelqu'ils puissent être, si nous prenons leur jugement, leur opinion lorsqu'ils sont à leur mieux, on les trouve en train de faire des conférences et de prêcher par leurs actions, non, à travers chaque pore de leur corps, que le monde est irréel. "Les actes en disent plus que les mots." Dans le combat nous voyons de grands guerriers et de grands héros; étant au mieux de leur forme ils vont au combat; les boulets volent drus et rapides à côté d'eux, ici un boulet, là une blessure, le sang jaillit de leurs corps, leurs corps sont déchirés en pièces, et pourtant ils n'abandonnent pas et continuent; dans un tel état la souffrance n'est pas souffrance. Pourquoi ? Parce que pour ainsi dire le corps n'est pas corps et le monde extérieur pas monde. Il donne tort au monde et au corps dans le langage de l'énergie. Ainsi votre Napoléon, votre Washington, votre Wellington et tous les autres vous disent à travers leurs actes, ils vous disent, en dépit de l'intellect qui amoindrit, que lorsque le véritable Soi, qui est tout énergie, s'impose, le monde n'existe pas. Le Soi réel, qui est Connaissance Absolue et Puissance Absolue, est la seule ferme Réalité devant laquelle la réalité apparente du monde disparaît.

Qu'est-ce qui rend forts les bras du guerrier ? C'est le fait de venir en unisson avec la réalité ferme, dure et fixe du véritable Soi.

Qu'est-ce qui fait que tant de découvertes et d'inventions soient suggérées au mental ? Simplement l'absorption de l'intellect ou du mental pendant un court instant dans la dure et ferme réalité du véritable Atman, Dieu. Cela vous l'êtes, Vous êtes cette Réalité, Vous êtes la Lumière de l'univers, le Seigneur des seigneurs, le Saints des saints, le Très-haut des hauts.

Dans le mantram OM (A-U-M), la première lettre A représente cette ferme Réalité, votre Soi qui sous-tend et manifeste le monde matériel illusoire de l'état de veille, U représente le monde psychique, et la dernière lettre M désigne le Soi Absolu comme sous-jacent à l'état chaotique et se manifestant comme la totalité de l'Inconnu.

En chantant OM, les sages doivent concentrer leur attention et mettre en avant les sentiments de réalisation de leur Soi comme la Réalité ferme qui manifeste les trois mondes et détruit aussi les trois mondes, tout comme le soleil révèle les couleurs au lever du soleil ou aube et les réabsorbe aussi en lui-même avant midi.

Ces mondes sont phénoménaux. Dans votre état de rêve vous voyez un loup et vous avez peur que le loup vous dévore; vous êtes effrayé, mais ce n'est pas un loup que vous voyez, c'est vous-mêmes. Aussi le Vedanta vous dit que même en état de veille c'est "Vous qui êtes l'ami ou l'ennemi." Vous êtes le soleil et l'étang dans lequel le soleil est réfléchi. Vous êtes la lampe et le papillon de nuit. L'ennemi le plus implacable que vous ayez, vous êtes cet ennemi, personne d'autre. Quand que vous chantez OM, vous devez ouvrir votre mental à une telle hauteur de réalisation de ce fait que toute jalousie et toute mauvaise volonté puissent être déracinées du mental, puissent être rejetées. Eliminez cette idée de séparation. La silhouette et la forme de l'ami ou de l'ennemi ne sont qu'un rêve. Vous êtes l'ami et vous êtes l'ennemi. Est-ce que les choses que vous avez faites hier sont avec vous aujourd'hui ? Ne sont-elles pas un rêve ? Elles sont parties. Les choses d'hier : où sont-elles, ne sont-elles pas parties ?

Dans ce sens aussi l'expérience de l'état de veille est un rêve; l'expérience de l'état de rêve est un rêve. Le réel, l'argent ferme, la sévère réalité, le Soi réel est derrière elles. Réalisez cela.

Certaines personnes veulent matérialiser la pensée au lieu de réaliser que toute matière n'est que simple pensée. Il considèrent le plan matériel comme réel comparé au monde astral ou au monde de la pensée. Selon le Vedanta le monde matériel aussi bien que le monde astral sont irréels. Vous devez vous élever au-dessus des deux parce que le repos, la véritable paix, le bonheur ne peuvent être obtenus que lorsque la Réalité, l'argent ferme derrière la scène, est réalisé.

Dans AUM, A (ah) est parfois appelé Matra ou forme, U est souvent appelé Matra ou forme, M est appelé Matra ou forme; mais OM ne s'arrête pas au Matra ou forme, il représente la Réalité, l'argent ferme qui parcourt, qui sous-tend tous ces Matras. Les gens disent : "Nous voulons la vie, nous ne voulons pas de simples idées." Oh, qu'est-ce que la Vie ? Est-ce la vie de l'état de rêve ou de l'état de sommeil profond ou est-ce la vie de l'état de veille que vous voulez ? Tout ceci n'est qu'apparent. La réalité, la vraie vie, c'est votre Soi. Il y a des lois rigoureuses qui ne vous permettront pas à jamais les jouissance du plaisir au travers des sens. Vous est-il possible de vous vendre aux sens, au plan des sens et d'être heureux ? Non, c'est impossible. Il y a des lois plus implacables, plus irréprimables qui ne pourront vous permettre d'être heureux dans les plaisirs des sens.

L'Atman est la vraie vie, l'argent ferme. Prenez conscience de cela et ces plaisirs matériels commenceront à vous rechercher, tout comme le papillon de nuit s'approche de la flamme brûlante, tout comme la rivière coule vers l'océan, tout comme le petit officier présente ses respects au grand empereur, exactement de la même manière les plaisirs viendront vers vous, lorsque vous aurez connu et ressenti parfaitement votre véritable Soi, votre Divine Majesté, le véritable Atman glorieux. Cet Atman est représenté par OM.

Il a été montré comment, à partir de A-U-M, ces trois Matras, les hindous et particulièrement les Vedas vous donnent une clef de la Réalité sous-jacente que vous êtes. OM signifie la Réalité sous-jacente derrière la scène, la Vérité éternelle, le Soi indestructible que vous êtes. Ainsi lorsque vous chantez ce mantram sacré OM, vous devrez jeter votre intellect et votre corps dans votre véritable Soi, les faire se fondre dans le véritable Atman. Réalisez le et chantez le dans le langage du sentiment, chantez le par vos actes, chantez le à travers chaque pore de votre corps. Laissez-le couler à travers vos veines, laissez-le palpiter dans votre poitrine, que chaque poil de votre corps et chaque goutte de votre sang vibrent de la vérité que vous êtes la Lumière des lumières, le Soleil des soleils, le Souverain de l'univers, le Seigneur des seigneurs, le véritable Soi. Le soleil et les étoiles sont votre oeuvre et les cieux et la terre votre travail. Tout proclame votre gloire, et toute la Nature vous rend hommage.

Om ! Om ! Om !