Hilda Charlton |
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Il y a de grands gurus en ce monde, comme Sathya Sai Baba.
Lorsqu'il se rend dans une ville, cent mille, deux cent mille
personnes vont y être pour assiéger l'endroit. Ils
chantent toute la nuit. J'y suis allée. Je suis restée
à un endroit où la police a du venir pour préserver
le calme et la quiétude de la rue. Il y a ces bien-aimés
comme Satchitananda, qui a construit la ville de Yogaville sous
son inspiration; la grande Anandamayi, qui a attiré des
milliers de gens; les Yogi Bhajans, les Muktanandas qui en attirent
tant. Il se peut que beaucoup d'entre vous leur appartiennent.
Mais il y a d'autres yogis dont certains d'entre vous peuvent
ne pas savoir beaucoup. Ce ne sont même pas des yogis -
ils sont au-delà des yogis. Ce sont des personnes simples,
tranquilles qui sont ou non cachées et non connues, qui
restent incognito, qui agissent comme des mendiants, qui agissent
comme des fous si bien que vous ne saurez pas qu'ils ont quelque
chose de spécial. Ils peuvent lancer des pierres quand
les gens approchent, comme l'a fait une fois Nityananda; alors
ils ont pensé qu'il était fou. Ce sont des gens
qui simplement se cachent.
Anges cachés et divinités cachées, il est
difficile de les trouver. Je vous dirai plus tard en quoi je pense
que leur travail consiste.
Je vais demander à Will de parler. Il va parler d'un grand
être caché qu'il connaît et qui vit près
de l'endroit où se trouvait Ramana Maharshi. Certains d'entre
vous peuvent connaître cet être caché et d'autres
peuvent ne pas comprendre : peut-être êtes-vous passés
près de lui en pensant : "Quel vieux mendiant."
Je l'ai trouvé, bien que ne l'avais pas encore rencontré
sur le plan physique. J'ai reçu une lettre de lui et j'ai
vu sous son déguisement. Je ne vous enseigne pas un autre
guru ce soir. Cà n'est pas un guru. Il ne vous aurait pas.
Son travail est universel. Non, je ne vous enseigne pas un autre
enseignant, j'enseigne une voie. Vous voyez, les enfants, c'est
très bien de s'asseoir ici et d'avoir Hilda pour vous faire
rire ou autre, mais que se passerait-il si Hilda s'attaquait à
vous ? Si Hilda demandait certaines choses, comme je le fais avec
certaines personnes qui m'entourent ? C'est une scène forte
je vous le dis, que d'être en présence de quelqu'un
comme lui. Ils demandent quelque chose, ou fichez le camp !
Will, racontez-nous exactement maintenant votre expérience
de ce grand être. Yogi Ramsuratkumar est le nom de ce grand
être. On dirait un mendiant. Il porte un pieu dingue, il
est en loques, il ne prend pas de bain et pourtant il sent comme
la rose et voyez ce qu'il a fait de lui-même.
Will : "Il change habituellement de vêtements une fois
par an. C'est un être très, très excentrique,
c'est le moins qu'on puisse dire. Il s'habille comme un mendiant,
il passe pour un mendiant. Il ne brille pas extérieurement,
sauf qu'il a des yeux et un visage absolument merveilleux, absolument
incroyables. Le gars marche comme s'il marchait 5 centimètres
en l'air, comme Hilda nous a appris à le faire ce soir.
Et il va très très vite, comme une locomotive, si
vite qu'il était très difficile physiquement pour
ma femme Joan et pour moi de marcher avec lui - et nous pensons
que nous marchons très vite. Il part comme une flèche
dans une direction et il est très difficile de le suivre.
C'est vraiment une personne incroyable et belle. Il vit à
Tiruvannamalai. Il y a une série de magasins de cuivre
près du temple, et ils ferment tous tous les soirs vers
huit heures. Il dort là pendant la nuit, et le matin il
se lève et va d'habitude près de la gare Il s'asseoit
sous un arbre très très petit et il fait son travail.
"Il est inconnu du monde, et la plupart des gens des environs
pensent qu'il est simplement complètement cinglé.
Il se promène. Il chante. Il a ce gros bâton. On
dirait un arc et une flèche avec des plumes de paon. Il
trouve des ficelles et il lie tout, tout avec les ficelles. Il
porte juste çà, il le tient et il dira quelquefois
'Sita Ram, Ram Ram Sita Ram, Jai Jai Sita Ram.' Les enfants l'adorent.
Ils sortent tous pour être près de lui, et il dit
qu'en un ou deux jours il peut avoir n'importe quel enfant comme
meilleur ami. Je l'ai vu. Ils sortent et disent : 'Ram! Ram!,
Il dit 'Govinda Ram!'. Après quelques jours de ce jeu,
même les petits enfants musulmans disent aussi 'Ram! Ram!'.
Et leurs parents les regardent d'une manière très
étrange.
"De toute façon, Yogi Ramsuratkumar est un véritable
enfant, et c'est la chose principale. Je ne sais pas quel âge
physique il a, peut-être à peu près soixante
ans. Mais c'est juste un gosse, juste un gosse au coeur vraiment
joyeux, joyeux. Je l'ai vu se lever au milieu de la nuit et chanter
'Rama Rama' et danser en extase. Puis se rasseoir, dans la plus
grande béatitude. Quand il chante, il chante de tout son
être.
"Je vais vous raconter la première fois où
je l'ai rencontré. Nous avons beaucoup entendu parler de
lui par notre ami Caylor. Il semble que Yogi Ramsuratkumar nous
connaisse. Il a donné à Caylor une information sur
nos natures et ce que nous allions faire dans cette vie. Il savait
déjà. Quand Caylor nous a emmené le voir,
il se trouvait sous un petit arbre, un très petit pin.
Il faisait très chaud. Il nous gardait toujours à
l'ombre en nous faisant bouger autour. Quand nous l'avons rencontré
il était très très reconnaissant. Nous faisions
quelque chose qu'il a considéré comme une faveur,
aussi nous a-t-il dit d'une manière très très
douce à quel point il était endetté envers
nous. Et nous avons dit : "Non, non. Cela nous fait plaisir
de vous servir". Puis il m'a regardé un moment et
il a levé la main. J'étais assis peut-être
à un mètre de lui. Et il m'a mis dans une extase
vraiment vraiment profonde. J'ai fermé les yeux et j'ai
vu une lumière sortir de ma tête, et je suis sorti
de ma conscience corporelle pendant une minute environ. Alors
il a dit : "Mr. Will, Mr. Will, n'allez pas de ce côté-là,
revenez, venez de ce côté-ci". Et je ne pouvais
redescendre, je ne pouvais tout simplement pas.
Puis il a dit : "Ohhh, çà n'est pas si bon
d'aller de ce côté-là." Il a dit : "Il
n'y a pas de bonnes cigarettes de ce côté-là.".
Hilda : Comprenez, les enfants, que Yogi Ramsuratkumar fume parce
que son maître lui a dit de fumer pour rester en bas, comme
le faisait Shirdi Sai Baba, comme le faisait Ramakrishna.
Will : " Puis il a dit une chose étrange. Il a répété
quatre chiffres. Il a dit : "Deux, neuf, zéro, huit."
Et je fus immédiatement de retour dans mon corps, juste
instantanément, et j'avais les yeux ouverts. Il a dit :
"Oh-ho, ainsi c'est votre chiffre." Il l'a écrit
sur un bout de papier, l'a encerclé et me l'a donné.
J'ai essayé d'en obtenir de lui la signification. J'ai
dit : "Swami, c'est quoi, ce chiffre ? Est-ce mon numéro
de chambre au ciel ?" Il s'est simplement écroulé
dans tous les sens. Il a dit : Oh non. Oh ce pécheur a
juste fait quelque chose dans sa folie. Il ne sait pas ce qu'il
a fait."
"Il parle toujours de lui comme "ce pécheur,
ce fou". Il n'utilise jamais la première personne.
Je pense avoir entendu le mot "je" peut-être une
fois au cours de notre séjour de huit mois. C'était
lors une nuit très très spéciale, Shiva Ratri
ou quelque chose comme çà.
"Un jours des gens l'ont vraiment embêté. On
ne l'aimait pas beaucoup politiquement parce qu'il prêchait
l'unité de l'Inde, et à cette époque cet
état avait prôné la sécession d'avec
l'Inde et le gouvernement local n'aimait pas beaucoup Indira Gandhi
ni le gouvernement central. Yogi Ramsuratkumar disait : "L'Inde
doit être unie. L'Inde doit être entière. Cela
doit être, pour faire son travail sur la Terre." Ils
l'ont vraiment embêté un jour, et ce fut un jour
vraiment très très épuisant, et j'ai dit
: "Swami, pourquoi supportez-vous çà ? Pourquoi
faites-vous çà ?" Et il a dit : "Ce mendiant
n'est pas ici pour défendre son ego. Il n'est ici que pour
faire le travail de Père." Et cela est vraiment une
leçon pour moi, parce que nous sentons tous que ce que
nous faisons est bien et nous nous poussons et nous nous forçons,
et lui il a simplement dit qu'il n'était pas ici pour défendre
son ego.
"Il travaille de manière très étrange.
Nous commandions quelquefois du thé. Il a quelqu'un pour
aller chercher le thé, ou Joan ou moi allions chercher
le thé." Mais il servait quelquefois le thé
lui-même. Vous allez penser que ce n'est pas une grande
affaire de juste servir le thé. Mais quand il servait le
thé, il plaçait les tasses exactement. Si nous étions
cinq, il en servait un ici puis il en servait un autre là,
dans un ordre en tous cas peu vraisemblable. Je fis un jour l'erreur
de bouger ma tasse un petit peu, il s'est simplement arrêté
et il a dit : "Ce mendiant a mis cette tasse ici à
dessein, et il savait exactement ce qu'il faisait." Puis
il a marché autour encore et encore et il tenait sa barbe
comme çà, et il marchait autour avec sur le visage
ce regard très très déterminé. Il
marchait autour et il tenait son bâton en l'air et il marchait
encore autour, puis finalement il est revenu. Puis, après
que le thé fût à peu près froid, il
l'a servi. Et il a dit : "Bon, ce mendiant a fait ce qu'il
a pu." Après çà ne ne l'ai plus jamais
refait, et j'ai vraiment suivi ses instructions à la lettre
parce qu'il était tout simplement trop sévère
quand je ne le faisais pas.
"Pour être descendu une fois comme çà,
je vous le dis, je n'ai jamais voulu que çà se reproduise.
C'est très très très rude, c'est quelque
chose qui brûle en vous. Vous ne pouvez tout simplement
pas y faire face. J'ai un jour dit quelque chose et il a pensé
que je n'aurais pas du le dire. J'allais me défendre et
il a juste levé la main pour m'arrêter. Et je me
suis arrêté net. Il s'en est ainsi tenu là
pendant un moment, et quand finalement j'ai laissé aller
dans mon esprit, il a arrêté. Il était très
très sévère. A chaque fois que vous faisiez
quelque chose qui n'était pas conscient, qui n'était
pas en harmonie avec son travail, il vous le faisait vraiment
regretter. Vous vous sentiez si mal, et pourtant vous ne pouviez
rien y faire. Mais c'est pour nous la manière d'apprendre,
malheureusement - ou c'est la manière dont quelques-uns
de nous apprennent.
"Après nous être levés le matin, nous
allions d'habitude passer l'après-midi ou la soirée
avec lui, mais alors il nous renvoyait le soir. Nous avons eu
un jour la faveur de passer deux semaines complètes, nuit
et jour, vingt quatre heures sur vingt quatre, avec lui. Je pense
que je suis rentré une fois; j'ai été hors
de sa vue pendant une heure. C'était vraiment très
intense, et j'ai appris beaucoup. Mais j'ai aussi entrepris quelques
voyages à ce sujet.
"Pour sa toilette il porte un bol en noix de coco, une
simple coque de noix de coco, lavée et séchée.
C'est pour ainsi dire son seau d'eau. Il y boit, il se lave avec
lui. Il le remplit d'eau, puis s'éclabousse le visage,
s'en jette un petit peu sur la tête, et c'est comme si le
gars venait de prendre un bain qui coûte un million de dollars.
Il est tout simplement si radieusement beau.
"Puis il donne à tout le monde quelque chose à
porter. Il a toujours de gros paquets de journaux tous attachés
dans des sacs de toile d'emballage. Il ne les jettera jamais,
et il les promènera simplement. Il avait d'habitude deux
dévots indiens. Ils étaient très très
bien disciplinés, et c'étaient des gens très
doux. Un jour, alors qu'il me demandait de porter quelque chose,
je fis l'erreur de dire : " Swami, je ne veux pas porter
çà. Laissez-moi porter ceci.' Non. Vous faites exactement
ce qu'il dit. Quelquefois il ne vous fera rien porter, et cela
semblera apparemment injuste parce que quelqu'un d'autre aura
un fardeau énorme, et vous vous promènerez avec
rien, vous sentant comme un vrai fou. Mais il dira : "Cà
ne fait rien. Vous faites autre chose pour moi."
"Une fois nous étions en train de descendre pour sortir
de ce champ où nous allions d'habitude. Dans l'Inde du
Sud il y a plein de rizières avec, entre elles, de petites
digues, et ces digues très minces sont les chemins sur
lesquels vous marchez pour ne pas abîmer la récolte.
Nous marchions avec lui, portant nos lourds fardeaux tôt
le matin près de la belle montagne Arunachala. Nous observions
tant, nous étions si passionnés par la beauté
des montagnes, par la beauté de l'air frais, par la beauté
des corbeaux et de tous les oiseaux et de tout. Il s'arrêta
net sur le chemin et Joan le heurta, et je rentrai dans Joan.
On aurait dit les Marx Brothers. Il l'avait vraiment fait exprès.
Il dit : "Ce mendiant veut que vous pensiez à aucun
mantra. Ne pensez à aucun guru. Ne pensez même pas
à Dieu. Observez et faites ce qu'il vous dit de faire."
Il dit : "Nous devons bien faire ce travail et c'est tout
ce dont vous devez vous soucier." Après cela, nous
avons vraiment appris à être conscients.
"Il utilise son bâton d'une très belle manière.
Nous pouvions descendre dans la rue et il levait son bâton
et disait : "Stop, mettez-vous sur le côté".
Et pile à cette seconde une voiture tournait le coin. Ses
ennemis politiques ont tenté de l'écraser trois
ou quatre fois, alors il en était très conscient.
Ils l'ont poignardé quelques fois aussi. Ils l'ont poignardé
une fois et il s'est juste frotté la main à l'endroit
de la blessure en disant: 'Rama, Rama, Rama' et il a été
guéri.
"Il avait l'habitude de placer de petites choses autour de
Tiruvannamalai. Il fumait un paquet de cigarettes puis il jetait
le papier d'emballage. Puis juste avant que nous partions, peut
être trois ou quatre heures après, il ramassait le
papier et le mettait dans sa poche. Ses poches étaient
bourrées de toutes sortes de choses, de toutes espèces
de petites choses inimaginables. Il ne jetait jamais rien. Même
ses vieux vêtements étaient dans le sac qu'il portait.
Puis il plaçait de petites choses autour de Tiruvannamalai.
Il cherchait l'endroit exact, le moment exact pour mettre quelque
chose, puis il le mettait là, et quelques jours après
il revenait et le prenait. C'était exactement là,
et il le remettait dans sa poche. Il ne jetait jamais rien.
"Il avait un jour ce petit sac attaché dans ses vêtements.
J'ai dit : "Qu'y a-t-il dans ce petit sac ?" Il l'a
sortit, et c'était de la nellika, qui ressemble à
une petite noisette très salée. Alors il a dit :
"Oh, je ne savais pas que j'avais çà".
Il nous les a fait manger et c'était très très
acide. Et il a dit : "Oh, c'est très bon pour vous,
vraiment très bon pour vous." Nous avons du alors
vraiment faire attention.
"Sa conscience est vraiment fantastique. Un jour, une fille
du Canada est venue le voir. Elle était assise en face
de lui, et Joan et moi étions assis sur le côté,
tournés dans une autre direction. Il était environ
minuit. A Tiruvannamalai ils ont plein de hiboux, et au loin,
dans la direction où Joan et moi regardions, un petit hibou
est venu se percher sur un toit très très lointain.
Il y est resté pendant environ une minutes puis il s'est
envolé. Et la chose suivante qu'il a dit à la fille
a été : "Dites-moi, avez-vous des hiboux au
Canada ?" Nous avons été tout simplement abasourdis,
parce que nous étions assis là tout tranquillement
quand nous avons remarqué le hibou. Il ne regardait pas
dans la même direction que nous. Il aurait fallu qu'il le
voie en dehors du très très lointain coin de son
oeil, et il semblait pourtant qu'il prêtait toute son attention
à cette fille.
"Être avec lui était vraiment très
amusant. Il avait l'habitude de rire de lui constamment. Il s'appelait
"ce mendiant, ce fou". Caylor nous a dit qu'un jour
qu'il était avec lui, avant de pouvoir dire quoique ce
soit, Swami avait dit : "Oh, vous pensez ceci et cela de
ce mendiant". Il a été abasourdi parce que
c'était exactement ce qu'il allait dire. Il s'est simplement
assis, s'est tu et est resté très tranquille pendant
un moment."
Hilda : Merci, Will. Joan, voudrais-tu dire quelque chose sur
Yogi Ramsuratkumar? Les enfants, est-ce que çà vous
intéresse d'entendre quelque chose sur une espèce
différente de yogi qui se cache sous des haillons Je vous
dirai tout à l'heure ce que je pense qu'il fait.
Joan: "Je ressens un tel honneur d'avoir la chance de parler
de Yogi Ramsuratkurnar. Il m'est difficile de croire qu'une telle
occasion nous ait été donnée. Je sais que
le mendiant de Tiruvannamalai verserait probablement de joyeuses
larmes à la pensée que des gens d'une autre partie
du monde, tant de centaines parmi nous, pensent à lui et
parlent de lui.
"Will vous a raconté les tasses de thé qui
étaient mal placées. Ma première expérience
de sa sévérité est arrivée un soir
alors que deux dévots dont Will a parlé étaient
retournés chez eux parce qu'ils avaient du travail à
y faire. Ils n'ont pas pu rester avec lui jusqu'au lendemain.
Comme d'habitude nous étions venus du champ jusque dans
la ville et nous nous étions installés sur une plate-forme
en pierre où nous parlions. Nous avons pris le thé
ensemble et quand les magasins ont commencé à fermer,
Swami a dit qu'il était maintenant temps de partir, ce
qui voulait dire que nous devions bouger toutes les affaires jusqu'à
l'endroit où il dormait toutes les nuits.
"Il devait travailler cette nuit-là juste avec Will et moi qui n'étions pas très conscients bien que nous étions restés avec lui pendant quelques semaines. Il dit : "Ce mendiant va essayer de bien le faire, mais il se peut que ce soit un peu difficile." Nous avons alors doucement pris ces énormes sacs de toile d'emballage remplis de journaux et sommes allés sans rien dire d'autre à l'endroit où il dormait. Après nous être déplacés jusque là, nous nous sommes simplement assis tranquillement et avons allumé une bougie parce qu'il faisait très noir. Tout était si calme, si paisible. Puis Swami dit : "Joan !' Et je fis attention. Il dit : "Vous pouvez faire un travail pour ce mendiant", et je frissonnai. Il dit : "Pannal n'est pas ici. Vous pouvez dérouler mon lit." Bon, son lit - on ne se douterait jamais que ce n'était qu'un rouleau de chiffons de toile d'emballage - fut rembourré par en-dessous avec la planche qu'un commerçant lui avait gentiment permit d'utiliser. Il commença à m'expliquer très soigneusement comment je devais faire ce travail. J'étais si excitée d'avoir l'occasion de faire quelque chose comme cela pour lui, quelque chose de plus que de porter des journaux ou autre. Sauf que j'ai toujours aimé particulièrement porter son bâton. Il me dit en détail comment procéder pour ce travail et il dit : "Ne vous levez pas maintenant. Ce mendiant va vous expliquer comment vous devez bien le faire." Je me suis assis là en pensant tout le temps que je savais comment dérouler un lit, parce que nous avions des sacs de couchage et je savais comment les dérouler. Et il dit alors : 'Maintenant vous pouvez le faire." Je me suis alors levée, suis allée au sac en toile d'emballage et ai commencé à dérouler selon mon idée. Il sursauta et dit : "Que faites-vous ?". Je dis : "Ben, Swami, je euh vous savez " Et il dit : "Asseyez-vous". J'étais tout simplement mortifiée. Je dis : "Swami" en essayant de continuer, mais il dit de nouveau : "Asseyez-vous." Alors je me suis assise. J'ai essayé de me défendre en me disant qu'il n'avait pas parlé clairement. Bien entendu, la vérité était que je n'avais pas entendu ce qu'il m'avait dit. Puis, après quelques minutes de silence qui me semblèrent être des heures, il dit : "Mr. Will, Joan pense que ce mendiant est très arrogant." Je fus choquée car je suis sure que j'étais en train de penser qu'il était très arrogant. Puis une fois de plus il devint très sérieux, et il expliqua pour que je comprenne. Il dit : "Après avoir été quelque temps avec ce mendiant, il vous traite quelquefois de manière différente." Il expliqua cela, et pour la première fois je réalisais que si nous restions là avec lui, j'allais vraiment devoir écouter et suivre les instructions qu'il me donnait, parce que ces instructions, bien qu'elles ne semblaient pas très importantes, étaient vraiment, vraiment très importantes. Hilda nous a même plus éclairés sur les significations qu'il y avait derrière.
"Un jour que nous étions dans le champ, assis sous l'arbre dont Will a parlé, nous avons eu l'honneur de l'aider à écrire une lettre à un homme qui avait vu Yogi Ramsuratkumar et qui était un dévot de Sathya Sai Baba. Il était depuis rentré en Europe. Swami dit : "Je dois écrire aujourd'hui à Sri Raman." Tout observateur insouciant penserait : voilà ce fou, ce mendiant, qui est juste assis sous un arbre, il doit avoir plein de temps pour tout. Mais son travail était si intense. Pouvez-vous imaginer qu'il ne changeait peut-être de vêtements qu'une fois en six mois ? Je me rappelle un jour qu'il portait de nouveaux vêtements, il semblait si glorieux. Mais il dit : "ce mendiant, ce pécheur, n'a pas eu la chance de prendre un bain." Il n'avait tout simplement pas eu le temps à dépenser pour prendre un bain.
"Il commença donc à écrire une lettre
à Sri Raman, et nous parlions de ce que Sri Raman lui avait
écrit et de ce que Swami voulait lui écrire. La
lettre fut minutieusement écrite. Il était environ
cinq heures et nous entendîmes le coup de sifflet du soir,
il dit alors que nous devions partir et me dit de prendre soin
de la lettre. "Voici, tenez cette lettre et portez là",
me dit-il très fermement. "Tenez-là simplement
et portez-là." Mais je commençai à penser
que si nous marchions sur le chemin de terre, chemin que nous
suivions habituellement, je l'aurais probablement abîmée
avant de la mettre à la poste. Je dis alors : "Swami,
j'ai une bonne idée." Il n'aima pas que je dise cela,
mais il fut très gentil. "Oui, qu'y a-t-il ?".
Je dis : "Swami, pourquoi ne mettons-nous pas la lettre entre
les journaux et je la porterai dans les journaux. Alors, quand
nous serons à la poste, elle sera en parfait état."
Il marmonna. "Ce mendiant pensait qu'il serait mieux que
vous la teniez, mais d'accord, faites à votre manière."
Je pensais alors : "Oh, elle va être en parfait état."
Je la mis dans les journaux et je n'y pensai plus. Je portais
aussi quelques autres choses, et nous nous arrêtâmes
pour nous asseoir sur un rocher près d'une ferme où
les gens qui y vivaient le connaissaient. Parmal, son dévot,
fut prévenu qu'il devait prendre la lettre à Sri
Raman pour la mettre à la poste. Swami dit : "Joan,
donnez-moi la lettre." J'ouvris les journaux, mais par un
horrible accident la lettre avait glissé des journaux et
ma main - il faisait très chaud, vous savez - avait abîmé
le rebord. Elle était déchirée. Ce fut la
première chose qu'il vit, la déchirure de la lettre.
Pour rendre les choses pire, les deux hommes qui étaient
avec lui tout le temps riaient ! Swami dit : "Ce mendiant
va faire ce qu'il peut, mais çà ne sera pas la même
chose. Il va faire ce qu'il peut. Il va faire quelques lignes
sur la lettre, mais çà ne sera pas la même
chose."
Hilda : Merci, Joan. Caylor, parlez juste une seconde ou deux.
Fort et clair.
Caylor : "Je suis allé en Inde au printemps 1970.
Je le connaissais depuis environ six ans et j'allais souvent le
voir. C'est un être fantastique, et plus je suis longtemps
loin de lui et plus je ressens cela en mon cur. Je vais
vous dire comment nous nous sommes rencontrés, le début
de tout cela."
"A cette époque là, il vivait à Tiruvannamalai
depuis environ trente ans. Personne ne le connaissait sauf les
quelques villageois qui comprenaient qui il était. Il évitait
les gens. Il marchait des kilomètres sur les grands routes
en état de transe. Il s'asseyait dans les cimetières
pendant des jours et des jours et il ne mangeait pas, juste pour
éviter les gens pour pouvoir faire son travail.
A cette époque j'étais impatient de faire de la
méditation en Inde pour y profiter vraiment de mon séjour.
J'étais comme tant de dévots de Ramana Maharshi
qui s'asseyaient dans le hall de méditation pendant cinq
ou six heures à différents moments de la journée.
Je commençais pourtant à avoir une énorme
pression dans le front. Elle me montait jusqu'au sommet de la
tête et c'était comme si ma tête était
pressée dans un étau. Je ne pouvais pas le supporter.
Je ne pouvais pas dormir, je ne pouvais pas m'asseoir tranquille
et je ne pouvais pas penser. Rien ne semblait l'arrêter.
J'allais d'une personne de l'ashram à une autre, mais aucune
ne semblait pouvoir m'aider; aucune. Je fus étonné
qu'il n'y eût personne qui pût faire ce travail ou
le comprendre.
"Alors j'allais finalement vers une vieille femme française
de l'ashram qui était à Tiruvannamalai depuis environ
sept ans. Elle connaissait quelqu'un, dit-elle. Mais, oh, non,
je ne l'ai jamais trouvé - elle ne pouvait même pas
le trouver. Je lui demandai encore le lendemain alors qu'elle
se promenait sur la colline au coucher du soleil, et elle dit
: "Très bien, je le verrai demain en allant au bazar."
Le lendemain elle y alla et elle le vit. Vous savez, c'était
comme s'il l'attendait, parce qu'autrement elle ne l'aurait jamais
trouvé. Il lui dit de m'amener au temple à cinq
heures le soir suivant.
"J'attends donc là à cinq heures moins cinq,
et le voilà, avec environ une dizaine d'enfants qui caracolent
autour de lui. Il est tout simplement extatique, il flotte simplement,
et les enfants dansent tous, et ils sont si heureux ensemble.
Nous nous asseyons finalement et il me donne quelques fleurs,
et je lui donne les fleurs que j'ai. Il me pose quelques questions,
d'où je viens etc. Je lui parle de mon problème
et il me dit de revenir seul au bazar le lendemain soir, à
une petite boutique de sculpture sur pierre où ils font
de minuscules déités. Le lendemain, là, il
me dit de m'asseoir tranquillement et de ne penser à rien.
Il pose sa main sur ma tête, et pour la première
fois depuis des mois, tout à coup, toute cette pression
disparaît tout simplement; la voilà partie. Il m'explique
qu'elle reviendra probablement dans deux semaines et que si elle
revient, je dois revenir le voir. Comment ? Vous savez, cela ne
s'était pas présenté que je doive le trouver,
que j'aie vraiment à chasser.
"La pression revint après deux semaines. Je priais
et priais pour pouvoir le trouver, et je me dis qu'il devait être
sous l'arcade principale du temple où je l'avais laissé
deux semaines plus tôt. Je partais tôt ce soir-là
et c'était l'orage quand j'arrivais là. Il y a des
milliers de gens qui vendent des choses dans les rues de l'Inde,
et chacun d'entre eux était fourré sous cette arcade.
C'était tout simplement incroyable. Comment allais-je le
trouver ? Jamais il ne serait là avec tant de gens - et
il n'y était pas. Je sortis donc en courant dans la rue
ici et là. Je regardais dans les échoppes de thé,
je regardais partout - j'étais désespéré.
Finalement, après une demi-heure, je courus dans la rue,
tournais et il était là, à quelques centimètres
de mon nez. Il sursauta et dit : " Mr. Caylor, que faites-vous
ici ?" Et je dis : "Oh Swami !" et je l'ai empoigné
et je l'ai étreint. Il m'a emmené à la boutique
de thé où nous nous sommes assis et nous avons parlé
sur les Indiens américains pendant une demi-heure environ,
juste pour libérer mon esprit des mes problèmes.
Puis il a remis sa main sur ma tête, et c'est parti. Et
depuis je n'ai plus jamais eu ce problème. Mais cela, c'est
la manière dont tout a commencé.
"Et alors a commencé un long processus d'apprentissage
des choses, comme Will et Joan vous l'ont dit. J'ai appris comment
tout ce qu'il touche, même si c'est un mégot de cigarette
ou le paquet ou la baguette avec laquelle il joue ou une ficelle
qu'il a enlevée d'une petite feuille d'emballage - tout
ce qu'il a jamais touché, vous ne pouvez tout simplement
pas le jeter, parce qu'il y a un pouvoir dedans. Il y a quelque
chose : il y a une essence, il y a une qualité. Il peut
se passer des mois avant qu'il trouve le temps de vider ses poches
et mette tout là où il va faire un travail. Cela
prend longtemps pour le voir faire ces choses. Il n'en parle pas.
C'est un mendiant. Il appelle toutes ces choses-là sa 'folie'.
Il aime dire à quel point il est bizarre. C'est vraiment
remarquable.
"Vous devez apprendre de petites choses, comme de ne pas
l'interrompre quand il parle. C'est après l'avoir interrompu
maintes fois que je l'ai appris. Après des heures à
être assis avec lui, il était dans une espèce
d'état abstrait, et je devais parler d'un sujet particulier.
C'était toujours différent, mais toujours spécifique.
Pendant une demi-heure, une heure, une heure et demi, il me
posait des questions, et je continuais. Après que le jour
soit parti, j'avais la tête si serrée que je ne pouvais
plus rien prendre de lui. Je devais partir et me tenir éloigné
un moment. Mais quand cela continuait, si j'essayais de changer
de sujet, il arrêtait tout à coup et disait : "Nous
en parlerons plus tard." Il m'a posé une autre question.
Il m'a expliqué un jour, et j'ai finalement compris, que
de l'arrêter et de changer de sujet était comme si
l'on faisait dérailler un train qui allait à 90
ou à 140 à l'heure. Il s'implique énormément
dans un certain travail. Et changer tout à coup de sujet
c'est tout laisser en l'air. Vous savez comment nous nous sentons
quand nous sommes en train de travailler et que quelqu'un nous
interrompt. Mais il travaille à tant de niveaux différents
en même temps que de changer simplement de sujet - qu'est-ce
que cela fait à cet homme ? C'est surprenant.
"Quand nous marchions avec lui ou quand nous étions
assis avec lui, il était toujours conscient de l'endroit
où chacun se trouvait. Nous devions tous être disposés
d'une certaine manière. Il réfléchissait
longtemps sur l'endroit où nous placer avant même
de s'asseoir. Et si je laissais quelqu'un marcher entre nous alors
que nous marchions dans le bazar, cela le dérangeait. Cà
dérangeait son corps physiquement. Il me rappelait : "S'il
vous plait, ne permettez à personne de nous disjoindre."
Nous travaillions ensemble pendant des jours, des heures, sur
tout.
"Il a un peu parlé de lui. Une très belle histoire
: un matin, comme d'habitude, il se rendit à une petite
boutique où il acheta des cigarettes - mais peut-être
y alla-t-il à ce moment-là en sachant qui allait
s'y trouver. Il voit un vieux sadhu qui achète aussi quelque
chose, peut-être aussi des cigarettes. Et ce sadhu prend
du boutiquier ce qu'il avait demandé, puis il se tourne,
voit Swami et dit : "Qui êtes-vous ?" Swami fait
un pas en arrière, le regard comme il le fait du coin de
l'il, et il dit : "Je suis qui vous êtes.
Et vous, qui êtes-vous ?" Ce fut une occasion si
joyeuse de voir deux Maîtres se rencontrer, et eux deux
savaient que c'était cette petite lila, ce petit miracle,
juste au bazar
Ils se sont embrassés.
"J'ai écrit quelques choses sur lui, de belles
choses je pense, et d'habitude il aimait me les faire lire, relire
et relire encore. Il disait : "Vous savez, ce mendiant n'est
que la poussière aux pieds du Seigneur. Et vous, vous après
pris cette salissure et vous en avez fait de la boue. C'est tout
ce que je suis, ce mendiant n'est que de la boue. Et vous lui
avez donné une forme et l'avez façonnée comme
un maître transforme un homme en une belle belle statue.
Il dit : "Je ne pourrai jamais vous remercier de ce que vous
avez fait de ce mendiant." L'entendre parler comme çà
- eh bien, je ne sais pas quoi dire.
Une ou deux fois, tard dans la nuit, il m'a dit qu'il était
un Maître. Et il a dit quelque chose de très beau
que je me rappelle toujours. Il a dit : "Je suis infini et
de même vous l'êtes et de même tout le monde
l'est, mon ami. Vous ne voyez qu'une petite partie de l'homme
réel, comme un homme qui se tient sur le rivage d'un grand
océan et qui regarde ne voit qu'une petite partie de ce
grand océan. De la même manière, vous ne voyez
de moi qu'une partie infinitésimale." Et il dit :
"Je suis Infini."
Hilda : Merci beaucoup. Merci.
Ce que je voulais dire, c'est que pour moi, ceux qui travaillent
comme çà travaillent avec l'Infini. Comprenez-vous,
les enfants, ce qu'il faisait quand il plaçait une tasse
de thé ici et l'autre là et une autre là
et une autre là et que personne ne pouvait les déplacer
? Il travaillait avec l'Infini. Vous comprenez ? Vous ne comprenez
pas ? Il plaçait quelque chose qui avait le pouvoir de
changer le monde. Il travaillait peut-être avec les religions.
Il travaillait peut-être avec les pays. Il travaillait peut-être
avec les idées. Mais il façonnait les choses. Et
il a dit un jour à Joan : "Regardez ce monde dans
vingt-cinq ans." Joan, qu'a-t-il dit ?
Joan : "Il a dit que si nous arrêtions juste notre
vie à ce moment et que nous nous réveillions dans
vingt-cinq ans, nous ne reconnaîtrions même pas le
monde glorieux que nous verrions dans vingt-cinq ans. Nous ne
croirions pas que c'était le même monde dans lequel
nous avions été un jour.
Hilda : Voyez, comprenez-vous ce qu'il faisait ? Ce que font ces
êtres silencieux, ces gens qui ne vous sont jamais connus?
Ils n'ont pas de grandes foules, ils n'ont pas de Yogavilles.
Je n'en rabaisse aucun, les enfants. Je ne rabaisse pas les centaines
de milliers qui suivent des yogis bien connus. Je n'en rabaisse
aucun. Mais il y a les invisibles au travail, et j'ai toujours
dit que c'était ces personnes-là, avec les autres
grands êtres, qui maintiennent le monde en équilibre.
Il prend une pierre et il la met ici. Il a une raison. Il met
une pensée derrière. Et il se cache derrière
sa démence; il se cache derrière son rire. Mais
il est sévère, sévère, si sévère
que vous devez le faire exactement. Et les gens ne comprennent
pas - pourquoi ne pouvez-vous pas simplement le faire négligemment
?
Pourquoi pas ? Parce que lorsqu'il met une pierre là, il
la place pour l'univers, il la place pour le monde. Il change
le monde avec ses pensées, avec son pouvoir. Je vous le
dis, j'ai une lettre de cet homme, et il s'appelle d'un tout autre
mot : "ce vieux pécheur, ce vieux mendiant."
Eh bien, s'il est un pécheur et un mendiant, c'est le plus
beau pécheur et le plus beau mendiant de cet univers. Il
est puissant ! S'il dépose une pierre, il change le monde
!
Il me rappelle quelque chose de Shirdi Sai Baba, qui sortait du
porche du temple l'après-midi et personne n'allait près
de lui parce qu'il faisait ses choses universelles. Elles ne sont
pas drôles, ces personnes étranges.
Ces anges cachés, ces grands êtres, aident à
maintenir le monde en équilibre. Peut-être semblent-ils
mystiques à certains, fous à d'autres, dérangés
dans l'esprit des malades terrestres qui sont attachés
aux coutumes. Oh, nous avons une coutume, vous ne devez pas porter
de loques, non, non. Vous ne devez pas attacher des morceaux de
cailloux à vos vêtements. Vous finiriez à
Bellevue avec un psychiatre qui dit que vous ne devez pas attacher
de cailloux à votre robe. Cà n'est pas bien, çà
n'est pas la manière dont les hommes font les choses. Vous
devez les faire exactement comme tous les autres les font. Eh
bien, pas ces grands êtres. Leurs manières brisent
les règles de nos cultures. Mais pour moi ils sont les
êtres sacrés qui travaillent de manière sacrée,
inaperçus, pour leurs frères et surs - sauf
que je l'ai exposé au grand jour ici, de tout mon cur.
Et ce soir il le sait. Je vais lui écrire et lui dire que
des gens, dans le second plus grand hall de cathédrale
de la Terre ont tout entendu sur vous, Swami.
Inclinons-nous humblement devant ces frères et surs
de lumière qui se cachent. Ils ne se soucient pas de la
renommée, de la reconnaissance, mais ils traversent tranquillement
la vie comme des phares Divins de vérité et de lumière.
Et j'ai chanté avec eux de toute mon âme lorsque
je me suis réveillée ce matin, et j'ai entendu ces
paroles. Elles étaient merveilleuses alors que je me réveillais.
J'ai dit "j'aime la vie dans toutes ses diversités.
J'aime donner, j'aime recevoir, j'aime le soleil, j'aime la lune,
j'aime la boue. J'aime les épreuves. Et j'aime la gloire.
Oui, j'aime la vie, la vie de Dieu dans toutes ses variétés
et sous toutes ses formes. Et plus que tout j'aime Celui qui n'a
pas de forme."
Oui, les enfants, ces êtres cachés, ces êtres
cachés travaillent de cette manière. Faites-moi
savoir qu'il y en a ici quelques centaines qui comprennent les
choses qui sont au-delà de leurs connaissances, au-delà
de leur mental. J'ai eu aujourd'hui une journée difficile
mais je suis venue ici en riant, en riant comme une folle. Les
nouvelles personnes diront : "De quoi rit cette folle là-bas
?"
Non, les êtres cachés comme Yogi Ramsuratkumar ne
sont pas fous. Il sait exactement ce qu'il fait pour l'univers
- et il est en train de changer l'univers. Je sais quand je travaille
dans la drôle de manière dont je travaille, si je
vous ai jamais revus, les enfants et n'ai jamais quitté
ma chambre, je travaille encore pour l'universel comme je le fait
avec le Maître Périclès. Regardez les journaux
pour connaître les résultats du travail que nous
faisons ici pour la Grèce, pour l'Egypte et pour Israël.
J'ai quelqu'un d'autre qui regarde les journaux. Je ne les lis
pas. Je ne suis pas comme les grands êtres qui portent des
journaux. Comment savons-nous ce qu'il a eu dans ces journaux
? Peut-être porte-t-il le monde dans ces journaux ? Vous
comprenez ? Et nous disons qu'il est cinglé.
Eh bien, je vous le dis, changeons cette nuit nos idées
sur le bien et le mal, le ferons-nous ? Sortons de nos camisoles
de force. Changeons ces idées sur ce qui est bien et ce
qui est mal tout de suite et sachons que quelque part en Inde
ou ici dans les montagnes il y a de grands êtres, cachés,
que ni vous ni moi ne voyons peut-être jamais, mais qui
maintiennent notre monde en équilibre.
(Extrait de SAINTS ALIVE par Hilda Charlton, publishers
: Golden Quest, Woodstock, New York.)
(COURTESY : Tattva Darshana, Sixth Annual Number - 1990)