Swami VIVEKANANDA

sur l'Hindouisme

(Traduction : Gaura Krishna)

 

Les extraits suivants ont été compilés par Sri JAGTIANI, ardent défenseur de l'Hindouisme dans le sens profond du terme. Notre ami Jagtiani a quitté cette terre en 1999.

 

Je suis fier d'appartenir à une religion qui a enseigné au monde à la fois la tolérance et l'accueil universel. Nous ne croyons pas seulement dans la tolérance universelle, mais nous acceptons toutes les religions comme vraies. Je suis fier d'appartenir à une nation qui a donné refuge à toutes les religions et à toutes les nations de la terre. Je suis fier de vous dire que nous avons rassemblé en notre sein les restes les plus purs des Israélites qui sont venus en Inde du sud et ont cherché refuge chez nous l'année même où leur temple sacré fut réduit en pièces par la tyrannie romaine. Je suis fier d'appartenir à la religion qui a donné refuge et qui protège encore les restes de la grande nation zoroastrienne.

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Trois religions existent actuellement dans le monde qui sont venues à nous depuis les temps préhistoriques : l'Hindouisme, le Zoroastrisme et le Judaïsme. Elles ont toutes reçu de terribles chocs et toutes ont prouvé, par leur survie, leur force intérieure. Mais tandis que le Judaïsme n'a pas réussi à absorber le Christianisme et fut conduit en dehors de son lieu de naissance par sa fille toute conquérante, et qu'une poignée de Parsis est tout ce qui reste pour raconter l'histoire de leur grande religion, l'une après l'autre des sectes se levèrent en Inde et semblèrent faire trembler la religion des Vedas jusqu'en ses fondations, mais comme les eaux du rivage dans un terrible tremblement de terre, elles se retirèrent après un temps, pour retourner dans le flot qui absorbe tout, un millier de fois plus vigoureux, et lorsque le tumulte de la ruée prit fin, ces sectes furent toutes absorbées, avalées et assimilées dans l'immense corps de la foi mère.

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Depuis les hautes envolées spirituelles de la philosophie du Vedanta, dont les dernières découvertes de la science ne semblent que des échos, jusqu'aux idées inférieures d'idolâtrie avec sa mythologie variée, l'agnosticisme des Bouddhistes et l'athéisme des Jaïns, chacune et toutes ont une place dans la religion des Hindous.

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Permettez-moi de vous appeler frères, par ce doux nom, héritiers de la béatitude immortelle, oui, l'Hindou refuse de vous appeler pécheurs. Vous êtes les Enfants de Dieu, ceux qui partagent le bonheur immortel, des êtres saints et parfaits. Vous divinités sur la terre ! Pécheurs ? C'est un péché d'appeler ainsi un homme; c'est une diffamation de la nature humaine. Levez-vous, Lions, et débarrassez-vous de l'illusion que vous êtes des moutons; vous êtes des âmes immortelles, des esprits libres, bénis et éternels. Vous n'êtes pas matière, vous n'êtes pas des corps, la matière est votre servante, et non vous les servants de la matière.

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La religion hindoue ne consiste pas en des luttes et des tentatives pour croire en une certaine doctrine ou en un certain dogme, mais en réalisant; non en croyant, mais en étant et en devenant. Ainsi l'entier objet de leur système est de devenir parfait par une lutte constante, de devenir divin, d'atteindre Dieu et de voir Dieu, et cette atteinte de Dieu, ce fait de devenir parfait, même comme le Père dans les Cieux est parfait, constitue la religion des Hindous.

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Je me rappelle, étant enfant, le discours d'un missionnaire chrétien prêchant à une foule en Inde. Parmi d'autres douces choses qu'il leur disait, c'était que s'il donnait un coup à leur idole avec son bâton, qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Un des auditeurs répondit durement : "Si j'insulte votre Dieu, que peut-Il faire ?" "Vous serez puni", dit le prêcheur, " quand vous mourrez". "Alors mon idole vous punira lorsque vous mourrez" rétorqua l'hindou.

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Les hindous ont associé l'idée de sainteté, de pureté, de vérité, d'omniprésence et autres idées semblables à différentes images et à différentes formes. Mais avec cette différence que, tandis que quelques personnes consacrent leur vie entière à leur idole ou à une église et ne vont jamais plus haut, parce que pour eux religion signifie un assentiment à certaines doctrines et à faire le bien à leurs semblables, l'entière religion de l'Hindou est centrée sur la réalisation. L'homme doit devenir divin en réalisant le divin. Idoles, temples, églises ou livres ne sont que les supports, les aides de son enfance spirituelle, mais il doit sans cesse progresser."

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Pour l'Hindou, l'homme ne va pas de l'erreur à la vérité, mais de vérité en vérité, d'une vérité inférieure à une vérité supérieure. Pour lui toutes les religions, du fétichisme le plus vil à l'absolutisme le plus élevé, signifient autant de tentatives de l'âme humaine de saisir et de réaliser l'Infini, chacune déterminée par les conditions de sa naissance et de son entourage, et chacune d'elles marque une étape de progrès; et chaque âme est un jeune aigle planant de plus en plus haut, rassemblant de plus en plus de force, jusqu'à ce qu'il atteigne le Soleil Glorieux."

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L'unité dans la diversité est le plan de la nature, et l'hindou l'a reconnu. Toutes les autres religions posent certains dogmes fixés, et tentent de forcer la société à les adopter. Elles ne placent devant la société qu'un seul manteau qui doit aller de manière semblable à Jacques, à Jean et à Henri. S'il ne va pas à Jean ou à Henri, ils doivent aller sans manteau pour couvrir leurs corps. Les Hindous ont découvert que l'Absolu ne peut être réalisé, ou pensé, qu'à travers le relatif, et les images, les croix et les croissants ne sont qu'autant de chevilles pour se cramponner aux idées spirituelles. Ce n'est pas que cette aide soit nécessaire pour tout le monde, mais ceux qui n'en ont pas besoin n'ont aucun droit de dire qu'elles sont fausses. Et cela n'est pas obligatoire dans l'Hindouisme.

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Les Hindous ont leurs fautes, ils ont parfois leurs exceptions; mais notez ceci : ils sont toujours pour punir leurs propres corps et jamais pour couper les gorges de leurs semblables. Si l'hindou fanatique s'immole sur le bûcher, il n'allume jamais le feu de l'Inquisition. Et même ceci ne peut être placé à la porte de sa religion plus que ne peut l'être le supplice du bûcher pour les sorcières à la porte du christianisme.

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Je défie le monde de trouver, dans le système total de la philosophie sanscrite, une expression telle que celle disant que seuls les Hindous seront sauvés et pas les autres. Vyasa dit : "Nous trouvons des hommes parfaits même au-delà des limites de notre caste et de notre croyance".

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La religion des hindous est divisée en deux parties : la partie cérémonielle et la partie spirituelle. La partie spirituelle est particulièrement étudiée par les 'moines'. Il n'y a aucune caste en cela. Un homme de la caste la plus haute et un homme de la caste la plus basse peuvent devenir moines en Inde, les deux castes devenir égales. Il n'y a pas de caste dans la religion, la caste n'est qu'une institution sociale.

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L'Hindouisme ne peut vivre sans le Bouddhisme, ni le Buddhisme sans l'Hindouisme.

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Nous, hindous, non seulement tolérons, mais nous acceptons toutes les religions, priant dans la mosquée des musulmans, rendant culte devant le feu des Zoroastriens, et nous agenouillant devant la croix des Chrétiens, sachant que toutes les religions, à partir du fétichisme le plus bas, signifient autant de tentatives de l'âme humaine de saisir et de réaliser l'infini, chacune déterminée par les conditions de sa naissance et d'association, et chacune d'elles constituant une étape de progrès. Nous assemblons toutes ces fleurs et les lions avec la ficelle de l'amour, en faisant un magnifique bouquet d'adoration.

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Les Hindous furent, et on doit dire que c'est à leur grand crédit, des penseurs hardis dans toutes leurs idées, si hardis qu'une étincelle de leur pensée effraie les soi-disant audacieux penseurs de l'Occident... Ces vaillantes personnes suivaient la raison où qu'elle les conduise, à n'importe quel prix, ne s'inquiétant pas de ce que toutes leurs meilleurs superstitions puissent être réduites en pièces, ne faisant jamais attention à ce que la société penserait ou dirait d'eux; mais ce qu'ils pensaient qui était juste et vrai, ils le prêchaient et en parlaient.

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L'Inde est le seul pays où il n'y a jamais eu de persécution religieuse, où jamais aucun homme n'a été inquiété à cause de sa foi religieuse. Théistes ou athées, monistes, dualistes, monothéistes s'y trouvent et vivent toujours sans être importunés. Il était permis au matérialistes de prêcher du haut des marches des temples brahmaniques contre les dieux et contre Dieu Lui-Même; ils venaient prêcher partout dans le pays que l'idée de Dieu n'était qu'une simple superstition et que dieux, Vedas et religion n'étaient que des superstitions inventées par les prêtres pour leur propre profit, et il leur était permis de faire cela sans être importunés. Et ainsi, où qu'il aille, Buddha tenta de réduire en poussière toute ancienne chose sacrée pour les Hindous, et Buddha mourut de vieillesse.

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Avant que les Mahométans ne viennent en Inde, on n'a jamais su ce qu'était que la persécution religieuse; les Hindous ne l'ont expérimentée que lorsqu'elle fut conduite contre eux par les étrangers. Et même maintenant c'est un fait patent que les Hindous ont grandement aidé à construire des églises chrétiennes, et quel empressement il y a à les aider.

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La religion du Vedanta peut satisfaire les exigences du monde scientifique, en l'appliquant à la plus haute généralisation et à la loi de l'évolution.

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Cette philosophie du Vedanta a certaines particularités. D'abord, elle est parfaitement impersonnelle; elle ne doit son origine à aucune personne ni à aucun prophète; elle ne se construit pas autour d'un homme pour centre. Pourtant elle n'a rien à dire contre les philosophies qui se construisent autour de certaines personnes.

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Le Vedanta expose que chaque homme doit être vu non en tant que ce qu'il manifeste, mais en tant que ce qu'il signifie. Chaque être humain signifie le divin et c'est pourquoi chaque enseignant doit aider, non en condamnant l'homme, mais en l'aidant à manifester la divinité qui est en lui.

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Cette très ancienne philosophie (Vedanta) a, par son influence, inspiré directement le Bouddhisme, la première religion missionnaire du monde, et indirectement elle a aussi influencé la Chrétienté au travers des Alexandriens, des Gnostiques et des philosophes européens du Moyen-Âge. Et, plus tard, influençant la pensée allemande, elle a presque produit une révolution dans les domaines de la philosophie et de la psychologie. Pourtant toute cette masse d'influence a été donnée au monde pratiquement sans qu'on s'en aperçoive. Comme la paisible tombée de la rosée pendant la nuit apporte support à toute la vie végétale, de même, doucement et imperceptiblement, cette philosophie divine a été répandue à travers le monde pour le bien de l'humanité. Aucune marche d'armée n'a été utilisée pour prêcher cette religion.

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En Inde il n'y a jamais eu de persécution religieuse par les hindous, mais seulement ce merveilleux respect qu'ils ont pour toutes les religions du monde. Ils donnèrent asile à une partie des Hébreux lorsqu'ils furent conduits hors de leur pays, et les Juifs de Malabar en résultent. A un autre moment ils reçurent le reste des Perses alors qu'ils étaient pratiquement annihilés, et ils demeurent à ce jour comme une partie d'entre nous et aimés par nous, comme les Parsis modernes de Bombay. Il y eut des Chrétiens qui clamaient être venus avec St Thomas, le disciple de Jésus Christ, et il leur fut permis de s'établir en Inde et d'avoir leurs propres opinions, et une colonie d'entre eux existe même encore en Inde. Et cet esprit de tolérance n'est pas mort. Il ne mourra pas et ne peut pas mourir ici.

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Si vous êtes forts, adoptez la philosophie du Vedanta et soyez indépendants. Si vous ne pouvez pas le faire, adorez Dieu; sinon, adorez une image. Si vous manquez de force même pour faire cela, faites du bon travail sans idée de gain.

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Si votre mental dit quelque chose et que les Vedas disent quelque chose d'autre, stoppez votre mental et croyez les Vedas.

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Toutes les religions supérieures ont pris leur essor entre Ganga et l'Euphrate. (1)
(1) Ceci exclut donc l'Islam.

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Non seulement le Vedanta est la philosophie la plus haute dans le monde, mais c'est le plus grand poème.

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En Inde, si un homme prie : "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien", les gens vont rire de lui. Rien ne pourrait être plus fou pour l'esprit hindou que de dire "Notre Père qui es aux Cieux". L'hindou, quand il adore, pense que Dieu est en lui-même.

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Formes, images, bougies, livres, églises, temples et tous les symboles sacrés sont très bons, ils aident beaucoup la plante croissante de la spiritualité, mais jusque là et pas plus loin... Il est très bon d'être né dans les limites de certaines formes qui aident la petite plante de la spiritualité, mais si un homme meurt à l'intérieur des limites de ces formes, cela montre qu'il n'a pas grandi, qu'il n'y a eu aucun développement de l'âme.

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Ce que je veux dire est que dans leur quête du principe, les penseurs hindus furent aussi hardis, et dans certains cas beaucoup plus hardis que les Modernes. Ils ont fait quelque chose comme la plus grande généralisation qui ait jamais été atteinte, et quelques pensées demeurent des théories que la science moderne a encore à atteindre, même en tant que théories. Par exemple, il sont non seulement parvenus à l'autre théorie, mais sont allés au-delà et ont classé le mental aussi comme un éther encore plus rare.

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Le Vedanta a été (et est) le système religieux le plus audacieux. Il ne s'est arrêté nulle part et il a eu un avantage. Il n'y a eu personne parmi les prêtres pour chercher à supprimer qui que ce soit qui tentait de dire la vérité. Il y eut toujours une liberté religieuse absolue.

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Dans la religion (hindoue), nous trouvons des athées, des matérialistes et des bouddhistes, des croyances, des opinions et des spéculations de toute sorte, quelques-unes d'un caractère très effrayant, vivant côte à côte. Des prêcheurs de toutes sectes vont enseigner et faire des adhérents, et aux portes même des temples des dieux, les Brahmanes, à leur crédit, permettent même aux matérialistes de se tenir et de répandre leurs opinions.

Buddha est mort vieux. Ce grand Buddha a voyagé partout en Inde, dénonçant ses dieux et même le Dieu de l'univers et pourtant il a vécu jusqu'à un âge avancé. Il a vécu pendant quatre-vingts ans et a converti la moitié du pays.

Puis ce furent les Charvakas, qui prêchèrent des choses horribles, le matérialisme le plus absolu, non dissimulé, comme ils n'auraient pas osé le prêcher ouvertement au 19è siècle. On permit à ces Charvakas de prêcher de temple en temple et de ville en ville que la religion était une totale absurdité, qu'elle était ruse de prêtres, que les Vedas étaient les paroles et les écrits de fous, de filous et de démons, et qu'il n'y avait ni Dieu ni âme éternelle ... Pourtant personne ne fit de mal à ces Charvakas.

Ainsi l'Inde a toujours eu cette magnifique idée de la liberté religieuse, et vous devez vous rappeler que la liberté est la première condition de la croissance.

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Tels étaient ceux qui écrivirent les Upanishads. Ils savaient parfaitement que les anciennes idées ne Dieu n'étaient pas conciliables avec les idées morales avancées du temps; ils savaient parfaitement que ce que prêchaient les athées contenait une bonne partie de vérité, non, de grande pépites de vérité; mais en même temps ils comprenaient que ceux qui souhaitaient rompre la corde qui lie les grains, qui voulaient construire une nouvelle société dans l'air, échoueraient complètement.

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Je peux paraître audacieux en disant que la seule religion qui s'accorde, et même va un peu plus loin que les recherches modernes, à la fois dans le domaine physique et dans le domaine moral, est l'Advaïta, et c'est pourquoi il attire tant les scientifiques modernes. On n'a jamais permis à cet Advaïta de venir jusqu'au peuple. D'abord, quelques moines s'en sont emparés et l'ont emporté dans les forêts, et il a de ce fait été appelé "Philosophie de la forêt". Par la grâce du Seigneur, le Buddha est venu et l'a prêché aux masses, et la nation entière est devenue buddhiste. Longtemps après cela, lorsque les athées et les agnostiques eurent de nouveau détruit la nation, on a trouvé que l'Advaïta était le seul chemin pour sauver l'Inde du matérialisme.

L'Advaïta a ainsi sauvé deux fois l'Inde du matérialisme. Avant que n'arrive le Buddha, le matérialisme s'était répandu de manière effrayante, et il était d'un genre hideux, pas comme l'actuel, mais d'une nature bien pire ...

Puis Shankaracharya apparut et une fois de plus revivifia la philosophie du Vedanta. Il en fit une philosophie rationnelle. Mais Buddha insista sur le côté 'modèle' de la philosophie, et Shankaracharya sur le côté intellectuel. Il organisa, rationalisa, et présenta aux hommes le merveilleux système cohérent de l'Advaïta.

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C'est ce que prêche le Vedanta. Il ne propose pas de remède bâclé en recouvrant les plaies avec des feuilles d'or et où plus la plaie suppure et plus on met de feuilles. Cette vie est un fait difficile; menez votre chemin avec audace bien qu'il puisse être inflexible; aucune importance, l'âme est plus forte. Elle ne met aucune responsabilité sur les petits dieux, car vous êtes les créateurs de vos propres destinées. Vous vous faites souffrir vous-mêmes, vous faites du bien et du mal et c'est vous qui mettez les mains devant vos yeux et dites qu'il fait noir. Ôtez vos mains et voyez la lumière; vous êtes brillants, vous êtes déjà parfaits, depuis le tout début.

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J'ai pensé, alors que j'étais en Inde, que la caverne me donnerait une vision plus claire. J'ai trouvé que çà n'était pas le cas. Puis j'ai pensé que la forêt le ferait, puis Varanasi. Mais la même difficulté existe partout, parce que nous créons nos propres mondes. Si je suis mauvais le monde entier me semble mauvais. C'est ce que dit l'Upanishad.

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La Gita est comme un bouquet composé des magnifiques fleurs des vérités spirituelles tirées des Upanishads. Mais dans la Gita vous ne pouvez pas étudier la montée des idées spirituelles, vous ne pouvez pas remonter à leur source. Pour cela, comme il a été indiqué par beaucoup de gens, vous devez étudier les Vedas. La grande idée de sainteté qui a été attachée à ces livres les a préservés plus que tout autre livre dans le monde, de la mutilation.


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Ceux qui croient dans les écritures Hindoues, les Vedas, comme étant les révélations éternelles de la vérité, sont appelés orthodoxes, et ceux qui se reposent sur d'autres autorités, rejetant les Vedas, sont les hétérodoxes de l'Inde. Les principales sectes modernes non-orthodoxes hindoues sont les Jaïns et les Bouddhistes. Parmi les orthodoxes, certains déclarent que les écritures sont de plus grande autorité que la raison, d'autres encore disent que seule cette partie des écritures qui est rationnelle doit être prise et le reste rejeté.

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Tous ces Vedantistes croient aussi que les Vedas sont la parole révélée de Dieu, pas exactement dans le même sens, peut-être, que les Chrétiens ou les Mahométans le croient, mais dans un sens très particulier. Leur idée est que les Vedas sont une expression de la connaissance de Dieu et que comme Dieu est éternel, Sa connaissance est éternelle avec Lui, et ainsi les Vedas sont-ils éternels.

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Advaïstisme : la fleur la plus belle de la philosophie et de la religion que n'importe quel pays à n'importe quelle époque ait produit, où la pensée humaine atteint son expression la plus haute et va même au-delà du mystère qui semble impénétrable.

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De même que certaines religions du monde disent que l'homme qui ne croit pas en un Dieu Personnel en dehors de lui-même est un athée, de même le Vedanta dit qu'un homme qui ne croit pas en lui-même est un athée.

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Le Vedanta ne reconnaît aucun péché, il ne reconnaît que l'erreur. Et la plus grande erreur, dit le Vedanta, est de dire que vous êtes faible, que vous êtes un pécheur, une créature misérable, que vous n'avez aucun pouvoir et que vous ne pouvez faire ceci et cela. Chaque fois que vous pensez de cette manière, vous fixez - pour ainsi dire - un maillon de plus à la chaîne qui vous courbe, vous ajoutez une couche de plus d'hypnotisme sur votre propre âme. Aussi quiconque pense qu'il est faible a tort, quiconque pense qu'il est impur a tort et sème une mauvaise pensée dans le monde.

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Se rappeler la faiblesse n'aide pas beaucoup; donnez la force, et la force ne vient pas en pensant tout le temps à la faiblesse. Le remède à la faiblesse n'est pas de ruminer la faiblesse, mais de penser à la force. Enseignez aux hommes la force qui est déjà en eux. Au lieu de leur dire qu'ils sont des pécheurs, le Vedanta prend la position contraire, et dit : "Vous êtes purs et parfaits, et ce que vous appelez péché ne vous appartient pas."

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Le mahométan dit : il n'y a d'autre Dieu qu'Allah. Le Vedanta dit : il n'y a rien qui ne soit pas Dieu. Cela peut effrayer beaucoup d'entre vous, mais vous le comprendrez par degrés. Le Dieu vivant est en vous, et pourtant vous construisez des églises et des temples et croyez toutes sortes de non sens imaginaires. Le seul Dieu à adorer est l'âme humaine dans le corps humain. Bien entendu tous les animaux sont aussi des temples, mais l'homme est le plus élevé... Si je ne peux adorer dans celui-là, aucun autre temple ne sera de quelque profit. Le moment où j'ai réalisé Dieu siégeant dans le temple de tout corps humain, le moment où je me tiens avec respect devant chaque être humain et vois Dieu en Lui, à ce moment je suis libre de l'esclavage, tout ce qui attache s'évanouit, et je suis libre.

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En un mot, l'idéal du Vedanta est de connaître l'homme tel qu'il est, et ceci est son message, que si vous ne pouvez adorer votre frère humain, le Dieu manifesté, comment pouvez-vous adorez un Dieu qui n'est pas manifesté ?"


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La religion doit devenir assez tolérante. Tout ce qu'elle prétend doit être jugé du point de vue de la raison. Pourquoi les religions prétendraient-elles qu'elles n'ont pas à supporter le point de vue de la raison, personne ne sait. Si l'on ne prend pas le support de la raison, il ne peut y avoir de véritable jugement, même dans le cas de ... C'est pourquoi nous devons suivre la raison ... car il est mieux que l'humanité devienne athée en suivant la raison que de croire aveuglément en deux cent millions de dieux sur l'autorité de quelqu'un...

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Chaque religion du monde doit son origine à un pays situé entre Ganga et l'Euphrate; aucune grande religion n'est apparue en Europe, pas une en Amérique, pas une; chaque religion est d'origine asiatique et appartient à cette partie du monde. Si ce que disent les scientifiques modernes est vrai, que la survie du plus capable est le test, ces religions prouvent par le fait qu'elles vivent encore qu'elles sont encore appropriées pour quelques personnes. Il y a une raison qui explique pourquoi elles vivent encore, elles apportent du bien à beaucoup.

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Avec les Hindus vous trouverez une idée nationale : la spiritualité. Dans aucune autre religion vous ne trouverez une telle énergie qui soit dépensée à définir l'idée de Dieu.

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Aussi notre mot d'ordre sera-t-il l'acceptation, et non l'exclusion. Pas seulement la tolérance, car la soit-disant tolérance est souvent blasphème, et je n'y crois pas. Je crois en l'acceptation. Pourquoi dois-je tolérer ? La tolérance veut dire que je pense que vous avez tort et que je vous permets simplement de vivre. N'est-ce pas blasphème que de penser que vous et moi permettons aux autres de vivre ?

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Les grands géants spirituels du monde n'ont tous été produits que par ces sectes religieuses qui ont été en possession d'une mythologie et d'un rituel très riches. Toutes les sectes qui ont essayé d'adorer Dieu sans aucune forme de cérémonie ont écrasé sans merci tout ce qui est beau et sublime dans la religion. Leur religion est un fanatisme, au mieux une chose sèche. L'histoire du monde est un témoin debout de ce fait. Aussi ne décriez pas ces rituels et ces mythologies. Laissez les gens les avoir; laissez ceux qui les désirent les avoir. N'exhibez pas ce sourire indignement moqueur et ne dites pas : "Ce sont des fous, laissez-les les avoir." Non, pas ainsi; les plus grands hommes que j'ai vus dans ma vie, les plus merveilleusement développés dans la spiritualité, sont tous apparus au travers de la discipline de ces rituels.

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Il n'y a pas de philosophie dans le monde qui n'ait une dette envers Kapila. Pythagore est venu en Inde et a étudié cette philosophie, et cela a été le début de la philosophie des Grecs. Plus tard, elle forma l'école d'Alexandrie et plus tard encore les Gnostiques. Elle se divisa en deux : une partie vint en Europe et à Alexandrie, et l'autre resta en Inde; et à partir d'elle se développa le système de Vyasa.

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Ces trois lettres (A, U, M) prononcées en combinaison OM, peuvent bien être le symbole généralisé de tous les sons possibles. La lettre A est le moins différencié de tous les sons, c'est pourquoi Krishna dit dans la Gita : "Parmi les lettres, je suis A". Encore, tous les sons articulés sont produits dans l'espace avec la bouche en commençant à la racine de la langue et en terminant avec les lèvres : le son de gorge est A et M est le son de la fin des lèvres, et U représente exactement le roulement vers l'avant de l'impulsion qui commence à la racine de la langue jusqu'à ce qu'il se termine aux lèvres. S'il est correctement prononcé, cet Om représente le phénomène de la production du son dans son entier, et aucun autre mot ne peut faire cela.

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L'idée d'aimer Dieu comme un enfant vient à l'existence et croît naturellement parmi ces sectes religieuses qui croient à l'incarnation de Dieu. Pour les Mahométans, il est impossible d'avoir cette idée de Dieu en tant qu'enfant; ils reculeront devant elle avec une sorte d'horreur. Mais le chrétien et l'hindou peuvent la réaliser facilement, parce qu'ils ont l'enfant Jésus et le bébé Krishna.

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S'il y a un pays sur cette terre qui puisse revendiquer être la Punya Bhumi bénie, être le pays où chaque âme sur cette terre doit venir pour le compte du karma, le pays où toute âme qui dirige son chemin vers Dieu doit venir pour atteindre sa dernière demeure, le pays où l'humanité a atteint son sommet dans la bienfaisance, la générosité, la pureté, la tranquillité; par-dessus tout le pays de l'introspection et de la spiritualité : c'est l'Inde. D'ici sont partis les fondateurs des religions depuis les temps les plus anciens, inondant la terre encore et encore des eaux pures et éternelles de la vérité spirituelle. D'ici sont partis les flots de philosophie qui ont couvert la terre, Est et Ouest, Nord et Sud, et d'ici encore doit partir la vague qui va spiritualiser la civilisation matérialiste du monde. Ici se trouve l'eau vivifiante qui doit éteindre le feu brûlant du matérialisme qui brûle le fond du coeur de millions d'êtres d'autres pays. Croyez-moi, mes amis, cela est sur le point d'arriver.

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En prenant pays par pays, il n'y a aucune race sur cette terre à laquelle le monde doive tant qu'au patirnt hindou, qu'au doux hindou. "Le doux hindou" est parfois utilisé comme une expression de reproche, mais si jamais un reproche a renfermé une merveilleuse vérité, c'est dans l'expression "le doux hindou" qui a toujours été l'enfant béni de Dieu.

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Des civilisations sont apparues dans d'autres parties du monde. Dans les anciens temps et dans les temps modernes, de grandes idées sont venues de races fortes et grandes. Dans les temps anciens et dans les temps modernes, de magnifiques idées ont été avancées d'une race à l'autre. Dans les temps anciens et dans les temps modernes, des graines de grande vérité et de grand pouvoir ont été portées à l'étranger par la marée montante de la vie nationale; mais, remarquez-le, mes amis, ce fut toujours au souffle des trompettes de guerre et à la marche des cohortes rangées en bataille. Chaque idée a du être trempée dans un déluge de sang. Chaque idée a du avancer péniblement par le sang de millions de nos semblables. Chaque parole de pouvoir a du être suivie par les gémissements de millions, par les plaintes d'orphelins, par les larmes de veuves. Ceci est en général ce que les autres nations ont enseigné; mais l'Inde a, pendant des millers d'années, existé dans la paix. Ici l'activité prévalait alors que la Grèce n'existait même pas, qu'on ne pensait pas à Rome, que les pères même des Européens modernes vivaient dans les forêts et se peignaient de couleur bleue. Même avant, alors qu'il n'y a aucun enregistrement historique et que la tradition n'ose pas scruter dans l'obscurité de cet intense passé, même depuis lors jusqu'à maintenant, idées après idées ont fait leur chemin à partir d'elle, chaque mot a été dit avec une bénédiction derrière lui et la paix devant lui. De toutes les nations du monde, nous n'avons jamais été une race conquérante, et cette bénédiction est sur nos têtes, et c'est pourquoi nous vivons.

Il y eut un temps où la terre a tremblé au son de la marche des grands bataillons grecs. Disparu de la face de la terre, avec même pas un conte à raconter, parti est cet ancien pays des Grecs. Il fut un temps où l'Aigle romain flottait sur tout ce qui était précieux dans ce monde; partout le pouvoir de Rome était ressenti et faisait pression sur la tête de l'humanité; la terre tremblait au nom de Rome. Mais la colline du Capitole est un amas de ruines, l'araignée tisse sa toile là où gouvernaient les Césars. Il y eut d'autres nations également glorieuses qui sont venues et sont parties, vivant quelques heures de domination triomphante et exubérante et d'une vie nationale affreuse, puis disparaissant comme des rides à la surface des eaux. Ainsi ces nations ont-elles laissé leur marque sur la face de l'humanité. Mais nous vivons.

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La grandeur politique ou le pouvoir militaire n'a jamais été la mission de notre race; elle ne le fut jamais, et notez mes paroles, elle ne le sera jamais. Mais il y a l'autre mission qui nous a été donnée, qui est de conserver, de préserver, d'accumuler, pour ainsi dire, dans une dynamo, toute l'énergie spirituelle de la race, et cette énergie concentrée doit être répandue en un déluge sur le monde à chaque fois que les circonstances sont propices. Que les Perses et les Grecs, les Romains, les Arabes ou les Anglais faissent marcher leurs bataillons, conquièrent le monde, et lient entre elles les différentes nations, et la philosophie et la spiritualité de l'Inde est toujours prête à couler le long de ces canaux nouvellement construits dans les veines des nations du monde. Le calme cerveau des Hindous doit donner son propre quota à la somme totale du progrès humain.

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Nous n'avons jamais prêché nos pensées par le feu ou par l'épée.

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Il n'y a qu'en Inde que l'homme ne s'est pas levé pour combattre pour un petit dieu tribal en disant : "Mon Dieu est vrai et le vôtre est faux; règlons çà par une bonne bagarre." Il n'y a qu'ici que de telles idées n'ont jamais existé comme celle de combattre pour de petits dieux.

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Même les gens les plus éduqués des autres pays ont détourné leur nez d'un angle de quarante cinq degrés et ont appelé notre religion idôlatrie. J'ai vu cela; et ils ne se sont jamais arrêter pour penser à l'énorme masse de superstition qu'il y avait dans leurs propres têtes.

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Aussi le mot ('Hindu') ne couvre-t-il pas seulement les hindus proprement dits, mais aussi les Mahométans, les Chrétiens, les Jaïns, et les autres gens qui vivent en Inde.

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Lorsqu'il y a, ans un pays, une telle quantité de livres sacrés et une race qui a dévoué la plus grande part de son énergie à la pensée philosophique et à la spiritualité (personne ne sait pendant combien de milliers d'années), il est tout à fait naturel qu'il doive y avoir des sectes; en vérité, c'est une merveille qu'il n'y en ait pas des milliers de plus.

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Pensez, nous n'avons aucune querelle avec quelque religion du monde que ce soit. Chacun, nous avons notre Ishta. Mais lorsque nous voyons quelqu'un venir nous dire : "C'est la seule voie", et essayer de nous y forcer en Inde, nous disons : nous nous moquons d'eux. Pour ces gens qui veulent détruire leurs frères parce qu'ils semblent suivre une voie différente vers Dieu, pour eux parler d'amour est absurde. Leur amour n'a opas beaucoup de valeur. Comment ceux qui ne peuvent supporter qu'un autre homme suive une voie différente de la leur peuvent-ils prêcher l'amour ? Si c'est le l'amour, qu'est-ce c'est que la haine ?

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Plus j'ai grandi et plus j'ai pensé du bien de ces vénérables institutions de l'Inde. Il y eut une époque où j'avais l'habitude de penser que nombre d'entre elles étaient inutiles et sans valeur; mais plus j'ai grandi et plus il m'a semblé ressentir un manque en maudissant l'une d'entre elles, car chacune d'entre elles est l'incarnation de l'expérience de siècles.

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Je suis allé dans les pays de l'Occident, j'ai voyagé dans de nombreux pays et vu beaucoup de races; et chaque race et chaque nation m'apparaît avoir un idéal particulier : un Idéal saillant qui parcourt la vie entière; et cet idéal est la colonne vertébrale de la vie nationale. Ce n'est pas la politique ni le pouvoir militaire, ni la suprématie commerciale ni le génie mécanique qui fournit cette colonne vertébrale à l'Inde, mais la religion; et la religion seule est tout ce que nous avons et avons l'intention d'avoir. La spiritualité a toujours été en Inde.

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Des hommes qui devraient connaître mieux nous enseignent aujourd'hui que l'hindou est doux et passif; et ceci est devenu une espèce de proverbe pour les gens des autres pays. Je rejette l'idée que l'Inde ait jamais été passive. Nulle part l'activité n'a jamais été plus prononcée que dans cette terre bénie qui est la nôtre, et la grande preuve de cette activité est que notre race très ancienne et magnanime vit encore et semble à chaque décennie de sa carrière glorieuse prendre une nouvelle jeunesse, immortelle et impérissable. Cette activité se manifeste ici dans la religion..

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Une chose que nous devons noter est que tandis que vous trouverez des hommes bons et grands d'autres pays s'enorgueillir en retraçant leur ascendance jusqu'à quelque baron voleur qui vivait dans une forteresse de montagne et apparaissait de temps en temps pour piller des voyageurs qui passaient, nous, hindous, d'un autre côté, nous enorgueillissons d'être les descendants de Rishis et de sages qui vivaient de racines et de fruits dans la montagne et dans des cavernes, en méditant sur le Suprême.

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Laissez les autres parler de politique, de la gloire de l'acquisition d'une immense richesse déversée par le commerce, de puissance et de propagation du mercantilisme, de la glorieuse fontaine de la liberté physique; mais le mental hindu ne comprend pas ces choses et ne veut pas les comprendre. Abordez le avec la spiritualité, avec la religion, Dieu, et je vous assure que le paysan le plus vil de l'Inde est mieux informé sur ces sujets que plus d'un soi-disant philosophe des autres pays.

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Tenez-vous sur vos pieds et assimilez ce que vous pouvez; apprenez de chaque nation, prenez ce qui vous est utile. Mais rappelez-vous qu'en tant qu'hindous tout le reste doit être subordonné à vos propre idéaux nationaux... Chacun de vous est né avec un splendide héritage, qui est la totalité de la vie infinie passée de votre glorieuse nation. Des millions de vos ancêtres regardent, pour ainsi dire, chacune de vos actions. Aussi soyez vigilants. Et quelle est la mission avec laquelle chaque enfant hindou est né ? N'avez-vous pas lu la fière déclaration de Manu au sujet des brahmanes où il dit que la naissance d'un brahmane est "pour la protection du trésor de la religion ?" Je dois dire que cela est la mission, non seulement du brahmane, mais de tout enfant, garçon ou fille, qui est né dans cette terre bénie : "pour la protection du trésor de la religion". Et tout autre problème de la vie doit être subordonné à ce thème principal ... Le secret du véritable caractère de l'hindou repose dans la subordination de sa connaissance des sciences et de l'érudition européennes, de sa richesse, de sa position et de son nom, à cet unique thème principal qui est inné dans chaque enfant hindou : la spiritualité et la pureté de la race.

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Avez-vous jamais entendu parler d'un pays où les plus grands rois essayaient de remonter dans leur ascendance non jusqu'à des rois, non jusqu'à des barons-voleurs qui vivaient dans de vieux châteaux qui dépouillaient de pauvres voyageurs, mais jusqu'à des sages demi-nus qui vivaient dans la forêt ? Avez-vous jamais entendu parler d'un tel pays ? C'est le pays. Dans les autres pays de grands prêtres essayent de remonter jusqu'à quelque roi, mais ici les plus grands rois remontent jusqu'à un ancien prêtre. Aussi, que vous croyez ou non à la spiritualité, par amour de la vie nationale, vous devez vous tenir à la spiritualité et la conserver.

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S'il y a un mot qui vous semble sortir des Upanishads comme une bombe, éclatant comme un obus sur des masses d'ignorance, c'est le mot 'intrépidité'. Et la seule religion qui devrait être enseignée est la religion de l'intrépidité.

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Cela me réjouit de voir que nous n'avez pas encore perdu les grandes traditions qui nous ont été transmises par les plus glorieux ancêtres dont toute naiton peut être fière. Cela me donne de l'espoir, il me donne une foi inflexible dans la destinée de la race. Cela me remonte le moral ... de savoir que le coeur de la nation est là et qu'il bat encore. L'Inde vit encore; qui dit qu'elle est morte ?

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Il y a un danger pour notre religion de se retrouver à la cuisine. Nous ne sommes ni des Védantins, ... ni des Puraniques, ni des Tantriques. Nous sommes juste des "pas touche!-istes". Notre religion est à la cuisine. Notre Dieu est la marmite, et notre religion est "Ne me touchez pas, je suis saint". Si cela continue pendant un autre siècle, chacun d'entre nous se retrouvera dans un asile psychiatrique. C'est un signe de ramollissement du cerveau quand le mental ne peut se rendre compte des problèmes majeurs de la vie; toute originalité est perdue, le mental a perdu toute sa force, son activité et son pouvoir de pensée, et il essaye juste de faire des tas de détours par le plus petit virage qu'il peut trouver. Cet état de choses doit d'abord être jeté par-dessus bord, et nous devons ensuite nous lever, être actifs et forts; et nous reconnaîtrons alors notre héritage à ce trésor infini, le trésor que nos aïeux nous ont laissé, un trésor dont le monde entier a besoin aujourd'hui.

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Nous devons nous rappeler que pour tous les temps les Vedas sont le but et l'autorité finaux, et si les Puranas diffèrent sous quelque rapport des Veda, cette partie des Puranas doit être rejetée sans merci.

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Vous devez toujours vous rappeler que ce n'est pas parce qu'une petite coutume sociale est sur le point d'être changée que vous allez perdre votre religion, pas du tout. Souvenez vous que ces coutumes ont déjà changé. Il fut un temps dans cette Inde même où, sans manger de boeuf aucun brahmane ne pouvait rester brahmane; si vous lisez dans les Vedas comment lorsqu'un sannyasi, un roi ou un grand homme entrait dans une maison, le meilleur boeuf était tué; comment on découvrit à temps que, comme nous étions une race d'agriculteurs, tuer les meilleurs taureaux signifiait l'extinction de la race. C'est pourquoi la pratique fut arrêtée et qu'une voix s'éleva contre le fait de tuer les vaches.

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Je veux l'intensité du fanatique plus l' 'extensité' du matérialiste. Profond comme l'océan, large comme le ciel infini, c'est la sorte de coeur que nous voulons. Soyons aussi progressistes que toute nation qui a jamais existé, et en même temps aussi fidèles à et conservateurs de nos traditions comme seuls les Hindus savent l'être.

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Nous voici, la race hindoue, dont la vitalité, dont le principe de vie, dont l'âme même, est, pour ainsi dire, dans la religion. J'ai vu un peu du monde, voyageant parmi les races de l'orient et de l'occident; et partout j'ai découvert parmi les nations un grand idéal qui forme pour ainsi dire la colonne vertébrale de cette race. Pour certaines c'est la politique, pour d'autres c'est la culture sociale; d'autres encore peuvent avoir une culture intellectuelle, etc.. comme arrière plan national. Mais cette terre, notre terre maternelle, a la religion et la religion seule pour base, pour colonne vertébrale, pour fondement sur lequel le bâtiment entier de sa vie a été basé.

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Pour le bien ou pour le mal, l'idéal religieux a coulé en Inde pendant des milliers d'années; pour le bien ou pour le mal, l'atmosphère indienne a été remplie d'idéaux religieux pendant de brillantes vingtaines de siècles; pour le bien ou pour le mal nous sommes nés et avons grandi au milieu même de ces idées de religion jusqu'à ce qu'ils entrent dans notre sang même et fourmillent avec chaque goutte dans nos veines, et deviennent unis à notre constitution, deviennent la vitalité même de nos vies. Pouvez-vous abandonner une telle religion sans l'apparition de la même énergie en réaction, sans remplir le canal que ce puissant fleuve a creusé pour lui-même au cours de milliers d'années ? Voulez-vous que la Ganga retourne à son lit glacé et commence un nouveau cours ? Même si cela était possible, ce serait impossible pour ce pays d'abandonner son cours particulier de vie religieuse et d'adopter une nouvelle carrière dans la politique ou dans autre chose.

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Eh oui, il est curieux qu'alors que des nations les unes après les autres soient venues sur la scène du monde, aient joué leurs rôles de manière vigoureuse pendant quelques instants puis soient mortes sans pratiquement laisser de trace ni de ride sur l'océan du temps, nous vivions ici, pour ainsi dire, une vie éternelle. Ils parlent beaucoup de théories nouvelles sur la survie du plus apte et ils pensent que c'est la force des muscles qui est la plus propre à la survie. Si c'était vrai, chacune des vieilles nations du monde connues pour leur agressivité vivrait encore dans la gloire aujourd'hui et nous, faibles hindous, qui jamais n'avons conquis une seule autre race ou une seule autre nation, devrions être morts; et pourtant nous vivons ici, forts de 300 millions ! (à l'époque ndt). (Une jeune femme anglaise m'a dit une fois : Qu'ont fait les hindous ? Ils n'ont jamais conquis une seule race !). Et il n'est pas vrai du tout que toutes ses énergies soient dépensées, que l'atrophie se soit emparé de son corps; çà n'est pas vrai. Il y a assez de vitalité et elle sort en torrents et se déverse sur le monde lorsque le temps est venu et le demande.

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Je pense que c'est le Vedanta, et seulement le Vedanta qui peut devenir la religion universelle de l'homme, et aucune autre n'est apte pour le rôle. En dehors de la nôtre, pratiquement toutes les autres religions du monde sont inévitablement reliées à la vie ou aux vies d'un ou de plusieurs de ses fondateurs. Toutes leurs théories, tous leurs enseignements, toutes leurs doctrines et leurs éthiques sont construits autour de la vie d'un fondateur personnel de qui elles tiennent leur sanction, leur autorité et leur pouvoir; et fait assez étrange, c'est sur l'historicité de la vie du fondateur qu'est construit, pour ainsi dire, tout le tissu de telles religions. S'il y a un coup porté à l'historicité de cette vie .... si ce rocher d'historicité ... est choqué et brisé, l'édifice entier s'écroule, complètement broyé, sans jamais pouvoir regagner son statut perdu.

Chacune des grandes religions du monde, sauf la nôtre, est bâtie sur de tels caractères historiques; la nôtre repose sur des principes. Il n'existe aucun homme ni aucune femme qui puisse clamer avoir créé les Vedas. Ils sont l'incarnation des principes éternels; les sages les ont découverts....

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Il nous semble, ainsi qu'à tous ceux qui prennent soin de savoir, que les conclusions de la science moderne sont les conclusions même qu'avait atteintes le Vedanta bien des âges auparavant;... Alors ceci est une autre revendication du Vedanta sur les esprits occidentaux modernes, sa rationalité, le rationalisme merveilleux du Vedanta. J'ai moi même entendu dire par quelques-uns des meilleurs esprits scientifiques occidentaux du jour combien les conclusions du Vedanta sont magnifiquement rationnelles.

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Seule l'Inde devait être, de tous les pays, le pays de la tolérance et de la spiritualité; ... Car l'un des plus grands sages qui fut jamais né découvrit ici en Inde même à cette lointaine époque que l'histoire ne peut atteindre et dans l'obscurité de laquelle même la tradition n'ose pas jeter un oeil, à cette époque lointaine le sage apparut et déclara Ekkam Sad Vipra bahuda Vadanti - "Celui qui existe est un, les sages L'appellent de noms divers." C'est l'une des phrases les plus mémorables qui ait jamais été prononcée, l'une des vérités les plus grandes qui ait jamais été découverte. Et pour nous Hindus, cette vérité a été la colonne vertébrale même de notre existence nationale. Car à travers les siècles de notre vie nationale cette seule idée - Ekkam Sad vipra bahuda Vadanti - descend en gagnant en volume et en plénitude jusqu'à ce qu'elle ait pénétré l'entièreté de notre existence nationale, jusqu'à ce qu'elle se soit mêlée à notre sang, et soit devenue unie à nous. Nous vivons cette grande vérité en chacune de nos veines, et notre pays est devenu la terre glorieuse de la tolérance religieuse. C'est ici et ici seulement qu'ils ont construit des temples et des églises pour les religions qui sont venues dans le but de condamner notre propre religion.

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Si le brahmane a une plus grande aptitude à apprendre sur la base de l'hérédité que le paria, ne dépensez plus d'argent pour l'éducation du brahmane, mais dépensez tout pour le paria. Donnez au faible, car le don est pour eux nécessaire. Si le brahmane est né intelligent, il peut s'éduquer lui-même sans aide. Si les autres ne sont pas nés intelligents, laissez-les avoir toute l'éducation et tous les professeurs qu'ils veulent.

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Mais oui, que tout homme, que toute femme et que tout enfant, quelques soient leur caste de naissance, leur faiblesse ou leur force, entende et apprenne que derrière le fort et le faible, derrière l'élevé et le vil, derrière chacun, il y a cette âme infinie, assurant à tous la possibilité et la capacité infinies de devenir grand et bons. Proclamons à chaque âme : Uthidhata Jagratha Prapeya Varannibodhai - Lève-toi, éveille-toi, et ne t'arrête pas avant que le but soit atteint. Lève-toi, éveille-toi; sors de cet hypnotisme de faiblesse ... Trop d'inactivité, trop de faiblesse, trop d'hypnotisme a été et est sur notre race. Oh vous Hindus modernes ! Déshypnotisez-vous... Appelez l'âme qui dort et voyez comment elle fonctionne. Le pouvoir viendra et tout ce qui est excellent viendra lorsque cette âme qui dort se lèvera à l'activité consciente de soi.

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Ici en Inde, c'est la religion qui forme le centre même du coeur national. C'est la colonne vertébrale, le fondement, la fondation sur laquelle l'édifice national s'est construit. La politique, le pouvoir et même l'intellect sont ici d'une considération secondaire. C'est pourquoi la religion est en Inde l'unique considération.

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Avant de noyer l'Inde d'idées socialistes ou politiques, inondez d'abord le pays d'idées spirituelles. Le premier travail qui requiert notre attention est que les vérités les plus merveilleuses confinées dans nos Upanishads, dans nos écritures, dans nos Puranas, doivent être sorties des livres, sorties des monastères, sorties des forêts, sorties de la possession de corps choisis du peuple, et dispersées, diffusées dans tout le pays, de telle sorte que ces vérités puissent courir comme le feu partout dans le pays, du nord au sud et de l'est à l'ouest, des Himalayas au Comorin, du Sindh au Brahmaputra.

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Les dons de connaissance politique peuvent se faire au son des trompettes et avec la marche de cohortes. Les dons de connaissance profane et de connaissance sociale peuvent se faire avec le feu et l'épée. Mais la connaissance spirituelle ne peut se donner que dans le silence, comme la rosée qui tombe sans être vue ni entendue, et qui fait pourtant épanouir des quantités de roses. Cela a été le don de l'Inde au monde encore et encore.

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Pendant des siècles on a enseigné aux gens des théories de dégradation. On leur a dit qu'ils n'étaient rien. On a dit aux masses partout dans le monde qu'il n'étaient pas des êtres humains. Ils ont été si effrayés pendant des siècles qu'ils sont presque devenus des animaux. Il ne leur a jamais été permis d'entendre parler de l'Atman. Qu'ils entendent l'Atman, que même le plus vil des vils ait l'Atman à l'intérieur, qui ne meurt jamais et n'est jamais né ... Qu'ils aient foi en eux-mêmes ... On vous a dit et enseigné que vous ne pouvez rien faire, et chaque jour vous devenez des non-entités. Ce que nous voulons c'est la force, alors croyez en vous. Vous êtes devenus faibles, et c'est pourquoi l'occultisme et le mysticisme sont venus à nous, ces sinistres choses; il peut y avoir de grandes vérités en elles, mais elles nous ont presque détruits. Rendez vos nerfs forts. Ce que nous voulons, ce sont des muscles de fer et des nerfs d'acier. Nous avons assez pleuré. Plus de pleurs mais tenez vous sur vos pieds et soyez des hommes. C'est une religion bâtisseuse d'hommes que nous voulons. C'est une éducation bâtisseuse d'hommes que nous voulons.

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Abandonnez ces mysticismes affaiblissant et soyez forts. Retournez à vos Upanishads, la brillante, vivifiante, éclatante philosophie, et éloignez-vous de toutes ces choses mystérieuses, de toutes ces choses affaiblissantes.

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La force, la force est ce dont les Upanishads m'ont parlé à chaque page. C'est la grande chose à se rappeler; cela a été la seule grande leçon qui m'a été enseignée dans ma vie; la force, est-il dit, la force, homme ne sois pas faible... Mais oui, c'est la seule littérature au monde où l'on trouve le mot 'abhih' , 'sans peur', répété et répété; dans nulle autre écriture au monde cet adjectif n'est appliqué à Dieu ou à l'homme. Abhih, sans peur ! Et en mon esprit me vient du passé la vision du grand empereur d'occident, Alexandre le Grand, et je vois, pour ainsi dire dans une photo, le grand monarque se tenant sur les rives de l'Indus et parlant à l'un de nos Sannyasis de la forêt; le vieil homme à qui il parle, nu peut-être, tout nu, assis sur un rocher, et l'Empereur, étonné de sa sagesse, le tentant par de l'or et de la renommée pour venir en Grèce. Et cet homme sourit de son or, et sourit de ses tentations, et il refuse; et alors l'Empereur, du haut de son autorité d'Empereur, dit : "Je vous tuerai si vous ne venez pas.", et alors l'homme éclate de rire et dit : "Vous n'avez jamais de votre vie dit un tel mensonge que celui que vous venez de dire. Qui peut me tuer ? Me tuer ? Empereur du monde matériel ! Jamais ! Car je suis l'Esprit non-né et incorruptible; je ne suis jamais né et ne mourrai jamais; je suis l'Infini, l'Omniprésent, l'Omniscient; vous, me tuer, enfant que vous êtes !". Voilà la force, voilà la force ! Et plus je lis les Upanishads, mes amis, mes compatriotes, et plus je pleure pour vous, car là-dedans se trouve la grande application pratique. La force, la force pour nous. Ce dont nous avons besoin c'est de force; qui nous donnera de la force ? Ils sont des milliers à nous affaiblir, et nous avons eu assez d'histoires. Chacun de nos Puranas, si vous y insistez, raconte assez d'histoires pour remplir les trois quarts des bibliothèques du monde. Tout ce qui peut nous affaiblir en tant que race nous l'avons connu lors des mille dernières années. Il semble que ce soit comme si, pendant cette période, la vie nationale avait eu ce but en vue, à savoir comment nous rendre de plus en plus faibles jusqu'à devenir de véritables vers de terre, rampant aux pieds de n'importe qui ose mettre le pied sur nous. Aussi, mes amis, en tant que l'un de votre sang, que l'un qui vis et meurs avec vous, lassez-moi vous dire que nous voulons de la force, et toujours de la force. Et les Upanishads sont la grande mine de force. Là se trouve assez de force pour tonifier le monde entier; le monde entier peut être revivifié, rendu fort, énergétisé grâce à elles. Elles appelleront d'une voix de trompette le faible, le misérable et l'opprimé de toutes les races, de toutes les croyances et de toute les sectes pour se tenir sur leurs deux pieds et être libres. La liberté, la liberté physique, la liberté mentale et la liberté spirituelle sont les mots d'ordre des Upanishads.

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Nos jeunes hommes doivent d'abord être forts. La religion viendra après. Soyez forts, mes jeunes amis; c'est le conseil que je vous donne. Vous serez plus près des Cieux par le football que par l'étude de la Gita. Ce sont des paroles audacieuses; mais je dois les dire car je vous aime... Vous comprendrez la Gita mieux avec vos biceps, avec vos muscles un peu plus forts. Vous comprendrez mieux l'immense génie et l'immense puissance de Krishna avec un peu de sang fort en vous. Vous comprendrez mieux les upanishads et la gloire de l'Atman quand votre corps se tiendra fermement sur vos pieds, et vous vous sentirez des hommes.

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Le Christianisme est construit à partir de la vie de Jésus Christ, le Modammedanisme sur Mohammed, le Buddhisme sur Buddha, le Jaïnisme sur les Jinas, etc... Il s'ensuit naturellement qu'il doit y avoir dans toute ces religions une forte bataille sur ce qu'ils appellent les preuves historiques de ces grandes personnalités. Si à un moment les preuves historiques de l'existence de ces personnages s'affaiblissent, la construction entière de la religion s'écroule et est réduite en miettes (1). Nous échappons à ce destin parce que notre religion n'est pas basée sur des personnes mais sur des principes.Le fait que vous obéissiez à votre religion ne vient pas de l'autorité d'un sage, ni même d'une Incarnation. Krishna n'est pas l'autorité des Vedas, mais les Vedas sont l'autorité de Krishna lui-même. Sa gloire est qu'il est le plus grand prêcheur des Vedas qui ait jamais existé.

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La connaissance religieuse devint complète lorsque TAT TVAM ASI (Tu es Cela) fut découvert, et ce furent les Vedas.

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Aucune religion bâtie sur une personne ne peut être prise comme 'type' par toutes les races de l'humanité ... Comment est-il possible qu'une personne comme Mohammed ou Buddha ou Christ puisse être prise comme type unique pour le monde entier, non, que la totalité de la morale, de l'éthique, de la spiritualité et de la religion puisse n'être vraie qu'à partir de l'autorité de cette personne unique, et seulement de cette unique personne ? Alors que la religion Védantique ne demande d'autorité personnelle de la sorte. Son autorité est la nature éternelle de l'homme, son éthique est basée sur l'éternelle solidarité spirituelle de l'homme, déjà existante, déjà atteinte et qui n'est pas à atteindre.

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L’hindou peut rendre culte à n’importe quel sage et à n’importe quel saint de n’importe quel pays, et nous savons que nous allons souvent rendre culte dans les églises des chrétiens et nombre fois dans les mosquées islamiques et que cela est bon. Pour- quoi pas ? Notre religion, comme je l’ai dit, est la religion universelle. Elle est assez inclusive, elle est assez large pour y inclure tous les idéaux. Tous les idéaux de la religion qui existent déjà dans le monde peuvent immédiatement être inclus, et nous pouvons patiemment attendre tous les idéaux qui apparaîtront dans l’avenir pour les prendre de la même manière, embrassés dans les bras infinis de la religion du Vedanta.

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Si je me demande quelle a été la cause de la grandeur de l’Inde, je réponds: parce que nous n’avons jamais conquis. Cela est notre gloire. Vous entendez tous les jours, et quelquefois, je suis désolé de le dire, d’hommes qui devraient mieux savoir, des dénonciations de notre religion, parce qu’elle n’est pas du tout une religion conquérante. A mon sens c’est l’argument qui rend notre religion plus vraie que toute autre religion, parce qu’elle n’a jamais conquis, parce qu’elle n’a jamais versé le sang, parce que sa bouche a toujours versé sur tous des paroles (le bénédiction, de paix, des paroles de sympathie. C’est ici et uniquement ici que les idéaux de tolérance ont d’abord été prêchés. Et c’est ici et seulement ici que la tolérance et la sympathie sont devenues pratiques; elles sont théoriques dans tout autre pays; c’est ici et ici seulement que les Hindous construisent des mosquées pour les Mahométans et des églises pour les Chrétiens.

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Comme la douce rosée qui tombe sans être vue ni en’ tendue et pourtant fait fleurir la plus belle des roses, telle a été la contribution de l’Inde à la Pensée du monde.

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Nôtre est la religion dont le Buddhisme, avec toute sa grandeur, est un enfant rebelle et dont le Christianisme est une très pâle imitations.

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Je suis un homme imaginatif, et mon idée est la conquête du monde en-tier par la race hindoue. Il y a eu de grandes races conquérantes dans le monde. Nous avons eu aussi de grands conquérants. L’histoire de notre conquête a été décrite par ce noble empereur de l’Inde, Ashoka, comme la conquête de la religion et de la spiritualité. Le monde une fois de plus doit être conquis par l’Inde. C’est le rêve de ma vie. C’est le grand idéal qui se trouve devant nous, et chacun doit y être prêt: la conquête du monde entier par l’Inde, rien de moins que çà, et nous devons tous y être prêts, tendre chaque nerf... En même temps nous ne devons pas oublier que ce que j’entends par conquête du monde par la pen- sée spirituelle est l’expression des principes qui donnent la vie, non pas les centaines de superstitions que nous avons serré contre nos poitrines pendant des siècles.Celles- ci doivent être arrachées de ce soi même et jetées au loin de telle sorte qû’elles meurent à jamais. Elles sont les causes de la dégradation de la race et conduiront à ramollir le cerveau. Ce cerveau qui ne peut avoir de hautes et nobles pensées, qui a perdu tout pouvoir d’originalité, qui a perdu toute vigueur, ce cerveau qui s’empoisonne toujours de toutes sortes de petites superstitions qui passent sous le nom de religion, nous devons nous méfier. Je préférerais plutôt voir chacun de vous joindre les rangs des athées plutôt que ceux des fous supersticieux, car l’athée est vivant et vous pouvez en faire quelque chose. Mais si la superstition entre, le cerveau s’en va, le cerveau se ramollit, la dégradation s’empare de la vie. Evitez ces deux choses- là! Des hommes courageux, hardis, voilà ce que nous voulons. Ce que nous voulons, c’est de la vigueur dans le sang, de la force dans les nerfs, des muscles de fer et des nerfs d’acier, non pas des idées gnangnan qui ramollissent. Evitez tout mystère. Il n’y a pas de mystère dans la religion. Y a-t-il du mystère dans le Vedanta, ou dans les Vedas, ou dans les Samhitas, ou dans les Puranas ? Quelles sociétés secrètes les sages de jadis ont-ils établies pour prêcher leur religion ? Qu’a-t-on enregistré comme tours qu’ils auraient utilisés pour apporter leurs grandes vérités à l’humanité ? Mystère et superstition sont toujours des signes de faiblesse. Ce sont toujours des signes de dégradation et de mort. Aussi, méfiez-vous d’eux; soyez forts et tenez-vous sur vos pieds... Honte à l’humanité si des hommes forts doivent passer leur temps en de telles superstitions, à passer tout leur temps à inventer des allégories pour expliquer les superstitions les plus pourries du monde.

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Notre est la seule religion qui ne dépend pas d'une personne ou de plusieurs personnes; elle est basée sur des principes.

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C'est l'ancien pays où la sagesse a fait sa demeure avant d'entrer dans d'autres pays, la même Inde dont l'influx de spiritualité est représenté, pour ainsi dire, sur le plan matériel, par les rivières qui courent comme des océans, où les Himalayas immortels élèvent rangs sur rangs avec leurs chapeaux de neige qui regardent pour ainsi dire dans les mystères même des cieux. Voici la même Inde dont le sol a été foulé par les pieds des plus grands sages qui aient jamais vécu. Ici d'abord ont jailli les recherches sur la nature de l'homme et le monde intérieur. Ici d'abord sont apparues les doctrines de l'immortalité de l'âme, de l'existence d'un Dieu qui dirige, d'un Dieu immanent dans la nature et dans l'homme, et la philosophie a atteint son point culminant. C'est le pays d'où, comme des raz de marée, la spiritualité et la philosophie sont sorties encore et encore pour noyer le monde, et c'est le pays d'où une fois de plus de telles vagues doivent partir pour donner vie et vigueur aux races décadentes de l'humanité. C'est la même Inde qui a résisté aux chocs des siècles, aux centaines d'invasions étrangères, aux centaines de bouleversements des us et coutumes. C'est le même pays qui se tient plus ferme que n'importe quel rocher du monde, avec sa vigueur immortelle, sa vie indestructible. Sa vie est de la même nature que l'âme sans commencement et sans fin, immortelle; et nous sommes les fils d'un tel pays.

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Nous devons apprendre les éléments de notre être, le sang qui court dans nos veines, nous devons avoir foi en ce sang et en ce qu'il a fait dans le passé; et à partir de cette foi et de cette conscience de la grandeur passée, nous devons construire une Inde encore plus grande que celle qui a été.

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La base commune que nous avons est notre tradition sacrée, notre religion... Aussi l'unité dans la religion est-elle absolument nécessaire comme condition première pour l'avenir de l'Inde. Il doit y avoir la reconnaissance d'une religion dans le pays tout entier. Qu'est-ce que j'entends par religion . Non religion dans le sens où on l'entend chez les Chrétiens, les Mahométans ou les Bouddhistes. Nous savons que notre religion a certaines bases communes à toutes nos sectes, quelque différentes que puissent être leurs conclusions, quelque différentes que puissent être leurs revendications. Il y a ainsi certaines bases communes; et dans leur limitation, cette religion qui est nôtre admet une merveilleuse diversité, une somme infinie de liberté de penser et de vivre nos propres vies. Nous savons tous cela, au moins ceux d'entre nous qui ont pensé; et ce que nous voulons, c'est révéler au-dehors ces principes communs vitaux de notre religion et que tout homme, toute femme et tout enfant, où que ce soit dans ce pays, les comprennent, les connaissent, et essayent de les éfvéler dans leurs vies. C'est le premier pas, et c'est pourquoi nous devons le faire.

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On nous a tous enseigné que nous, Hindus, ..., à quelque confession que nous puissions appartenir, avons certaines idées communes derrières nous, et que le temps était venu où, pour notre bien-être, pour le bien-être de notre race, nous devons abandonner toutes nos petites querelles et nos petits différents. Soyez certains, ces querelles sont complètement fausses; elles sont condamnées par nos écritures, interdites par nos ancêtres, et ces grands hommes dont nous réclamons notre descendance, dont le sang est en nos veines, regardent avec mépris leurs enfants qui se querellent à propos de différences infimes.

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Nous avons résisté aux chocs des siècles simplement parce que nous en avons pris grand soin et même sacrifié tout le reste pour cela. Nos ancêtres ont tout subi courageusement, et la mort même, mais ils ont préservé leur religion. Temple après temple a été abattu par les conquérants étrangers mais la vague n'était pas plutôt passée que la flèche du temple s'élevait de nouveau. Certains de ces vieux temples de l'Inde du Sud, et ceux comme Somnath au Gujarat, vous apprendront des volumes de sagesse, vous donneront un plus vif aperçu de l'histoire de la race que n'importe quel tas de livres. Notez comment ces temples portent les marques d'une centaine d'attaques et d'une centaine de reconstitutions, continuellement détruits et se relevant continuellement des ruines, rajeunis et forts comme jamais!

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S'il y a ici une secte qui croit que OM ne devrait pas être le symbole de l'Hindouisme, elle n'a aucun droit de s'appeler Hindu.

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Je ne crois pas qu'un Hindu puisse devenir athée. Il peut lire les livres européens et se persuader qu'il est matérialiste, mais ce n'est que pour un temps. Ce n'est pas dans notre sang. Vous ne pouvez pas croire en ce qui n'est pas dans votre constitution; ce serait pour vous une tâche sans espoir.

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L'Anglais peut comprendre la religion à travers la politique. Peut-être l'Américain peut-il comprendre la religion au travers des réformes sociales. Mais l'Hindu peut comprendre la politique lorsqu'elle est donnée au travers de la religion.

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Ce n'est que dans nos écritures que cet adjectif est donné au Seigneur : Abhih, Abhih. Nous devons devenir Abhih, sans peur, et notre tâche doit être accomplie. Levez-vous, réveillez-vous, car votre pays a besoin de cet immense sacrifice. Ce sont les hommes jeunes qui l'accompliront. "Le jeune, l'énergique, le fort, le bien bâti, l'intellectuel", la tâche est pour eux.

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Que nous en soyons conscients ou non, nous pensons Vedanta, nous vivons dans le Vedanta, nous respirons le Vedanta et nous mourrons dans le Vedanta, et tout Hindu fait cela. Prêcher le Vedanta sur la terre de l'Inde et devant une audience indienne semble donc être une anomalie; mais c'est la seule chose qui doive être prêchée et c'est la nécessité du temps qu'elle doive être prêchée.

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Il y a eu assez de critique, il y a eu assez de recherche des fautes, les temps est venu pour la reconstruction, pour bâtir de nouveau; le temps est venu pour nous de rassembler toutes nos forces éparpillées, de les concentrer en un foyer, et par là de mener la nation dans sa marche en avant qui fut stoppée pratiquement pendant des siècles ... Marchez en avant, enfants des Aryas !

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Si à présent le mot Hindu signifie quelque chose de mauvais, ne vous en faites pas; soyons prêts par notre action à montrer que c'est le mot le plus élevé que puisse inventer n'importe quelle langue. Cà a été l'un des principes de ma vie de ne pas avoir honte de mes propres ancêtres. Je suis l'un des hommes les plus fiers qui soient jamais nés, mais laissez-moi vous dire franchement, ce n'est pas pour moi-même, mais du fait de mes ancêtres. Plus j'ai étudié le passé, plus j'ai regardé en arrière, plus et plus encore cette fierté est venue vers moi, et elle m'a donné la force et le courage de conviction, m'a élevé à partir de la poussière de la terre, et m'a fait comprendre ce grand plan élaboré par ces grands ancêtres que sont les nôtres. Enfants des anciens Aryas, par la grâce du Seigneur, puissiez-vous avoir la même fierté, puisse cette foi en vos ancêtres venir en votre sang, puisse-t-il devenir part et partie de vos vies, puisse-t-il travailler au salut du monde !

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Notez ce que je dis : alors et alors seulement vous êtes un Hindu lorsque ce nom même envoie à travers vous un choc galvanique de force. Alors et alors seulement vous êtes un Hindu lorsque tout homme qui porte ce nom, de n'importe quel pays, parlant notre langue ou une autre langue, vous devient immédiatement très proche et très cher. Alors et alors seulement vous êtes un Hindu lorsque la détresse d'une personne qui porte ce nom vient à votre coeur et vous fait sentir comme si c'était votre propre fils qui était dans la détresse. Alors et alors seulement vous êtes un Hindu lorsque vous serez prêt à tout supporter pour eux, comme le grand exemple que j'ai cité au début de cette conférence, de notre grand Guru Govind Singh. Déporté de ce pays, combattant contre ses oppresseurs, après avoir versé son propre sang pour la défense de la religion hindoue, après avoir vu ses enfants tués sur le champ de bataille - oui, cet exemple du grand Guru, abandonné même par ceux pour l'amour desquels il avait versé son sang et le sang de ses plus proches et plus chers - lui, le lion blessé, retiré du champ calmement pour mourir dans le sud, mais pas une parole de malédiction ne s'est échappée de ses lèvres contre ceux qui l'avaient ingratement abandonné ! Notez ce que je dis, chacun de vous devra être un Govind Singh si vous voulez faire du bien à votre pays. Vous pouvez voir des milliers de défauts dans vos compatriotes, mais notez leur sang Hindu. Ils sont le premier dieu que vous devrez adorer même s'ils font tout pour vous faire du mal, même si chacun d'entre eux envoie sur vous une malédiction, vous, envoyez leur des paroles d'amour. S'ils vous font sortir, retirez vous pour mourir en silence comme ce puissant lion Govind Singh. Un tel homme est digne du nom d'Hindu; un tel idéal doit toujours être devant nous. Enterrons toutes nos hâches de guerre, envoyons partout ce grand courant d'amour.

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Oui, quand un homme a commencé à se haïr lui-même, le dernier coup est alors arrivé. Lorsqu'un homme a commencé à avoir honte de ces ancêtres, la fin est venue. Je suis ici, l'un des derniers de la race Hindoue, pourtant fier de ma race, fier de mes ancêtres. Je suis fier de m'appeler Hindou, je suis fier d'être l'un de vos serviteurs indignes. Je suis fier d'être l'un de vos compatriotes, vous les descendants des sages, vous les descendants des plus glorieux richis que le monde ait jamais vus. Alors, ayez foi en vous-mêmes, soyez fiers de vos ancêtres, au lieu d'en avoir honte.

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Lorsque les Mahométans sont venus pour la première fois en Inde, quel grand nombre d'hindous il y avait ! Mais notez comme ils ont diminué maintenant ! Il deviendront chaque jour moins nombreux jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement. Qu'ils disparaissent, mais avec eux disparaîtra la merveilleuse idée dont, avec tous leurs défauts et leurs mauvaises interprétations, ils sont encore les représentants. Et avec eux disparaîtra cet Advaita merveilleux, le joyau de crête de toute la pensée spirituelle. Aussi levez-vous, réveillez-vous, les mains tendues pour protéger la spiritualité du monde. Et avant tout, pour votre propre pays... Le pain d'abord et la religion ensuite. Nous les bourrons trop de spiritualité alors que ces pauvres gens ont été affamés. Aucun dogme ne satisfera les maladies de faim.

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Vous ne devez pas simplement apprendre ce que les Rishis ont enseigné. Ces Rishis s'en sont allés, et leurs opinions sont parties avec eux. Vous devez être vous-mêmes Rishis. Vous êtes aussi des hommes, autant que les plus grands hommes qui soient jamais nés - même nos incarnations.

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J'ai trouvé que l'Hindouisme était la religion du monde la plus parfaitement satisfaisante.

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Pourquoi devriez-vous vous sentir honteux de porter le nom d' Hindou qui est votre possession la plus grande et la plus glorieuse ? Ce navire national qui est le nôtre, vous, fils des Immortels ! Mes compatriotes ont commercé pendant des âges, portant la civilisation et enrichissant le monde entier de son trésor inestimable. Pendant des vingtaines de siècles brillants, ce navire national qui est le nôtre a navigué sur l'océan de la vie et a emmené des millions d'âmes sur l'autre rive, au-delà de toute misère. Mais aujourd'hui une fuite a pu apparaître et il a pu être endommagé, peu importe que ce soit de notre faute ou à cause de n'importe quoi. Qu'allez-vous faire maintenant, vous qui vous y êtes embarqués ? Allez-vous le maudire et vous quereller entre vous ? N'allez-vous pas vous unir et faire tous les efforts pour combler les trous ? Donnons tous joyeusement le sang de nos coeurs pour le faire; et si nous échouons dans la tentative, sombrons tous et mourrons tous ensemble, des bénédictions et non des malédictions sur les lèvres.

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Rama et Sita sont les idéaux de la nation indienne... Sita est typique de l'Inde ; kl'Inde idéalisée. La quetion n'est pas si elle a jamais vécu, si l'histoire est de l'histoire ou non, nous savons que l'idéal est là. Il n'y a pas d'autre histoire puranique qui ait tant imbibé la nation entière, qui soit autant enré dans sa vie même, et qui ait autant fourmillé dans chaque goutte de sang de la race que cet idéal de Sita. Sita est en Inde le nom de tout ce qui est bon, pur et saint, tout ce que dans une femme nous appelons féminité.

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La chose la plus curieuse était le code de guerre de cette époque; dès que la bataille de la journée s'arrêtait et que venait le soir, les parties opposés étaient de bons amis, allant même dans les tentes des uns et des autres; cependant lorsque le matin revenait il recommençanet à se combattre. Ce feut le caractère étrange que les Hindous portèrent jusqu'à l'époque de l'invasion mahométane. Là, encore, un homme à cheval ne doit pas en frapper un à pied; ne doit pas empoisonné l'arme; ne doit pas vaincre l'ennemi dans un combat inégal ou par malhonnêteté; et ne doit jamais prendre sur l'autre un avantage immérité, etc. Il quelqu'un déviait de ces règles, il était couvert de déshonneur et on l'évitait. Les Kshatriyas étaient entraînés de cette manière. Et lorsqu'arriva l'invasion étrangère de l'Asie centrale, les Hindous traitèrent les envahisseurs de la même manière. Ils les vainquirent plusieurs fois, et à autant d'occasion les renvoyèrent chez eux avec des présents, etc. Le code établi était qu'ils ne devaient pas usurper le pays de qui que ce soit; et lorsqu'un homme était battu, il devait être renvoyé dans son pays avec les égards dus à sa popsition. Les Mahométans traitèrent les rois Hindus de manière différente, et lorsqu'il les attrapeint, ils les détruisaient sans remords.

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Si vous voulez connaître la source de l'inspiration d'Emerson, c'est ce livre : la Gita. Il est allé voir Carlyle, et Carlyle lui fit cadeau de la Gita; et ce petit livre est responsable du Mouvement de la Concorde. Tous les grands mouvements d'Amérique, d'une manière ou d'une autre, sont redevables envers le parti de la Concorde.

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Le Ramayana et le Mahabharata sont les deux encyclopédies de l'ancienne vie et de la sagesse Aryennes, qui font le portait d'une civilisation idéale dont doit encore s'inspirer l'humanité.

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Nous croyons qu'il y a un germe de vérité dans toutes les religions, et l'Hindou se prosternent devant toutes; car en ce monde, la vérité doit être trouvé non par soustraction mais par addition.Nous devrions offrir à Dieu un bouquet des plus belles fleurs de toutes les diverses fois.

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On dit que Pythagore a été le premier grec à enseigner la doctrine de la palingénèse chez les Hellènes. Comme une race aryenne qui brûlait déjà ses morts et croyait à la doctrine de l'âme individuelle, il fut facile pour les Grecs d'accepter la doctrine de la réincarnation au travers des enseignements de Pythagore. Selon Apuleius, Pythagore était venu en Inde où il avait été instruit par les Brahmanes.

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Cette race aryenne, elle-même mélange de deux grandes races, l'une parlant sanscrit et l'autre tamil, s'applique à tous les hindous de la même manière. Que dans quelques smrtis les Shudras aient été exclus de cet épithète ne veut rien dire, car les shudras étaient et ne sont encore que des Aryas en attente, des Aryas en noviciat.

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Les principes du Vedanta devraient non seulement être prêchés partout en Inde, mais aussi à l'extérieur. Notre pensée doit entrer dans le caractère des esprits de toute nation, non par des écrits, mais par des personnes.

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Et je défie quiconque de montrer une seule période de sa vie nationale où l'Inde a manqué de géants spirituels capables de faire bouger le monde. Mais son travail est spirituel, et cela ne peut être fait avec des explosions, des trompettes de guerre ou la marche de cohortes. Son influence est toujours tombée sur le monde comme la douce rosée, sans être entendue et en étant à peine remarquée, faisant pourtant fleurir les plus belles fleurs de la terre. Cette influence, douce par nature, devrait attendre une heureuse combinaison de circonstances pour sortir du pays et aller vers d'autres terres, quoiqu'elle n'ait jamais cessé de travailler à l'intérieur des limites de sa terre natale. En tant que telle, toute personne instruite sait qu'à chaque fois que l'empire Tartare, Persan, Grec ou Arabe a mis ce pays en contact avec le monde extérieur, une masse d'influence spirituelle a immédiatement inondé le monde à partir d'ici.

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Dans la religion repose la vitalité de l'Inde, et aussi longtemps que la race hindoue n'oublie pas ce grand héritage de nos ancêtres, il n'y aura aucune puissance sur terre capable de la détruire.

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Aussi longtemps qu'elle a oublié le passé, la nation hindoue est restée dans un état de stupeur; et dès qu'elle a commencé à regarder son passé, de tous côtés s'est produit une fraîche manifestation de vie. C'est à partir de ce passé que l'avenir doit être modelé; ce passé deviendra l'avenir. C'est pourquoi plus les hindous étudient le passé et plus leur avenir sera glorieux; et quiconque essaie d'amener le passé à la porte de chacun est un grand bienfaiteur de cette nation.

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Bien que trombe après trombe d'invasion étrangère aient passé sur la tête dévouée de l'Inde, bien que des siècles de négligence de notre part et de mépris de la part de nos conquérants aient visiblement affaibli les gloires de l'ancienne Aryavarta, bien que plus d'une colonne majestueuse sur laquelle elle demeurait, plus d'une arche magnifique et plus d'un coin merveilleux aient été emportés par les inondations qui sont tombées sur le pays pendant des siècles, le coeur est en bon état, la clef de voûte toujours bonne. Le fondement spirituel sur lequel le merveilleux monument de gloire à Dieu et à la charité envers tous les êtres a été élevé se tient ferme, fort comme toujours.

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Je serai le dernier homme à réclamer la perfection pour la société hindoue. Aucun homme n'est plus conscient des défauts qui s'y trouvent ou des maux qui ont poussé sous des siècles de malheurs. Si, amis étrangers, vous venez avec une véritable sympathie pour aider et non pour détruire, Dieu vous bénisse. Mais si par des injures incessamment répétées à la tête d'une race accablée, à propos ou hors de propos, vous signifiez seulement l'affirmation triomphante de la supériorité morale de votre propre nation, laissez moi vous dire franchement, si une telle comparaison devait être établie avec quelque part de justice, on trouverait l'hindou tête et épaules au-dessus de toutes les autres nations du monde en tant que race morale.

Je ne vois pas dans l'avenir; et ne prends pas la peine d'y voir. Mais je vois une vision claire comme la vie devant moi : celle que l'ancienne Mère s'est de nouveau éveillée, assise rajeunie sur son trône, plus glorieuse que jamais. Proclamez La au monde entier d'une voix de paix et de bénédiction.

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Vous parlez des Kshatriyas qui mangent de la viande. Viande ou pas viande, ce sont eux qui sont les pères de tout ce qui est noble et beau dans l'Hindouisme. Qui a écrit les Upanishads ? Qui fut Rama ? Qui fut Krishna ? Qui fut Buddha ? Qui furent les Tirtankaras des Jaïns ? A chaque fois que les Kshatriyas ont prêché la religion, il l'ont donnée à tout le monde; et à chaque fois que les Brahmanes ont écrit quelque chose, ils déniaient tout droit aux autres. Lisez la Gita et les Sutras de Vyasa, ou faites-les vous lire par quelqu'un. Dans la Gita la voie est ouvertement exposée à tous les hommes et à toutes les femmes, à toute caste et à toute couleur, mais Vyasa essaie de mettre des significations sur les Vedas pour tromper les pauvres shudras. Dieu est-Il un fou furieux comme vous que le cours de Sa rivière de miséricorde serait barrée par un morceau de métal ? S'Il l'est, Il ne vaut pas un clou !

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Si l'Inde veut se lever une fois de plus, il est absoluement nécessaire qu'elle fasse ressortir ses trésors et qu'elle les diffuse parmi les nations de la terre, et qu'en retour elle soit prête à recevoir ce que les autres ont à lui donner. L'expansion est vie, la contraction est mort. L'amour est vie et la haine est mort. Nous avons commené à mourir le jour où nous avons commencé à haïr les autres races; et rien ne pourra empêcher notre mort si nous ne revenons pas à l'expansion, qui est vie.

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C'est ma méthode : montrer aux Hindous qu'ils n'ont rien à abandonner, mais seulement à se remettre en route sur la voie tracée par les sages, et à secouer leur inertie, résultat de siècles de servitude. Bien entendu, nous avons du arrêter d'avancer pendant la tyrannie mahométane (musulmane), car il n'était alors pas question de progrès mais de vie et de mort. Maintenant que cette pression a disparu, nous devons avancer, non sur la voie de la destruction que nous montrent les renégats et les missionnaires, mais sur notre propre voie, notre propre route.

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Quand, au fil du temps, le Bouddhisme a décliné et que son caractère extrêmement pur et moral ont laissé la place à des pratiques mauvaises, sales et immorales, lorsque la société indienne a tremblé sous la danse infernale des diverses races de barbares qui furent admis dans le bercail bouddhiste du fait de son esprit d'égalité universel qui embrasse tout, alors Shankara, et plus tard Ramanuja, sont apparus sur la scène et ont fait de leur mieux pour ramener la société à ses jours antérieurs de gloire et pour réétablir son statut perdu. De nouveau, c'est un fait indubitable que s'il n'y avait pas eu l'avènement de Kabir, de Nanak et de Chaitanya pendant la période Mahométane et l'établissement du Brahmo Samaj et de l'Arya Samaj de nos jours, alors, à ce jour, les Musulmans et les Chrétiens surpasseraient de loin en nombre les Hindus dans l'Inde.

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Vasishtha, Narada, Satyakama, Jabala, Vyasa, Kripa, Drona, Karna et d'autres d'une naissance discutable, furent élevés au rang de brahmanes ou de kshatriyas en vertu de leur érudition ou de leur valeur supérieures; mais il reste à voir comment la classe de la prostituée, de la servante, du pêcheur ou du conducteur de char a bénéficié de ces choses édifiantes. D'un autre côté encore, ceux qui sont tombés des classes du brahmane, du kshatriya ou du vaishya ont toujours été abaissés pour remplir les rangs des shudras.

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L'esprit hindou a toujours été déductif, et jamais synthétique ou inductif. Dans toutes nos philosophies, nous trouvons toujours des arguments terribles, qui prennent une proposition générale comme acquise, mais la proposition elle-même peut être aussi enfantine que possible. Personne n'a jamais demandé ou recherché la vérité de ces propositions générales. Aussi n'avons-nous pratiquement pas de pensée indépendante pour en parler, d'où la pénurie de ces sciences qui sont le résultat de l'observation et de la généralisation. Et pourquoi en fut-il ainsi ? Pour deux raisons : la chaleur terrible du climat qui nous force à aimer le repos et la contemplation plus que l'activité, et le fait que jamais les brahmanes en tant que prêtres n'ont entrepris de voyager dans les pays lointains.

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Dans quel état ridicule sommes-nous amenés ! Si un Bhangi vient voir quelqu'un en tant que Bhangi, on le fuit comme la peste, mais dès qu'il se verse une coupe pleine d'eau sur la tête avec un Padri qui murmure des prières, qu'il se met un manteau sur le dos, quelqu'usé qu'il puisse être, et qu'il entre dans la pièce de l'Hindou le plus orthodoxe, je ne vois pas l'homme qui lui refusera alors une chaise et une cordiale poignée de mains ! L'ironie ne peut pas aller plus loin.

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Aucune religion sur terre ne prêche la dignité de l'humanité d'une manière aussi noblement forte que l'Hindouisme, et aucune religion sur terre ne marche sur le cou du pauvre et du faible d'une manière semblable à l'Hindouisme.

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L'Hindou ne doit pas abandonner sa religion, mais il doit garder sa religion dans ses limites propres et donner à la société la liberté d'évoluer. Tous les réformateurs de l'Inde ont fait l'erreur grave de rendre la religion responsable de toutes les horreurs des prêtres ainsi que de la degénérescence, et ils sont allés jusqu'à renverser la structure indestructible, et quel a été le résultat ? L'échec.

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Si, dans notre pays, quelqu'un est né dans une basse caste, il y est pour toujours et il n'y a pour lui aucun espoir. Pourquoi ? Quelle tyrannie ! Ces milliers de Brahmanes, que font-ils pour les masses faibles et opprimées de l'Inde ? "Ne touchez pas", "ne touchez pas", est la seule phrase qui joue sur leurs lèvres. Comme notre religion éternelle s'est dégradée entre leurs mains ! En quoi repose maintenant notre religion ? Uniquement en "ne pas touchisme", et en rien d'autre !

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Pouvez-vous devenir un occidental des occidentaux dans votre esprit d'égalité, de liberté, de travail et d'énergie, et en même temps un hindou jusqu'à la moëlle des os dans votre culture et vos instincts spirituels ? Cela doit être fait et nous le ferons. Nous sommes tous nés pour le faire.

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Je prétends qu'il n'est besoin d'aucune destruction de religion pour améliorer la société hindoue, et que cet état de société existe non du fait de la religion, mais parce que la religion n'a pas été appliquée à la société comme elle aurait du l'être.

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La société hindoue actuelle n'est organisée que pour les hommes spirituels, et elle écrase complètement tous les autres. Pourquoi ? Où vont aller ceux qui veulent jouir un peu du monde avec ses frivolités ?

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Aucun homme, aucune nation, mon fils, ne peut haïr les autres et vivre; le sort de l'Inde a été scellé le jour même où ils ont inventé le mot MLECHCHA et arrêté la communion avec les autres.

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Laissez-moi vous dire ... que vous devez vous défendre vous-mêmes. Pourquoi vous comportez-vous comme des bébés ? Si quelqu'un attaque votre religion, pourquoi ne la défendez-vous pas ? Lâcheté n'est pas vertu.

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Mon enfant, ce que je veux, ce sont des muscles de fer et des nerfs d'acier dans lesquels demeure un mental fait de la même matière que le coup de foudre. Force, homme (véritable), Kshatriya-Virya plus Dharma Teja (héroïsme du kshatriya et feu du dharma, ndt).

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Sans doute la Gita est-elle déjà devenue la Bible de l'Hindouisme, et elle le mérite pleinement, mais la personnalité de Krishna a été tant recouverte de brume qu'il est impossible aujourd'hui de tirer quelque inspiration animatrice de cette vie. De plus, la période actuelle requiert de nouveaux modes de pensée et une vie nouvelle.

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Il est à noter que le Christianisme ne peut tenir sans Christ, l'Islam sans Mohammed et le Bouddhisme sans Bouddha, mais l'Hindouisme est indépendant de quelque homme que ce soit, et pour estimer la vérité philosophique contenue dans quelque Purana que ce soit, nous n'avons pas besoin de considérer la question de savoir si les personnages dont ils parlent ont vraiment été des hommes matériels ou des caractères fictifs. L'objet des Puranas était l'éducation du genre humain.

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Tout homme, qu'il soit Shudra ou Chandala, peut exposer la philosophie, même à un Brahmane. La vérité peut être apprise de l'individu le plus vil, peut importe à quelle caste ou à quelle croyance il appartient.

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Je crois que la nation indienne est de loin la nation la plus morale et la plus religieuse du monde entier, et ce serait blasphème que de comparer les Hindous à quelque autre nation.

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Vous avez la plus grande religion que le monde ait jamais vu, et vous nourrissez des masses d'affaires et de non-sens. Vous avez la fontaine immortelle et vous leur donnez de l'eau des fossés.

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"Je veux vous voir, Swami", demanda le correspondant de Prabbhudha Bharata, "au sujet du retour dans l'Hindouisme de ceux qui en ont été détournés. Est-ce votre avis qu'ils doivent être acceptés ?
"Certainement", dit le Swami, "ils peuvent et doivent être pris." Il s'assit gravement pendant un moment, pensant, puis il reprit : "De plus, notre nombre sinon diminuera. D'abord lorsque les Mahométans sont venus, on nous dit (je pense sur l'autorité de Ferishta, le plus ancien historien mahométan) que nous étions six cent millions d'Hindous. Nous sommes maintenant environ deux cent millions (1889). Alors tout homme qui sort de la famille hindoue n'est pas seulement un homme de moins, mais un ennemi de plus. Encore, la grande majorité des hindous détournés vers l'Islam et le Christianisme l'ont été par l'épée, ou leurs descendants. Ce serait à l'évidence injuste de les soumettre à n'importe quelles infirmités. Et pour le cas de ceux qui sont nés étrangers, avez-vous dit ? Pourquoi, ceux qui sont nés étrangers ont été convertis en foules dans le passé et ce processus continue encore."
"Alors pour ce qui est des noms ?" demanda le correspondant, "je suppose que les étrangers et ceux qui ont été détournés qui ont adopté des noms non hindous doivent en recevoir un nouveau ?"
"Bien entendu" répondit Swamiji, "il y a beaucoup dans le nom !"
Réalisez-vous que l'Inde est le seul pays qui ne soit jamais sorti pour conquérir ? Le grand empereur Ashoka insistait sur le fait qu'aucun de ses descendants ne devait partir conquérir. Si les gens veulent nous envoyer des enseignants, qu'ils aident, mais qu'ils n'injurient pas. Pourquoi tous ces gens doivent-ils venir pour conquérir les Hindous ? Ont-il fait quelque offense à quelque pays ? Quelque peu de bien qu'ils aient pu faire, ils l'ont fait pour le monde. Ils lui ont appris la science, la philosophie, la religion, et ont civilisé les hordes sauvages de la terre. Et voilà le retour : uniquement meurtre, tyrannie et le fait de les appeler polissons païens. Regardez les livres écrits sur l'Inde par les occidentaux et les histoires de beaucoup de voyageurs qui y vont; en représailles de quelle injure ces gens leur lancent-ils de telles choses ?

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La plupart des Upanishads ont été écrites par des Kshatriyas, tandis que les portions relatives aux rituels sont venues des Brahmines.

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Une particularité des Vedas est qu'ils sont les seules Ecritures qui déclarent à plusieurs reprises que vous devez aller au-delà d'elles. Les Vedas disent qu'ils ont été écrits pour le mental de l'enfant; et lorsque vous avez grandi, vous devez aller au-delà d'eux.

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Les Vedas, c'est à dire seulement ces portions qui s'accordent à la raison, doivent être acceptés comme une autorité. Les autres shastras, tels que les Puranas, etc..., ne doivent être acceptés qu'autant qu'ils ne vont pas contre les Vedas. Toutes les pensées religieuses qui, dans le monde, sont apparues après les Vedas, en quelque endroit que ce soit, sont dérivées des Vedas.

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Etudiez l'histoire du monde entier, et vous verrez que tout idéal élevé que vous rencontrez où que ce soit a son origine en Inde. De temps immémoriaux, l'Inde a été la mine des idées précieuses pour la société humaine; donnant naissance elle-même à de hautes idées, elle les a distribuées librement en les transmettant dans le monde entier.

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Prenez un homme dans ses différentes occupations, par exemple lorsqu'il est engagé à servir pour une paye, il est dans les Shudras; lorsqu'il est occupé à faire une transaction avec des affaires pour le profit, de son propre chef, c'est un Vaishya; lorsqu'il se bat pour redresser ce qui est mauvais, alors les qualités de Kshatriya sont en lui; et lorsqu'il médite sur Dieu ou passe son temps à converser sur Lui, c'est alors un brahmane. Naturellement, il est tout à fait possible pour quelqu'un de passer d'une caste à une autre. Autrement, comment Vishvamitra est-il devenu brahmane et Parashurama Kshatriya?

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Les brahmanes ont si longtemps monopolisé la religion; mais comme ils ne peuvent tenir leur position contre la forte marée du temps, allez et avancez pour que chacun et tous dans le pays puissent obtenir cette religion. Gravez dans leur esprit qu'ils ont le même droit à la religion que les brahmanes. Initiez-les tous, même les Chandalas, dans ces redoutables mantras. Instruisez-les aussi, en simples mots, sur les nécessités de la vie, et dans le commerce, l'agriculture, etc... Si vous ne pouvez pas le faire, alors honte à votre éducation et à votre culture, et honte à votre étude des Vedas et du Vedanta !

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Mettez de côté pour le présent l'aspect Vrindavan de Shri Krishna, et répandez de tous côtés l'adoration de Shri Krishna rugissant la Gîta avec la voix d'un lion. Et mettez quotidiennement en usage le culte de Shakti, la Mère Divine, la Source de toute puissance.

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Jouer de la flûte, etc. ne régénérera pas le pays. Nous avons avant tout besoin maintenant de l'idéal du héros avec l'esprit formidable de Rajas qui lui bout dans les veines de la tête aux pieds - le héros qui osera et mourra pour connaître la Vérité - le héros dont l'armure est la renonciation, dont l'épée est la sagesse. Nous voulons maintenant l'esprit du brave guerrier dans le champ de bataille de la vie, et non celui de l'amoureux qui regarde la vie comme un jardin de plaisirs.

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Le pays doit être élevé. L'adoration de Mahavira doit être introduite; la Shakti-puja doit faire partie de notre pratique quotidienne. Sri Ramachandra doit être adoré dans toute maison.

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Une nation est la somme totale de tant d'hommes individuels; une nation vivra-t-elle si elle a complètement perdu poute sa force et toute son activité ? Pourquoi cette race Hindoue n'est-elle pas morte en face de tant de troubles et de tumultes d'un millier d'années ? Si nos coutumes et nos manières sont si mauvaises, comment se fait-il que nous n'ayons pas encore été effacés de la face de la terre ? Les divers conquérants étrangers se sont-ils épargné la peine de nous écraser ? Pourquoi, alors, les Hindous n'ont-ils pas été effacés de l'existence, comme il est arrivé aux hommes d'autres pays non civilisés ?

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Jésus Christ, le Dieu des Européens, a enseigné : "N'ayez pas d'ennemi, bénissez ceux qui vous maudissent; quiconque te frappera sur la joue droite, tend lui aussi l'autre joue; arrêtez tout votre travail et soyez prêts pour le monde prochain; la fin du monde est proche". Et notre Seigneur dans la Gita dit : "Travaillez toujours avec un grand enthousiasme, détruisez vos ennemis et jouissez du monde." Mais, après tout, il s'est passé exactement le contraire de ce que Christ et de ce que Krishna sous-entendaient. Les Européens n'ont jamais pris au sérieux les mots de Jésus Christ. Toujours actifs, possédés d'une nature terriblement rajasique, ils rassemblent de manière très entreprenante et avec une ardeur de jeunesse tous les conforts et les luxes des différents pays du monde et en jouissent pour le contentement de leur coeur. Et nous nous sommes assis dans un coin, avec notre sac et notre bagage, réfléchissant nuit et jour sur la mort ... avec comme résultat que cela nous refroidit le sang et que notre chair rampe avec la peur de Yama le dieu de la mort; et Yama, hélas lui aussi, nous a pris au mot, pour ainsi dire : peste et toutes sortes de maladies sont entrées dans notre pays ! Qui sont ceux qui suivent les enseignements de la Gita ? Les Européens. Et qui sont ceux qui agissent selon la volonté de Jésus-Christ ? Les descendants de Shri Krishna ! Cela doit être bien compris.

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Dans le Vedanta, le principal avantage est qu'il n'a pas été l'oeuvre d'un homme seul; et c'est pourquoi, naturellement, à la différence du Bouddhisme, du Christianisme ou du Mohammedanisme (l'Islam), le prophète ou l'enseignant n'avale ou n'éclipse pas entièrement les principes.

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La religion des Vedas est la religion des Hindous et la fondation de toutes les religions orientales; à savoir que toutes les autres religions orientales sont les rejetons des Vedas; tous les systèmes orientaux de religion ont les Vedas pour autorité.

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L'autel sacrificiel védique fut l'origine de la Géométrie.

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L'Hindou a des centaines de cérémonies à accomplir, et aucune ne peut être accomplie s'il n'a pas de femme.

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Ma religion est une religion dont le Christianisme est un rejeton et le Bouddhisme un enfant rebelle.
Il n'est dit nulle part dans les Vedas que l'homme est né pécheur. Dire cela c'est diffamer grandement la nature humaine.

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De nos jours ne faire que contempler le Krishna de Vrindavan avec la frûte ne mènera nulle part; cela n'apportera pas le salut à l'humanité. Maintenant il est besoin de l'adoration du Shri Krishna qui lance le rugissement léonin de la Gita, de Rama avec son arc et ses flèches, de Mahavira, de Kali Ma. Alors seulement les gens deviendront forts en allant travailler avec une grande énergie et une grande volonté. Sans le développement de Rajas en abondance, vous n'avez pas d'espoir en ce monde ni dans l'autre. Le pays entier est enveloppé dans un intense Tamas, et le résultat, naturellement, est la servitude dans cette vie et l'enfer dans la prochaine.

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En Inde seulement la vue de la modestie et de la réserve féminines apaise l'oeil.

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Celui qui a écrit ce poème merveilleux (la Gita) était une des ces rares âmes dont la vie a envoyé de par le monde une vague de régénération. La race humaine ne verra plus d'intelligence comme celle qui a écrit la Gita.

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Chaque hindou, dis-je, est un frère pour tout autre, et c'est nous qui les avons dégradés par nos protestations : "Ne touchez oas ! Ne touchez pas !". Et le pays entier a ainsi été plongé dans les profondeurs les plus grandes de la médiocrité, de la couardise et de l'ignorance. Ces hommes doivent être relevés; des paroles de foi et d'espoir doivent leur être proclamées. Nous devons leur dire : "Vous êtes aussi des hommes comme nous, et vous avez tous les droits que nous avons."

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L'intellect de Shankara était aiguisé comme le rasoir. C'était un bon débateur et un érudit, sans aucun doute, mais il n'avait aucune grande générosité. De plus, il avait l'habitude d'être très fier de son brahmanisme. De quelle manière il a soutenu, dans son commentaire sur les Vedanta-Sutras, que les castes non-brahmanes n'atteindraient pas la connaissance suprême de Brahman !

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Pourquoi, vous, classe des prêtres, ne laissez-vous jamais lire les Vedas, le Vedanta et tous ces shastras pesants, ni même les toucher ? Vous n'avez fait que les garder sous contrôle. C'est vous qui avez toujours fait cela par égoïsme. Ce sont les brahmanes qui ont fait un monopole des livres religieux et gardé entre leurs mains la question de l'autorisation et de l'interdiction. ... Au travers de la propagation de l'éducation occidentale, tous les tours des brahmanes tombent, comme les rives de la Padma à la saison des pluies.
Dans quelles écritures trouvez-vous des assertions selon lesquelles les femmes ne sont pas compétentes pour la connaissance et la dévotion ? Pendant la période de dégradation, lorsque les prêtres ont rendu les autres castes incompétentes pour l'étude des Vedas, ils ont aussi privé les femmes de tous leurs droits. Autrement vous trouveriez qu'à la période védique ou upanishadique, Maitreyi, Gargi et d'autres femmes de célèbre mémoire ont pris les places des Rishis par leur habileté à discuter sur Brahman. Dans une assemblée de mille brahmanes, qui étaient tous des érudits dans les Vedas, Gargi a courageusement défié Yajnavalkya dans une discussion sur Brahman...

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Quelle relation merveilleuse que celle qui existe entre Mère Ganga et les Hindous ! Est-ce simplement de la superstition ? Peut-être. Ils passent leur vie avec le nom de Ganga sur les lèvres, ils meurent immergés dans les eaux de la Ganga, des hommes venus d'endroits très éloignés emportent avec eux de l'eau de Ganga, la gardent précieusement dans des récipients de cuivre et n'en boivent quelques gouttes qu'à l'occasion de fêtes. Les rois et les princes la conservent dans des jarres, et à un prix considérable ils prennent l'eau de Gangotri pour la verser sur la tête de Shiva à Rameshvaram ! Les hindous visitent les pays étrangers : Rangoon, Java, Hong Kong, Madagascar, Suez, Aden, Malte, et ils prennent avec eux de l'eau de Ganga et la Gita. La Gita et les eaux sacrées de la Ganga constituent l'hindouisme des hindous.

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Si la société hindoue abandonne sa politique d'exclusion, quatre gdix pour cent d'entre eux (les chrétiens convertis) reviendront en toute hâte à l'Hindouisme avec tous ses défauts.

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On pouvait trouver l'idée de l'évolution dans les Vedas longtemps avant l'ère chrétienne; mais jusqu'à ce que Darwin dise qu'elle était vraie, on la regardait comme une simple superstition hindoue.

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La femme idéale de l'Inde est la mère, d'abord la mère, et à là fin la mère ... En Occident, la femme est l'épouse .... Dans la maison occidentale, les femmes règnent. Dans une maison indienne, la mère règne.

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En Inde, l'idéal de la femme est la maternité - cette mère merveilleuse, désintéressée, qui supporte tout, qui pardonne tout ... La mère est l'idéal de l'amour; elle gouverne la famille, elle possède la famille. En Inde c'est le père qui bat l'enfant et lui donne une fessée quand il fait quelque chose de mal, et la mère se met toujours entre le père et l'enfant.
Les Hindous peuvent tout abandonner, sauf leur Dieu.. Nier Dieu, c'est supprimer le sol de dessous les pieds de ka dévotion. Les Hindous doivent s'attacher à la dévotion et à Dieu. Ils ne pourront jamais y renoncer.

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Le Vedanta ne croit qu'en un seul péché, un seul dans le monde, et c'est celui-ci : au moment où vous pensez que vous êtes un pécheur ou que tout le monde est pécheur, cela est un péché..

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Personnellement, j'accepte autant les Vedas que la raison ... Manu dit : seule cette partie des Vedas qui s'accorde avec la raison est le Veda, et breaucoup de nos philosophes sont d'accord sur ce point.. De toutes les Ecritures du monde, il n'y a que le Veda qui déclare que l'étude des Vedas est secondaire.

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Vous avez tout à fait tort de penser que le combat est un signe d'évolution. Il n'en est pas du tout ainsi. L'absorption en est le signe. L'Hindouisme est le génie même de l'absorption. Nous ne nous sommes jamais soucié de combattre. Nous avons bien entendu pu donner des coups de temps à autre, pour défendre nos foyers ! C'était juste. Mais nous ne nous sommes jamais soucié de combatttre par amour du combat. Chacun devait apprndre cela. Alors que ces races de nouveaux venus continent de tourbilonner ! A la longue ils seront tous pris dans l'Hindouisme.

 

F I N