Kaivalyopanishad

Cette Upanishad appartient à l'Atharvaveda.

(Le texte original sanscrit ainsi que la translittération se trouvent
dans le numéro original deRAMA NAMA)
(Traduction : Gaura Krishna)

 

 

Alors Ashvalayana s'approcha du Seigneur Paramesthi (Brahma) et dit : Enseigne-moi, Seigneur, la connaissance de Brahman, la plus haute, toujours cultivée par le bon, cachée, et par laquelle un homme sage éloigne instantanément toutes les fautes et atteint le Purusha plus haut que le haut (1).

2.- Et à lui, le Grand Père (Brahma) dit : "Connais la au moyen de la foi, de la dévotion et de la méditation. Non par les actions, ni par la progéniture, ni par la richesse, mais par la renonciation, certains atteignent l'immortalité.

3.- Plus haut que les cieux, siégeant dans la caverne (buddhi), cela brille qu'atteint celui qui s'est contrôlé - celui qui s'est contrôlé, qui étant d'un mental pur s'est bien rendu compte de la réalité, par la connaissance du Vedanta et par le sannyasa ou renonciation. Dans la sphère de Brahma, au temps de la dissolution cosmique, ils deviennent tous libérés de l'immortalité apparente la plus haute de l'univers manifesté. (note : ceux qui ne sont pas parvenus à réaliser Brahman dans cette vie du fait de quelque obstacle, demeurent dans le Brahmaloka et se fondent en Brahman au moment du Pralaya).

4-5.- En un endroit retiré, assis dans une posture aisée, pur, le cou, la tête et le corps droits, vivant dans le dernier ordre de la vie religieuse (note : paramahamsa), ayant contrôlé tous les sens, saluant son propre guru avec vénération, méditant au-dedans du lotus du coeur, sans tâche, pur, clair et sans peine.

6.- Inconcevable, non-manifesté, de formes infinies, le bon, le pacifique, l'immortel, l'origine des mondes, sans commencement, sans milieu, sans fin, le seul, omniprésent, Conscience et Béatitude, le sans forme et le merveilleux.

7.- Méditant sur le seigneur le plus haut (Parameshvara), allié à Uma, puissant, à trois yeux, au cou bleu, tranquille, l'homme saint atteint Celui qui est la source de tout, le témoin de tout et qui est au-delà des Ténèbres (de l'ignorance).

8.- Il est Brahma, Il est Shiva, Il est Indra, Il est l'Immuable, le Suprême, le Lumineux par lui-même, Lui seul est Vishnu, Il est le Prana, Il est le Temps (Kala) et le Feu (Agni), Il est la Lune (Chandrama).

9.- Lui seul est tout ce qui a été et tout ce qui sera, l'Eternel (sanatana); Le connaissant, on transcende la mort; il n'y a pas d'autre voie pour la Liberté.

10.- En voyant l'Atman dans tous les êtres, et tous les êtres dans l'Atman, on obtient le Brahman le plus haut, non par d'autres moyens.

11.- Faisant de l'atman l'arani (1) du dessous et de OM l'arani du dessus, par la friction répétée de la connaissance, un homme sage brûle le lien (de l'esclavage).

12.- L'atman ainsi illusionné par Maya ou ignorance, c'est lui qui s'identifie avec le corps et fait toutes sortes de choses. Dans l'état de veille il est celui qui atteint la satisfaction au moyen des divers objets de plaisir, tels que les femmes, la nourriture, la boisson, etc...

13.- Dans l'état de rêve ce Jiva ressent plaisir et peine dans la sphère de l'existence créée par sa propre Maya ou ignnorance. Pendant l'état de sommeil profond, lorsque tout est dissous, il est maîtrisé par Tamas (ou non-manifestation) et vient à exister sous sa forme de bonheur.

14.- Encore, par sa relation avec les actions faites dans de précédentes naissances, cet Atman même retourne à l'état de rêve ou à l'état de veille. L'être qui joue dans les trois cités (note : état de veille, de rêve, de sommeil profond) a fait apparaître à partir de lui toute diversité. Il est le substratum, la béatitude, la Conscience indivisible dans laquelle les trois cités se dissolvent.

15.- De Ceci apparaissent le Prana, le mental, tous les sens, l'éther,l'air, le feu, l'eau et la terre qui supporte tout.

16.- Cela qui est le Suprême Brahman, l'âme de tout, le grand support de l'univers, plus subtil que le subtil, et éternel, cela est toi-même, et tu es Cela.

17.- Cela qui manifeste le phénomène, tel que les états de veille, de rêve et de sommeil profond, Je suis ce Brahman, en réalisant ainsi on est libéré de tous les liens.

18.- Ce qui constitue le jouissable, le jouisseur et la jouissance, dans les trois demeures, différent d'eux Je suis, le Témoin, la Pure Conscience, l'Eternel Bien.

19.- En moi seul tout est né, en moi toute chose demeure, et en moi tout est dissout. Je suis ce Brahman, le sans second.

20.- Je suis plus minuscule que le minuscule, Je suis aussi le plus grand de tout, Je suis l'univers manifesté. Je suis l'Ancien, le Purusha et le Dirigeant, Je suis l'Effulgent, et le Tout-bon.

21.- Sans pieds ni jambes Je suis, d'une puissance inconcevable; Je suis sans yeux et Je suis sans oreilles. Je connais tout et je suis différent de tout. Nul ne peut Me connaître. Je suis toujours l'Intelligence.

22.- Moi seul suis enseigné dans les différents Vedas, Je suis le Révélateur du Vedanta et Je suis aussi le Connaissant des Vedas. Il n'y a pour Moi ni mérite ni démérite, Je ne souffre aucune destruction, je n'ai pas de naissance et je n'ai aucune identité avec le corps et les sens.

23-24.- Pour moi il n'y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air, ni éther. Réalisant ainsi le Paramatman qui demeure dans la cavité du coeur, qui est sans parties et sans second, Témoin de tout, au-delà à la fois de l'existence et de la non-existence, on atteint le pur Paramatman Lui-même.


Ici se termine la Première Partie

Nous pensons, en ce qui nous concerne, qu'ici en fait se termine l'Upanishad. La seconde partie semble être un rajout, premièrement parce qu'elle n'apporte strictement rien de nouveau, ensuite parce que le caractère n'a rien à voir avec la haute métaphysique de la première partie, troisièmement parce qu'elle est teintée de brahmanisme, et enfin parce qu'elle qualifie l'Upanishad même de 'Shatarudriya' et semble donc en être distincte, alors que le Shatarudriya est un ensemble de 100 shlokas en louange à Rudra qui forme une partie du Yajurveda. Nous nous devons cependant de la donner.

1.- Celui qui étudie le Shatarudriya est purifié comme par les Feux, il est purifié du péché de la boisson, purifié du péché du meurtre d'un brahmane, des actions faites consciemment ou inconsciemment. Grâce à ceci il a son refuge en Shiva, le Soi Suprême. Celui qui appartient à l'ordre le plus élevé de la vie doit répéter ceci toujours ou une fois (par jour).

2.- Grâce à ceci, on atteint la Connaissance qui détruit l'océan du samsara. C'est pourquoi l'on atteint ainsi le fruit du Kaivalya, vraiment on atteint le fruit du kaivalya (Libération).


Ici se termine la Kaivalyopanishad faisant partie de l'Atharvaveda.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1) Prakrti est appelée 'haut'. Donc ici Purusha est plus élevé que Prakrti.