Vers la fin des darshans

Ashish BAGRODIA


J'étais à Bombay et je souffrais beaucoup du fait d'une douleur cosntante due à une hernie. C'étairt fin décembre 2000. A cette époque je souffrait vraiment et je n'étais pas sur du jour où je pourrais être opéré et si l'opération était la meilleure option à ce moment-là; cela m'éloignerait-il longtemps de mon travail ? Et de toute manière, je me demandais qui pourrait bien être le meilleur chirurgien pour faire l'opération.

Juste quelques mois avant la période ci-dessus mentionnée, quelque part en août/septembre/octobre 2000, alors que j'étais en campement à Chennai quand Yogiji était à l'hôpital, j'ai rencontré le Dr.Rangabashyam qui traitait Yogiji et je l'ai trouvé excellent chirurgien et grand être humain. Je voulus que le Dr. Rangabashyam m'opère. Cependant, comme le Dr. Rangabashyam est à Madras, je pensai que cela serait plutôt onéreux si je me faisais opérer à Madras.

Je m'étais pourtant toujours senti au fond de mon coeur en sécurité avec le Dr. Rangabashyam mais j'étais plus enclin à me faire opérer à Bombay car ce serait meilleur marché et m'aiderait à retourner plus rapidement au travail.

Tandis que tout ceci e passait par la tête, je souffrais beaucoup et je commençais à m'enquérir au travers des gens connus sur qui pourrait être bon chirurgien à Bombay. Je ne voulais pas dépenser beaucoup d'argent et je mensais qu'il serait meilleur pour moi d'aller voir un chirurgien raisonnable, qui, en même temps, pourrait m'assurer d'être libéré quelques jours parès ou mieux 24 heures après, de telle sorte que je puisse aller chez moi et récupérer à la maison plustôt que d'être dans un hôpital.

J'endurais toute cette souffrance, traumatisme physique et moral d'être confus et déchiré. J'étais déchiré parce que mon coeur voulait que je sois à Chennai et me faire opérer par le Dr. Ra ngabashyam. Pourtant, mon esprit me disait que c'était une mauvaise idée du fait du surplus de dépense et du surplus de temps. C'est alors vers mi-janvier que je reçus un appel de Justice Arunachalam qui me disait que je devais venir immédiatement à Tiruvannamalai voir Yogiji, car il sentait que Yogiji allait probablement quitter son corps bientôt, car le corps de Yogiji se détériorait beaucoup.

Avant même de recevoir l'appel de Justice Arunachalam, j'étais déjà conscient de l'état de Yogiji, bien que je ne pensais qas qu'il fût si sérieux car j'avais des gens de ma société postés à Tiruvannamalai qui m'appelaient précisément de manière journalière et me donnaient le compte-rendu de la condition physique de Yogiji. J'étais ainsi conscient que l'état physique de Yogiji était plutôt mauvais; je sentais en tous cas que je devais aller à Chennai/Tiruvannamalai pour voir Yogiji.

Cependant, comme mon état physique n'était pas bon et que je devais me faire opérer, comment y aller et quand y aller n'était pas clair. Et quelque part au fond de mon coeur je pendais toujours au fond de mon coeur que toute la souffrance que le corps de Yogiji endurait était l'une de ses Lilas et qu'en fin de compte il serait guéri et OK. Je n'ai vraiment jamais pensé que cela deviendrait si mauvais qu'il pourrait quitter Son corps.

Lorsque Justice m'appela pour me le dire, je fus secoué et je pense que c'est le lendemain que je suis parti.

Je me rappelle encore qu'après être arrivés à Chennai quand nous sommes partis par camionette pour Tiruvannamalai à la fin de l'après-midi, nous avons eu l'une des expériences les plus fatigantes et inoubliables qui soient à cause de ce qui est arrivé en cours de route. En effet, ce qui est arrivé sur le chemin m'a fait me souvenir de quelque chose que Mr Purna avait dit dans son discours à Bombay. Il avait dit que nous pouvons pécuniairement avoir les moyens de faire des visites à Tiruvannamalai mais qu'il y a un prix à chaque fois que nous projetons de faire un voyage à Tiruvannamalai. J'ai réalisé celka en ayant cette expérience longue et fatigante sur la route de Tiruvannamalai que, oui, chaque fois que nous visitons Tiruvannamalai, il y a un prix à payer.

Ce qui est arrivé fut que, après avoir quitté Chennai/madras après une heure et demi de voyage à peu près, alors que nous avions juste atteint les faubourgs de la ville ou peut-être un peu plus loin, notre voiture a eu une panne. Il étai tpeut-être aux environs de 19h ou 20h.

Je pense que nous avions quitté Madras aux environs de 16h ou peutr-être 17h.

Cette panne était très sérieuse et en dépit des plus grands efforts de nos chauffeurs, nous nepouvions vraiment rien faire. Et malheureusement, il n'y avait pas de garage dans les environs et ceux que l'on put trouver n'avaient pas le savoir-faire pour réparer la panne sérieuse ou n'avaient pas les pièces spécifiques essentielles à la réparation de la panne.

Ils essayèrent de réparer la pièce sans la remplacer et ils passèrent pour cela à peu près 5 ou 6 heures, ce qui veut dire que nous sommes restés dans a voiture de 19 ou 20h jusqu'à peu près 1h ou 2h du matin.

Nous avons pris conscience finalement que tous les efforts faits pour réparer la voiture ne serviraient à rien et qu'il serait mieux de continuer le voyage dans une autre voiture. Il était alors déjà tard dans la nuit. Dans le petit village ou peut-être la petite ville, nous avons essayé de trouver des voitures à louer de telle sorte que nous puissions laisser cette voiture derrière et continuer vers Tiruvannamalai.

Nous avons finalement trouvé une voiture aux environs de 3 heures du matin.

Nous sommes partis avec une Ambassador louée.

Le chauffeur était un jeune garçon qui conduisait très imprudemment. Comme j'avais une un accident de voiture très grave dans ma vie, il m'était très difficile de m'asseoir dans une voiture conduite par une personne qui conduisait vite/imprudemment. Aussi tout le voyage vers Tiruvannamalai qui dura trois heures fut fort horrifiant.

Il était tard dans la nuit et la grand toute avait tant de camions qui venaient les phares allumés qu'il semblait constamment que notre voiture allti s'écraser contre un camion qui venait droit sur nous.

De toute façon, rien de cela n'est arrivé. Nous sommes arrivés sains et saufs bien que j'étais très fatigué à cause de la tension dans ce véhicule loué du fait de la conduite imprudente et de la longue période d'attente dans l'autre voiture que nous avons laissée derrière.

Si je me souviens bien, quelque part avant d'arriver à Tiruvannamalai, peut-être une heure avant, nous nous sommes arrêtés pour prendre un thé.

Finalement, après être arrivés à Tiruvannamalai, nous sommes allés directement à l'Ashram. Et là, à l'Ashram, il nous a été dit que l'état de Yogiji était sérieux mais qu'Il était encore dans Son corps.

La dernière heure vers Tiruvannamalai se fit dans une grande peur.

C''était la peur de faire face à la mort.

J'avais dans l'esprit toutes sortes de pensées. J'imaginais une situation dans laquelle j'arrivais à l'Ashram et où l'on me disait que Yogiji n'était plus. Qu'Il avait quitté Son corps. Et qu'il y aurait plein de lamentations et de pleure, en dehors d'une énorme foule répandue dans tout l'endroit.

Lorsque nous sommes arrivés à l'Ashram, tout était calme. Il n'y avait aucune foule, rien. Et on m'informa que Son état était sérieux mais qu'Il était OK.

On nous dit aussi que nous pouvions avoir Son Darshan.

Ils s'étaient arrangés pour permettre aux gens de voir Yogiji dans la pièce où Il était soigné par une équipe qualifiée fournie par le Dr. Rangabashyam.

Le Darshan se faisait d'une fenêtre, une fenêtre vitrée.

Je me suis rendu à l'endroit et j'ai eu le Darshan le plus surprenat de ma vie ou plutôt un darshan particulier aussi.

Ce que j'ai vu de la fenêtre était une scène magnifique, bien qu'elle fendait le coeur, mais elle était en même temps immensément divine.

Sur son énorme lit d'hôpital, Yogiji avec sa barbe blanche flottante, la tête avec ses cheveux lonsg et absolument blanc argenté, la poitrine nue avec tant de tuyaux qui couraient sur les deux mains, avec un masque à oxygène sur le visage, respirait très lourdement et il semblait en état de sommeil profond.

C'était comme si le Seigneur Vishnu reposait sur Son lit-serpent comme Roi de l'Univers.

La chose la plus surprenante était que la main droite de Yogiji continuait de se lever dans la posture de la Bénédiction à intervalles de quelques secondes alors que Yogiji était profondément inconscient, pratiquement dans le coma.

Même dans cet état d'inconscience profonde, Sa main continuait à se lever pratiquement chaque minute dans une posture de Bénédiction.

C'étaitla chose la plus surprenante à voir, car Sa main littéralement continuait de se lever après de brefs intervalles.

Sa main se levait pour Bénir tous les gens qui étaient là et il semblait en effet qu'il y avait le danger/le risque que les tuyaux sortent ou que Sa main peut-être aille au masque à oxygène et le déstabilise; on pensa alors que Ses mains devaient être attachées avec une corde. Ses mains furent donc attachés avec des ficelles. Même alors Sa main continuait de se lever de quelques centimètres avant de redescendre.

Malgré le masque à oxygène, malgré les tuyaux, malgré le fait d'être sans turban et malgré le fait d'être sur un lit d'hôpital, Il apparaissait aussi Divin, aussi brillant, aussi magnifique que toujours. Peut-être apparaissait-Il même plus.

J'ai eu la chance d'avoir eu la persmission de l'administration de l'Ashram de voir cela pendant un temps plus long que les autres; je pense que j'ai été là pendant pratiquement 15 minutes.

J ne voulais pas quitter cet endroit. Pourtant, en prenant conscience qu'il y en avait d'autres qui attendaient dans la queue et comme de toute façon ma chaise roulante et mes serviteurs prenaient beaucoup de place, je pensai qu'il serait mieux de partir pour que les autres puissent aussi avoir Son Darshan.

Nous sommes allés à l'Hôtel Ramakrishna, très fatigués mais en même temps très bien du fait du Darshan que nous avions pu avoir.

La nuit fut très dure, mais ce Darshan faisait une grande différence.

Je me rapelle que j'étais si fatigué le lendemain et même le jour suivant, pratiquement pendant 2 ou 3 jours à Tiruvannamalai, j'ai connu l'un de mes moments les plus horribles à cause de la grande faiblesse phyisique et de la souffrance corporelle que j'ai ressenti tout le temps.

Après quelques jours, je suis reparti à Madras. Pendant ces quelques jours à Tiruvannamalai, je me rendais au Darshan de Yogiji pratiquement une fois par jour. Je pense pourtant qu'un jour où je me suis senti terriblement faible, je n'y suis pas allé.

Ma souffrance de hernie était un aspect du problème. Une faiblesse physique d'ensemble en était un autre. Aussi les deux me démoralisaient littéralement et je pouvais ressentir comme s'il y avait une évacuation énorme au niveau de l'énergie en moi lors de ces peu de jours à Tiruvannamalai.

Après être arrivé à Chennai, j'ai consulté le Dr Rangabashyam qui pensa que mon problème de hernie éait devenu assez grave pour être opéré pratiquement sur le champ. Je me suis alors fait opéré en quelques jours à Chennai même.

Après quelques semaines d'hospitalisation, alors que j'étais encore à l'hôpital, je fus informé du Mahasamadhi de Yogiji.

De l'hôpital , j'ai pu me rendre à Tiruvannamalai voir la cérémonie du Mahasamadhi de Yogiji puis revenir.

Je réalise maintenant que tout cela était entièrement le plan de Yogiji. Il savait que si j'étais opéré à Bombay jee n'aurait probalement pas été capable de venir à Son Mahasamadhi et que je n'aurais pas ces darshans de fin. C'est pourquoitout fut probablement un plan divin (Son plan) que d'arranger ma visite à Chennai et ce fut alors Son idée que je sois opéré par le Dr Rangabashyam de telle sorte que sous ses soins je vienne à la cérémonie de Mahasamadhi avec le moins d'inconvénient possible.