Une expérience rare

 A rare experience


S. Govindarajan (juge à la retraite)

 

Bien que je fusse de service judiciaire à Tiruvannamalai de 1973 à 1976, ce n'est qu'en 1976 que j'ai pu avoir le darshan de Bhagavan. J'ai déjà partagé quelques unes de mes expériences avec Bhagavan par le biais d'Internet. I have already shared some of my experiences with Bhagavan through the Internet. Grâce à la grâce et à la bonté de Bhagavan, j'ai eu la possibilité de rechercher plusieurs fois ses pieds bénis après avoir été muté en dehors de Tiruvannamalai. Bhagavan se trouvait dans sa demeure de Sannadhi street. Bhagavan décréta que je devais rester dans la pièce à l'arrière de la maison de Sannadhi street à chaque fois que je venais pour avoir son darshan, que je vienne seul ou que je sois accompagné par ma famille. Je voudrais partager une rare expérience alors que j'ai eu l'occasion d'aller seul pour avoir le darshan de Bhagavan.

De nombreux fidèles étaient venus rechercher le darshan de Bhagavan dans la matinée et dans la soirée. Vers 10h du soir, après que tous les fidèles fussent partis après avoir reçu du prasada de Bhagavan, Yogiji m'ordonna de fermer la porte d'entrée et me demanda de m'asseoir près de l'endroit où il s'allonge. Bhagavan parla sur de nombreux sujets rares entremêlés de silence, de Nama japa et de contemplation profonde du Soi. Soudainement, il dit :

- Govindaraj Ji, ce mendiant ne veut pas perturber votre sommeil plus longtemps. Vous pouvez aller dormir.

Il était assez tard dans la nuit et e m'étais endormi dans ce hall. Il devait être autour de 3h30 ou de 4 heures du matin lorsque quelqu'un frappe à la porte. Bhagavan m'appela et dit :

- Allez voir qui tape à la porte.

Je suis sorti et j'ai vu une voiture Ambassador en face de la maison. J'ai vu un indien du nord qui portait un dhoti comme un panchakaccham (manière traditionnelle et orthodoxe de porter le dhoti) ainsi que quelques autres assis dans la voiture. Il dit :

- S'il vous plaît, dites à Yogi Ji que Pandit Ji de Bénarès est venu.

Je suis entré aussitôt et j'ai informé Bhagavan. Il m'a demandé de le faire entrer immédiatement. Lorsque j'ai ouvert la port, la personne qui se tenait dehors est entrée avec moi.J'ai pur voir Bhagavan exprimer sa joie par son fort éclat de rire et par la manière dont il a étreint le nouvel arrivant. J'ai pu aussi voir que le visiteur était profondément ému par la bonté de Bhagavan. Bhagavan dit :

- Cela fait longtemps que ce mendiant ne vous a pas vu. Comment êtes-vous venu - tout à fait à l'improviste - à cette heure ?

Le visiteur expliqua :

- Je suis venu ici comme invite d'état (du Kerala). J'étais ce matin à Kanyakumari pour le darshan. Je voulais prendre un bain et suis allé à la mer, laissant mes vêtements de haut et mes affaires dans un mandapa proche. Alors que je me baignais, Mayamma est arrivée là, m'a pris la main et m'a traîné de force jusqu'à une voiture qui était parquée sur la route. Elle m'a demandé de monter dans la voiture. Mayamma et son préposé occupaient le siège arrière. Un peu plus tard, le propriétaire de la voiture et sa femme sont montés dans la voiture après avoir pris leur bain. Mayamma a demandé au propriétaire de la voiture de démarrer la voiture et de continuer, sans révéler la destination. Le propriétaire de la voiture, qui, comme je l'ai su plus tard, était un homme d'affaires de Sivakasi, a obéi aux ordres de Mayamma et a conduit la voiture sans connaître la destination. Mayamma lui a demandé de continuer vers le Nord. Après avoir atteint Madurai, Mayamma lui a demandé de continuer jusque Tiruvannamalai. C'est ainsi que je suis venu ici. Mes vêtements de haut et mes autres affaires sont dans le mandapa à Kanyakumari. Et je suis venu seulement avec le dhoti. Mayamma est assise dehors dans la voiture.

Bhagavan écoutait le récit ci-dessus avec un sourire et une expression de surprise. Il y avait d'habitude un tas de vêtements et d'autres choses dans le hall - que des fidèles avaient offerts à Bhagavan à l'occasion et son anniversaire, etc… Les souris avaient l'habitude de jouer sur ce tas. Bhagavan m'ordonna de prendre quelques nouveaux habits de ce tas. Je cherchais et trouvais un jibba (chemise indienne), un dhoti et un vêtement de haut qui furent donnés à Pandit Ji selon l'instruction de Bhagavan. Bhagavan prit le vêtement de haut de ma main et le drapa comme un turban autour de la tête de Pandit Ji, exprimant constamment son plaisir par des éclats de rire. Bhagavan dit :

- Maintenant, vous avez l'air d'un monarque.

Pandit Ji, visiblement ému, tomba aux pieds de Bhagavan et dit :

- Oui, je suis venu comme un mendiant. Vous avez vraiment fait de moi un monarque !

Ils discutèrent de divers sujets pendant un petit moment. Il ressortit des entretiens que Pandit Ji apprenait le Sanskrit au Premier Ministre, Indira Gandhi, et que c'était du fait de son insistance que Pandit Ji avait voyagé jusqu'au Kerala comme invité d'état. Cette interaction pris environ 30 à 40 minutes.

Bhagavan me demanda alors d'ouvrir la porte et il me suivit. Bhagavan se tint en silence et les yeux fermés près de la porte. Mayamma, assise dans la voiture, regardait la tour du temple d'Annamalaiyar d'un regard fixe et vide. Il n'y a eu aucune communication verbale entre Bhagavan et Mayamma. Après quelques minutes, Bhagavan a appelé le propriétaire de la voiture, lui a donné du prasada et lui a demandé d'emmener Mayamma et Pandit Ji à Kanyakumari avec le plus grand soin, puis il est entré à l'intérieur.

Mayamma s'asseyait habituellement sur un lit de camp sur les rives de Kanyakumari, entourée par des chiens. Elle allait quelquefois retirer des coques de la mer. Des visiteurs de Kanyakumari la considérait comme divine et ne quittaient pas Kanyakumari sans avoir son darshan. Ceux des districts du sud en particulier étaient conscients de sa grandeur. C'était le lever du jour. Les gens des environs vinrent à connaître la visite de Mayamma et se rassemblèrent en grande foule près de la maison de Sannadhi street. Tous voulaient avoir du prasada. L'aide de Mayamma se rendit à une boutique proche et obtint du kumkum qui fit toucher et bénir par Mayamma et il le distribua comme prasada. Puis la foule se dispersa. La voiture partit, je fermai la porte et entrai. Bhagavan me dit :

- Pandit Ji est un grand érudit en Sanskrit et une personne très savante. Ce mendiant le connaît depuis très longtemps.

Je demandai à Bhagavan si Mayamma était venue ici pour la première fois. Bhagavan dit :

- Elle est venue une fois voir ce mendiant il y a quelques années.

J'ai eu la très grande chance d'être présent lorsque deux grandes personnalités divines se sont rencontrées. Qui peut décrire la grâce infinie de Bhagavan qui a rendu cela possible ? Je m'abandonne à ses Saints Pieds.

 

Saranagatam - Janvier 2012


S. Govindarajan (retired judge)

 

Though I was in the judicial service at Tiruvannamalai from 1973 to 1976, I was able to have the darshan of Bhagavan only in the year 1976. I have already shared some of my experiences with Bhagavan through the Internet. Thanks to Bhagavan's grace and kindness I was able to seek his holy feet several times after I was transferred out of Tiruvannamalai. Bhagavan was in his Sannadhi street abode. Bhagavan decreed that I should stay in the room at the rear of the Sannadhi street abode whenever I came to have his darshan whether I went alone or was accompanied by my family. I would like to share a rare experience that I had when I had the occasion to go alone to have darshan of Bhagavan.

Many devotees had come seeking Bhagavan's darshan at the morning and evening hours. Around 10 PM, after all the devotees had left getting prasada from Bhagavan, he bade me close the front door and asked me to sit near the space where he lay down. Bhagavan talked about many rare matters interspersed with period of silence, Nama japa and deep contemplation of the self. He suddenly said:

- Govindaraj Ji, this beggar does not want to disturb your sleeping any more. You can go to sleep.

It was pretty late in the night and I fell asleep in that hall. It must have been around 3:30 or 4 AM when somebody knocked at the door. Bhagavan called me and said:

- Go and see who is tapping the door.

I went out and saw an Ambassador car in front of the abode. I saw a North Indian wearing a dhoti as a panchakaccham (traditional, orthodox way of wearing the dhoti), and also some others sitting in the car. He said:

- Please tell Yogi Ji that Pandit Ji from Banaras has come.

I went in and as soon as I informed Bhagavan. He asked me to immediately call him. When I opened the door, the person standing outside came in with me. I could see Bhagavan expressing his joy by his loud laughter and the way he embraced the newcomer. I could also see the visitor being deeply touched by Bhagavan's kindness. Bhagavan said:

- It is a long time since this beggar had seen you. How did you come - quite unexpectedly - at this hour?

The visitor explained:

- I came here as a state guest. This morning I had been to Kannyakumari for darshan. I wanted to take a bath and went to the sea, leaving my upper governments and belongings in a nearby mantap. While I was bathing Mayamma came there, held my hand and dragged me to a car parked on the road. She asked me to get into the car. Mayamma and the attendant occupied the rear seat. A little later, the owner of the car and his wife came into the car, after their bath. Mayamma asked the owner of the car to start the car and proceed, without disclosing the destination. The owner of the car, I came to know later, was a businessman in Sivakasi, obeyed the directions of Mayamma and was driving the car, not knowing the destination. Mayamma asked him to proceed towards North. After they reached Madurai, Mayamma asked him to proceed to Tiruvannamalai. Thus, I have come here. My upper governments and other belongings are lying in the mantap at Kanyakumari. And I have come with the dhoti alone. Mayamma is seated in the car outside.

Bhagavan was listening to the above narration with a smile and an expression of surprise. There used to be a heap of clothes and other things in the hall - which devotees had offered to Bhagavan on the occasion of his birthday, etc… Mice used to be playing on this heap. Bhagavan ordered me to pick up a few new clothes from this heap. I searched and found a jibba (Indian shirt), dhoti and upper cloth which were given to Pandit Ji according to Bhagavan's direction. Bhagavan took the upper cloth from my hand and draped it as a turban around Pandit Ji's head, all the while expressing his pleasure in peals of laughter. Bhagavan said:

- Now you look like a monarch.

Pandit Ji, visibly moved, fell at Bhagavan's feet and said:

- Yes, I came here as a beggar. You have really made me a monarch!

They discussed various matters for a little while. It emerged from the talks that Pandit Ji was teaching Sanskrit to Prime Minister, Indira Gandhi, and it was on her insistence that Pandit Ji travelled to Kerala as a stat guest. This interaction took about 30 to 40 minutes.

Bhagavan then asked me to open the front door and followed me. Bhagavan stood near the door silently with closed eyes. Mayamma, seated in the car was looking at the Annamalaiyar temple tower with a blank stare. There was no verbal communication between Bhagavan and Mayamma. After a few minutes Bhagavan called the owner of the car, gave him prasada and asked him to take Mayamma and Pandit Ji to Kanyakumari with the utmost care and then went inside.

Mayamma used to sit on a cot on the shores of Kanyakumari, surrounded by dogs. Sometimes she would be picking shells from the sea. Visitors to Kanyakumari considered her divine and would not leave Kanyakumari without having her darshan. Those in the southern districts in particular were aware of her greatness. It was daybreak. People in the neighbourhood became aware of Mayamma's visit and gathered in a big crowd around the Sannadhi street abode. They all wanted to get prasada from Mayamma. Mayamma's assistant went to a nearby shop and got some kumkum which he got touched and blessed by Mayamma and distributed it as prasada. Then the crowd dispersed. The car left and I closed the door and went in. Bhagavan told me:

- Pandit Ji is a great Sanskrit scholar and a very learned person. This beggar knows him for a very long time.

I asked Bhagavan whether Mayamma had come here for the first time. Bhagavan said:

- She has come once some years ago to see this beggar.

I was extremely fortunate to have been present when two great divine personalities met. Who can describe the infinite grace of Bhagavan which made this possible? I surrender unto His holy Feet.

Saranagatam - January 2012